5M DES DUELS.
toujours armé de pied en cap ; après quoi il alla offrir
un bourdon à monseigneur S* Jacques en Galice. On
voit par-là que l’original de Dom Quichotte était de
Flandre.
Le plus horrible duel qui fut jamais proposé ,
et pourtant le plus excusable , est celui du dernier
duc de Gueldre Arnout ou Arnaud, dont les Etats
tombèrent dans la branche de France de Bourgogne ,
appartinrent depuis à la branche d’Autriche-efpagnole ,
et dont une partie est libre aujourd'hui.
Adolphe, fils de ce dernier duc Arnout, fit la guerre
î47°- à sou père du temps de Charles le téméraire, duc de
Bourgogne ; et cet Adolphe déclara publiquement
devant Charles , que son père avait joui assez long-
temps ; qu’il voulait jouir à son tour; et que si son
père voulait accepter une petite pension de trois
mille ssorins, il la lui ferait volontiers. Charles, qui
était très-puissant avant d’être malheureux , engagea
le père et le fils à comparaître en sa présence. Le
père quoique vieux et infirme jeta le gage de bataille,
et demanda au duc de Bourgogne la permission de
se battre contre son fils dans sa cour. Le fils l’accepta,
le duc Charles ne le permit pas ; et le père ayant jus-
ternent déshérité son coupable fils , et donné ses
Etats à Charles, ce prince les perdit avec tous les
siens et avec la vie , dans une guerre plus injuste
que tous les duels dont nous avons parlé.
CessaHon des Ce qui contribua le plus à l’abolissement de cet
duels juridi- usag.e ce fut ]a nouvelle manière de faire combattre
les armées. Le roi Henri IV décria 1 usage des lances
à la journée d’Ivri ; et aujourd’hui que la supério-
rité du feu décide de tout dans des batailles , un
toujours armé de pied en cap ; après quoi il alla offrir
un bourdon à monseigneur S* Jacques en Galice. On
voit par-là que l’original de Dom Quichotte était de
Flandre.
Le plus horrible duel qui fut jamais proposé ,
et pourtant le plus excusable , est celui du dernier
duc de Gueldre Arnout ou Arnaud, dont les Etats
tombèrent dans la branche de France de Bourgogne ,
appartinrent depuis à la branche d’Autriche-efpagnole ,
et dont une partie est libre aujourd'hui.
Adolphe, fils de ce dernier duc Arnout, fit la guerre
î47°- à sou père du temps de Charles le téméraire, duc de
Bourgogne ; et cet Adolphe déclara publiquement
devant Charles , que son père avait joui assez long-
temps ; qu’il voulait jouir à son tour; et que si son
père voulait accepter une petite pension de trois
mille ssorins, il la lui ferait volontiers. Charles, qui
était très-puissant avant d’être malheureux , engagea
le père et le fils à comparaître en sa présence. Le
père quoique vieux et infirme jeta le gage de bataille,
et demanda au duc de Bourgogne la permission de
se battre contre son fils dans sa cour. Le fils l’accepta,
le duc Charles ne le permit pas ; et le père ayant jus-
ternent déshérité son coupable fils , et donné ses
Etats à Charles, ce prince les perdit avec tous les
siens et avec la vie , dans une guerre plus injuste
que tous les duels dont nous avons parlé.
CessaHon des Ce qui contribua le plus à l’abolissement de cet
duels juridi- usag.e ce fut ]a nouvelle manière de faire combattre
les armées. Le roi Henri IV décria 1 usage des lances
à la journée d’Ivri ; et aujourd’hui que la supério-
rité du feu décide de tout dans des batailles , un