AU QUINZIEME SIECLE. 545
dans les temps de faiblesse. Le peuple romain, assidu
aux procédions , et demandant à grands cris des
indulgences plénières à ses papes, se soulevait souvent
à leur mort , pillait leur palais , était prêt de jeter
leur corps dans le Tibre. C’est ce qu’on vit sur-tout
à la mort d’ 'nnocent VIIL
Après lui fut élu l’espagnol Roderic'o Borgia $ Alexandre VL
Alexandre VI, homme dont la mémoire a été rendue
exécrable par les cris de l’Europe entière , et par la
plume de tous les historiens. Les protestans qui
dans les siècles suivans s’élevèrent contre l’Eglise,
chargèrent encore la mesure des iniquités de ce pon-
tife. Nous verrons si on lui a imputé trop de crimes.
Son exaltation fait bien connaître les mœurs et
l’esprit de son siècle , qui ne ressemble en rien au
nôtre. Les cardinaux qui l’élurent , savaient qu’il
élevait cinq enfans nés de son commerce avec Vanoza.
Us devaient prévoir que tous les biens, les honneurs,
l’autorité seraient entre les mains de cette famille s
cependant ils le choisirent pour maître. Les chefs
des factions du conclave vendirent pour de modiques
semmes leurs intérêts, et ceux de l’Italie.
Venise des bords du lac de Corne étendait ses De Venife.
domaines en terre ferme jusqu’au milieu de la Dal-
matie. Les Ottomans lui avaient arraché presque
tout ce qu’elle avait autrefois envahi en Grèce sur
les empereurs chrétiens ; mais il lui reliait la grande
île de Crète, et elle s’était approprié celle de Chypre 1437.
par la donation de la dernière reine , fille de Marco
Cornaro vénitien. Mais la ville de Venise , par son
industrie , valait seule et Crète et Chypre , et tous
ses domaines en terre ferme. L’or des nations coulait
EJjai fur les mœurs, etc. Tome IL AI m
dans les temps de faiblesse. Le peuple romain, assidu
aux procédions , et demandant à grands cris des
indulgences plénières à ses papes, se soulevait souvent
à leur mort , pillait leur palais , était prêt de jeter
leur corps dans le Tibre. C’est ce qu’on vit sur-tout
à la mort d’ 'nnocent VIIL
Après lui fut élu l’espagnol Roderic'o Borgia $ Alexandre VL
Alexandre VI, homme dont la mémoire a été rendue
exécrable par les cris de l’Europe entière , et par la
plume de tous les historiens. Les protestans qui
dans les siècles suivans s’élevèrent contre l’Eglise,
chargèrent encore la mesure des iniquités de ce pon-
tife. Nous verrons si on lui a imputé trop de crimes.
Son exaltation fait bien connaître les mœurs et
l’esprit de son siècle , qui ne ressemble en rien au
nôtre. Les cardinaux qui l’élurent , savaient qu’il
élevait cinq enfans nés de son commerce avec Vanoza.
Us devaient prévoir que tous les biens, les honneurs,
l’autorité seraient entre les mains de cette famille s
cependant ils le choisirent pour maître. Les chefs
des factions du conclave vendirent pour de modiques
semmes leurs intérêts, et ceux de l’Italie.
Venise des bords du lac de Corne étendait ses De Venife.
domaines en terre ferme jusqu’au milieu de la Dal-
matie. Les Ottomans lui avaient arraché presque
tout ce qu’elle avait autrefois envahi en Grèce sur
les empereurs chrétiens ; mais il lui reliait la grande
île de Crète, et elle s’était approprié celle de Chypre 1437.
par la donation de la dernière reine , fille de Marco
Cornaro vénitien. Mais la ville de Venise , par son
industrie , valait seule et Crète et Chypre , et tous
ses domaines en terre ferme. L’or des nations coulait
EJjai fur les mœurs, etc. Tome IL AI m