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Voltaire; Thurneysen, Johann Jakob [Bearb.]; Haas, Wilhelm [Bearb.]
Oeuvres Complètes De Voltaire (Tome Dix-Septieme = Essai Sur Les Moeurs Et L'Esprit Des Nations, Tome II): Essai Sur Les Moeurs Et L'Esprit Des Nations — A Basle: De l'Imprimerie de Jean-Jaques Tourneisen, Avec des caractères de G. Haas, 1785 [VD18 90794087]

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https://doi.org/10.11588/diglit.49764#0570
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de pic de la mirandole.
être soupçonné de les savoir bien mal, ou plutôt il
en sait les élémens , ce qui est ne rien savoir.
Il est encore plus extraordinaire que ce prince
ayant étudié tant de langues ait pu à vingt-quatre
ans soutenir à Rome des thèses sur tous les objets
des sciences , sans en excepter une seule. On trouve
à la tête de ses ouvrages quatorze cents conclustons
générales sur lesquelles il offrit de disputer. Un peu
d’élémens de géométrie et de la sphère étaient dans
cette étude immense la seule chose qui méritait ses
peines. Tout le reste ne sert qu’à faire voirl’esprit
du temps. C’est la Somme, de Se Thomas, c’est le précis
des ouvrages d’Albert surnommé le grand, c’est un
mélange de théologie avec le péripatétisme. On y
voit qu’un ange est infini fecundùm quid: les animaux
et les plantes naissent d’une corruption animée par la
vertu productive. Tou-t est dans ce goût. C’est ce
qu’on apprenait dans toutes les universités. Des
milliers d’écoliers se remplilsaient la tête de ces
chimères, et fréquentaient jusqu’à quarante ans les
écoles où on les enseignait. On ne savait pas mieux
dans le reste de la terre. Ceux qui gouvernaient le
monde étaient bien excusables alors de mépriserles
sciences , et Pic de la Mirandole bien malheureux
d avoir consumé sa vie et abrégé ses jours dans ces
graves démences.
Ceux qui, nés avec un vrai génie cultivé par la
lecture des bons auteurs romains , avaient échappé
aux ténèbres de cette érudition , étaient depuis le
.Dante çpPétrarque en très-petit nombre.Leurs ouvrages
convenaient davantage aux princes , aux hommes
d’Etat} aux femmes j aux seigneurs, qui ne cherchent
dans
 
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