136 DE SALADIN.
toute leur rivalité à marcher à l’envi au secours de
l’Asie. Ils ordonnèrent, chacun dans leurs Etats,
que tous ceux qui ne se croiseraient point payeraient
le dixième de leurs revenus et de leurs biens meubles
pour les frais de l’armement. C’est ce qu’on appelle
la dîme Saladine-, taxe qui servait de trophée à la
gloire du conquérant.
Cet empereur Frédéric Barberoujje , fi fameux par
les persécutions qu’il essuya des papes et qu’il leur
fit souffrir, se croisa presqu’au même temps. Il
semblait être chez les chrétiens d’Asie ce que Saladin
était chez les Turcs : politique, grand capitaine ,
éprouvé par la fortune, il conduisait une armée
de cent cinquante mille combattans. Il prit le premier
la précaution d’ordonner qu’on ne reçût aucun
croisé qui n’eût au moins cinquante écris , afin que
chacun pût , par fon industrie , prévenir les horribles
disettes qui avaient contribué à faire périr les armées,
précédentes.
L'-empereur Il lui fallut d’abord combattre les Grecs. La cour
de constan- qe Constantinople , fatiguée d’être continuellement
paladin, menacee par les Latins, ht enfin une alliance avec
Saladân. Cette alliance révolta l’Europe ; mais il est
évident qu’elle était indispensable : on ne s’allie
point avec un ennemi naturel fans nécessité. Nos
alliances d’aujourd’hui avec les. Turcs, moins néces-
saires peut-être , ne causent pas tant de murmures.
Frédéric s’ouvrit un passage dans la Thrace , les armes
à la main , contre l’empereur IJaac l’Ange : et victo-
rieux des Grecs, il gagna deux batailles contre le
sultan de Cogni ; mais s’étant baigné tout en sueur
dans les eaux d’une rivière qu’on croit être le Cidnus,
toute leur rivalité à marcher à l’envi au secours de
l’Asie. Ils ordonnèrent, chacun dans leurs Etats,
que tous ceux qui ne se croiseraient point payeraient
le dixième de leurs revenus et de leurs biens meubles
pour les frais de l’armement. C’est ce qu’on appelle
la dîme Saladine-, taxe qui servait de trophée à la
gloire du conquérant.
Cet empereur Frédéric Barberoujje , fi fameux par
les persécutions qu’il essuya des papes et qu’il leur
fit souffrir, se croisa presqu’au même temps. Il
semblait être chez les chrétiens d’Asie ce que Saladin
était chez les Turcs : politique, grand capitaine ,
éprouvé par la fortune, il conduisait une armée
de cent cinquante mille combattans. Il prit le premier
la précaution d’ordonner qu’on ne reçût aucun
croisé qui n’eût au moins cinquante écris , afin que
chacun pût , par fon industrie , prévenir les horribles
disettes qui avaient contribué à faire périr les armées,
précédentes.
L'-empereur Il lui fallut d’abord combattre les Grecs. La cour
de constan- qe Constantinople , fatiguée d’être continuellement
paladin, menacee par les Latins, ht enfin une alliance avec
Saladân. Cette alliance révolta l’Europe ; mais il est
évident qu’elle était indispensable : on ne s’allie
point avec un ennemi naturel fans nécessité. Nos
alliances d’aujourd’hui avec les. Turcs, moins néces-
saires peut-être , ne causent pas tant de murmures.
Frédéric s’ouvrit un passage dans la Thrace , les armes
à la main , contre l’empereur IJaac l’Ange : et victo-
rieux des Grecs, il gagna deux batailles contre le
sultan de Cogni ; mais s’étant baigné tout en sueur
dans les eaux d’une rivière qu’on croit être le Cidnus,