DE BOURBON. 117
Tous nos livres en ana , tous nos recueils de
contes ont répété l’historiette d’un grand d’Espagne
qui brûla sa maison à Madrid, parce que le traître
Bourbon y avait couché. Cette anecdote estaisément
détruite; le connétable de Bourbon n’alla jamais en
Espagne, et d’ailleurs la grandeur espagnole consista
toujours à protéger les Français persécutés dans
leur patrie.
Le connétable, en qualité de généralissime des
armées de l’empereur, va dans le Milanais, où les
Français étaient rentrés sous l’amiral Bonnivet, son
plus grand ennemi. Un connétable qui connaissait
le fort et le faible de toutes les troupes de France
devait avoir un grand avantage. Charles en avait
de plus grands; presque tous les princes d’Italie
étaient dans ses intérêts : les peuples haissaient la
domination française ; et enfin il avait les meilleurs
généraux de l’Europe ; c’était un marquis de Pefcaire,
un Lanoy , un Jean de Médicis, noms fameux encore
de nos jours.
L’amiral Bonnivet , opposé à ces généraux, ne
leur fut pas comparé ; et quand même il leur eût été
snpérieur par le génie, il était trop inférieur par le
nombre et par la qualité des troupes, qui encore
n’étaient point payées. Il est obligé de fuir. Il est
attaqué dans sa retraite à Biagrasse. Le fameux Bayard,
qui ne commanda jamais en chef, mais à qui ce
surnom de Chevalier fans peur et fans reproche était si.
bien dû , fut blessé à mort dans cette déroute de
Biagrasse. Peu de lecteurs ignorent que Charles de
Bourbon le voyant dans cet état lui marqua combien
il le plaignait, et que le chevalier lui répondit en
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Tous nos livres en ana , tous nos recueils de
contes ont répété l’historiette d’un grand d’Espagne
qui brûla sa maison à Madrid, parce que le traître
Bourbon y avait couché. Cette anecdote estaisément
détruite; le connétable de Bourbon n’alla jamais en
Espagne, et d’ailleurs la grandeur espagnole consista
toujours à protéger les Français persécutés dans
leur patrie.
Le connétable, en qualité de généralissime des
armées de l’empereur, va dans le Milanais, où les
Français étaient rentrés sous l’amiral Bonnivet, son
plus grand ennemi. Un connétable qui connaissait
le fort et le faible de toutes les troupes de France
devait avoir un grand avantage. Charles en avait
de plus grands; presque tous les princes d’Italie
étaient dans ses intérêts : les peuples haissaient la
domination française ; et enfin il avait les meilleurs
généraux de l’Europe ; c’était un marquis de Pefcaire,
un Lanoy , un Jean de Médicis, noms fameux encore
de nos jours.
L’amiral Bonnivet , opposé à ces généraux, ne
leur fut pas comparé ; et quand même il leur eût été
snpérieur par le génie, il était trop inférieur par le
nombre et par la qualité des troupes, qui encore
n’étaient point payées. Il est obligé de fuir. Il est
attaqué dans sa retraite à Biagrasse. Le fameux Bayard,
qui ne commanda jamais en chef, mais à qui ce
surnom de Chevalier fans peur et fans reproche était si.
bien dû , fut blessé à mort dans cette déroute de
Biagrasse. Peu de lecteurs ignorent que Charles de
Bourbon le voyant dans cet état lui marqua combien
il le plaignait, et que le chevalier lui répondit en
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