ET DE CALVIN. 187
d’essentiel pour et contre. Ensuite le grand conseil
de la ville examina pendant deux mois le résultat
des disputes. C’était ainsi à peu près qu’on en avait
usé à Zurich et à Berne, mais moins juridiquement
et avec moins de maturité et d’appared. Enfin le
conseil proserivit la religion romaine ; et l’on voit
encore aujourd’hui dans l’hôtel-de-ville cette inserip-
tion gravée sur une plaque d’airain : En mémoire de
la grâce que DIEU nous a saite d’avoir sccoué le joug de
Tantcchrift, aboli lafuperftition et recouvré notre liberté.
Lés Genevois recouvrèrent en esfet leur vraie
liberté. L'évêque qui disputait le droit de souve-
raineté sur Genève au duc de Savoie et au peuple,
à l’exemple de tant de prélats allemands, fut obligé
de fuir et d’abandonner le gouvernement aux citoyens.
Il y avait depuis long-temps deux partis dans la
ville, celui des protestans et celui des romains. Les
protestans s’appelaient Egnots, du mot Eidgnojsen,
AUiés par serment. Les egnots qui triomphèrent
attirèrent à eux une partie de la faction opposée,
et chasfèrentle reste. Delà vint que les résormés de
France eurentle nom dé Egnots, ou d’Huguenots ; terme
dont la plupart des écrivains français inventèrent
depuis de vaines origines.
Cette réforme sur - tout opposa la sévérité des
mœurs aux scandales que donnaient alors les catho-
liques. Il y avait sous la protection de l’évêque,
comme prince de Genève , des lieux publics de
débauche établis dans la ville ; les filles légalement
prostituées payaient une taxe au prélat; le magistrat
élisait tous les ans la reine du B.., comme on parlait
alors, afin que toutes choses se pasTassent en règle
d’essentiel pour et contre. Ensuite le grand conseil
de la ville examina pendant deux mois le résultat
des disputes. C’était ainsi à peu près qu’on en avait
usé à Zurich et à Berne, mais moins juridiquement
et avec moins de maturité et d’appared. Enfin le
conseil proserivit la religion romaine ; et l’on voit
encore aujourd’hui dans l’hôtel-de-ville cette inserip-
tion gravée sur une plaque d’airain : En mémoire de
la grâce que DIEU nous a saite d’avoir sccoué le joug de
Tantcchrift, aboli lafuperftition et recouvré notre liberté.
Lés Genevois recouvrèrent en esfet leur vraie
liberté. L'évêque qui disputait le droit de souve-
raineté sur Genève au duc de Savoie et au peuple,
à l’exemple de tant de prélats allemands, fut obligé
de fuir et d’abandonner le gouvernement aux citoyens.
Il y avait depuis long-temps deux partis dans la
ville, celui des protestans et celui des romains. Les
protestans s’appelaient Egnots, du mot Eidgnojsen,
AUiés par serment. Les egnots qui triomphèrent
attirèrent à eux une partie de la faction opposée,
et chasfèrentle reste. Delà vint que les résormés de
France eurentle nom dé Egnots, ou d’Huguenots ; terme
dont la plupart des écrivains français inventèrent
depuis de vaines origines.
Cette réforme sur - tout opposa la sévérité des
mœurs aux scandales que donnaient alors les catho-
liques. Il y avait sous la protection de l’évêque,
comme prince de Genève , des lieux publics de
débauche établis dans la ville ; les filles légalement
prostituées payaient une taxe au prélat; le magistrat
élisait tous les ans la reine du B.., comme on parlait
alors, afin que toutes choses se pasTassent en règle