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Voltaire; Thurneysen, Johann Jakob [Bearb.]; Haas, Wilhelm [Bearb.]
Oeuvres Complètes De Voltaire (Tome Dix-Huitieme = Essai Sur Les Moeurs Et L'Esprit Des Nations, Tome III): Essai Sur Les Moeurs Et L'Esprit Des Nations — A Basle: De l'Imprimerie de Jean-Jaques Tourneisen, Avec des caractères de G. Haas, 1785 [VD18 90794095]

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https://doi.org/10.11588/diglit.49765#0197
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ET DE CALVIN. 187
d’essentiel pour et contre. Ensuite le grand conseil
de la ville examina pendant deux mois le résultat
des disputes. C’était ainsi à peu près qu’on en avait
usé à Zurich et à Berne, mais moins juridiquement
et avec moins de maturité et d’appared. Enfin le
conseil proserivit la religion romaine ; et l’on voit
encore aujourd’hui dans l’hôtel-de-ville cette inserip-
tion gravée sur une plaque d’airain : En mémoire de
la grâce que DIEU nous a saite d’avoir sccoué le joug de
Tantcchrift, aboli lafuperftition et recouvré notre liberté.
Lés Genevois recouvrèrent en esfet leur vraie
liberté. L'évêque qui disputait le droit de souve-
raineté sur Genève au duc de Savoie et au peuple,
à l’exemple de tant de prélats allemands, fut obligé
de fuir et d’abandonner le gouvernement aux citoyens.
Il y avait depuis long-temps deux partis dans la
ville, celui des protestans et celui des romains. Les
protestans s’appelaient Egnots, du mot Eidgnojsen,
AUiés par serment. Les egnots qui triomphèrent
attirèrent à eux une partie de la faction opposée,
et chasfèrentle reste. Delà vint que les résormés de
France eurentle nom dé Egnots, ou d’Huguenots ; terme
dont la plupart des écrivains français inventèrent
depuis de vaines origines.
Cette réforme sur - tout opposa la sévérité des
mœurs aux scandales que donnaient alors les catho-
liques. Il y avait sous la protection de l’évêque,
comme prince de Genève , des lieux publics de
débauche établis dans la ville ; les filles légalement
prostituées payaient une taxe au prélat; le magistrat
élisait tous les ans la reine du B.., comme on parlait
alors, afin que toutes choses se pasTassent en règle
 
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