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Voltaire; Thurneysen, Johann Jakob [Bearb.]; Haas, Wilhelm [Bearb.]
Oeuvres Complètes De Voltaire (Tome Dix-Huitieme = Essai Sur Les Moeurs Et L'Esprit Des Nations, Tome III): Essai Sur Les Moeurs Et L'Esprit Des Nations — A Basle: De l'Imprimerie de Jean-Jaques Tourneisen, Avec des caractères de G. Haas, 1785 [VD18 90794095]

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https://doi.org/10.11588/diglit.49765#0218
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208 DU ROI HENRI VIII
Toutes ses passions étaient extrêmes : il ne craignit
point la honte d’accuser son épouse d’adultère dans
la chambre des pairs. Ce parlement , qui ne fut
jamais que l'instrument des passions du roi , con-
damna la re;ne au supplice , sur des indices si légers
qu’un citoyen , qui se brouillerait avec sa femme pour
si peu de chose , passerait pour un homme injuste.
On fit trancher la tête à son frère, qu on supposait
avoir commis un inceste avec elle, sans qu’on en
eut la moindre preuve. On fit mourir deux hommes
qui lui avaient dit un jour de ces choses flatteuses
qu’on dit à toutes les femmes, et qu’une reine ver-
tu eu se peut entendre quand l’enjouement de son
esprit permet quelque liberté à ses courtisans. On
pendit un’ musicien qu’on avait engagé à déposer
qu’il avait eu ses faveurs, et qui ne lui fut jamais
confronté. La lettre que cette malheureuse reine
écrivit à son mari avant d’aller à l’échafaud paraît
un grand témoignage de son innocence , et de sou
courage. Vous m'avez toujours élevee, dit-elle ; dejïmplc
demoijelle vous me fîtes marquife , de marquije reine, et
de reine vous voulez aujourd’hui me faire fainte. Enfin
Anne de Boulen palsa du trône à l’échafaud par la
jalousie d’un mari qui ne l’aimait plus. Ce ne fut
pas la vingtième tête couronnée qui périt tragique-
ment en Angleterre , mais ce fut la première qui
mourut par la main du bourreau. Le tyran (on ne
peut lui donner un autre nom ) fit encore un divorce
avec sa femme avant de la faire mourir, et par-là
déclara bâtarde sa fille Elifabeth , comme il avait
déclaré bâtarde sa première fille Marie.
Dès le lendemain même de l’exécution de la reine,
il
 
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