DU JAPON.
284
nous avons regagné le temps perdu ! Les pays où
le Bramante et Michel Ange ont bâti Sc Pierre de Rome,
où Raphaël a peint, où Newton a calculé l’infini, où
Cinna et Athalie ont été écrits sont- devenus les pre-
miers pays de la terre. Les autres peuples ne sont
dans les beaux arts que des barbares ou des enfans,
malgré leur antiquité , et malgré tout ce que la
nature a fait pour eux.
CHAPITRE CXLIIL
De l'Inde en-deçà et de-là le Gange. Des espèces
d'hommes dissérentes, et de leurs coutumes.
Je ne vous parlerai pas ici du royaume de Siam ,
qui n’a été bien connu qu’au temps où Louis XIV
en reçut une ambassade et y envoya des million-
naires et des troupes également inutiles. Je vous
épargne les peuples duTunquin, de Laos, de la
Coclnnchme , chez qui on ne pénétra que rarement,
et long-temps après l’époque des entrepnses portu-
gaises, et où notre commerce ne s’est jamais bien
étendu.
Les potentats de l’Europe, et les négocians qui
les enrichissent n’ont eu pour objet dans toutes
ces découvertes que de nouveaux trésors. Les phi-
losophes y ont découvert un nouvel univers en
morale et en physique. La route facile et ouverte
de tous les ports de l’Europe jusqu’aux extrémités
des Indes , mit notre curiosité à portée de voir par
ses propres yeux tout ce qu’elle ignorait ou qu’elle
284
nous avons regagné le temps perdu ! Les pays où
le Bramante et Michel Ange ont bâti Sc Pierre de Rome,
où Raphaël a peint, où Newton a calculé l’infini, où
Cinna et Athalie ont été écrits sont- devenus les pre-
miers pays de la terre. Les autres peuples ne sont
dans les beaux arts que des barbares ou des enfans,
malgré leur antiquité , et malgré tout ce que la
nature a fait pour eux.
CHAPITRE CXLIIL
De l'Inde en-deçà et de-là le Gange. Des espèces
d'hommes dissérentes, et de leurs coutumes.
Je ne vous parlerai pas ici du royaume de Siam ,
qui n’a été bien connu qu’au temps où Louis XIV
en reçut une ambassade et y envoya des million-
naires et des troupes également inutiles. Je vous
épargne les peuples duTunquin, de Laos, de la
Coclnnchme , chez qui on ne pénétra que rarement,
et long-temps après l’époque des entrepnses portu-
gaises, et où notre commerce ne s’est jamais bien
étendu.
Les potentats de l’Europe, et les négocians qui
les enrichissent n’ont eu pour objet dans toutes
ces découvertes que de nouveaux trésors. Les phi-
losophes y ont découvert un nouvel univers en
morale et en physique. La route facile et ouverte
de tous les ports de l’Europe jusqu’aux extrémités
des Indes , mit notre curiosité à portée de voir par
ses propres yeux tout ce qu’elle ignorait ou qu’elle