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DU BRESIL.
aux côtes du Malabar, prit tellement le large à
l’Occident qu’il vit cette terre du Brésil , qui de
tout le continent américain est Je plus voisin de
l’Afrique; il n’y a que trente degrés en longitude de
terre au mont Atlas: c’était celle qu’on devait dé-
couvrir la première. On la trouva fertile ; il y règne
un printemps perpétuel. Tous les habitans grands,
bien faits, vigoureux, d'une couleur rougeâtre,
marchaient nus, à la rélerve d’une large ceinture
qui leur servait de poche.
Quels étaient C’étaient des peuples chasteurs , par conséquent
lesBrasihens. R’avant pas toujourg une subsistance assurée: de-là
nécesfairement féroces, se fesant la guerre avec leurs
fieches ét leurs malïues pour quelques pièces de
gibier, comme les barbares policés de l'ancien conti-
nent se la font pour quelques villages. La colère, le
relsentiment d’une injure les armait souvent, comme
on le raconte des premiers Grecs et des Asiatiques.
Ils ne sacrifiaient point d’hommes , parce que n’ayant
aucun culte religieux, ils n’avaient point de sacrifices
Anthropo- à faire , ainsi que les Mexicains ; mais ils mangeaient
phages. leurs prisonniers de guerre ; et Apiéric Vejpuce rapporte
dans une de ses lettres qu’ils furent fort étonnés
quand il leur fit entendre que les Européens ne
mangeaient pas leurs prisonniers.
Au reste , nulles lois chez les Brasiliens que celles
qui s’établissaient au hasard pour le moment présent
par la peuplade assemblée ; l’inslinct seul les gou-
vernait. Cet inshnct les portait à chalser quand ils
avaient faim , à se joindre à des femmes quand le
besoin le demandait, et à latisfaire ce besoin passager
avec de jeunes gens.
DU BRESIL.
aux côtes du Malabar, prit tellement le large à
l’Occident qu’il vit cette terre du Brésil , qui de
tout le continent américain est Je plus voisin de
l’Afrique; il n’y a que trente degrés en longitude de
terre au mont Atlas: c’était celle qu’on devait dé-
couvrir la première. On la trouva fertile ; il y règne
un printemps perpétuel. Tous les habitans grands,
bien faits, vigoureux, d'une couleur rougeâtre,
marchaient nus, à la rélerve d’une large ceinture
qui leur servait de poche.
Quels étaient C’étaient des peuples chasteurs , par conséquent
lesBrasihens. R’avant pas toujourg une subsistance assurée: de-là
nécesfairement féroces, se fesant la guerre avec leurs
fieches ét leurs malïues pour quelques pièces de
gibier, comme les barbares policés de l'ancien conti-
nent se la font pour quelques villages. La colère, le
relsentiment d’une injure les armait souvent, comme
on le raconte des premiers Grecs et des Asiatiques.
Ils ne sacrifiaient point d’hommes , parce que n’ayant
aucun culte religieux, ils n’avaient point de sacrifices
Anthropo- à faire , ainsi que les Mexicains ; mais ils mangeaient
phages. leurs prisonniers de guerre ; et Apiéric Vejpuce rapporte
dans une de ses lettres qu’ils furent fort étonnés
quand il leur fit entendre que les Européens ne
mangeaient pas leurs prisonniers.
Au reste , nulles lois chez les Brasiliens que celles
qui s’établissaient au hasard pour le moment présent
par la peuplade assemblée ; l’inslinct seul les gou-
vernait. Cet inshnct les portait à chalser quand ils
avaient faim , à se joindre à des femmes quand le
besoin le demandait, et à latisfaire ce besoin passager
avec de jeunes gens.