Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Voltaire; Thurneysen, Johann Jakob [Bearb.]; Haas, Wilhelm [Bearb.]
Oeuvres Complètes De Voltaire (Tome Dix-Huitieme = Essai Sur Les Moeurs Et L'Esprit Des Nations, Tome III): Essai Sur Les Moeurs Et L'Esprit Des Nations — A Basle: De l'Imprimerie de Jean-Jaques Tourneisen, Avec des caractères de G. Haas, 1785 [VD18 90794095]

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.49765#0397
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
DE LÀ CHINE. 387
de clair-obscur ; leurs écrits se ressentent de la même
saiblesse : mais il paraît qu’il règne dans leurs pro-
ductions une médiocrité sage, une vérité (impie , qui
ne tient rien du style ampoulé des autres orientaux.
Vous ne voyez dans ce que vous avez lu de leurs
traités de morale aucune de ces paraboles étranges ,
de ces comparaisons gigantesques et forcées. Ils
parlent rarement en énigmes : c’est encore ce qui
en fait dans l’Asie un peuple à part. Vous lisiez il
n’y a pas long-temps des réflexions d’un sage
chinois sur la manière dont on peut se procurer la
petite portion de bonheur dont la nature de l’homme
est susceptible : ces réssexions sont précisément les
mêmes que nous retrouvons dans la plupart de
nos livres.
La théorie de la médecine n’est encore chez eux
qu’ignorance et erreur. Cependant les médecins
chinois ont une pratique allez heureuse. I a nature
n’a pas permis que la vie des hommes dépendit de
la physique. Les Grecs savaient saigner à propos ,
sans savoir que le sang circulât. L’expérience des
remèdes et le bon seus ont établi la médecine pra-
tique dans tonte la terre : elle est par-tout un art
conjectural, qui aide quelquefois la nature et quel-
quefois la détruit.
En général l’esprit d’ordre , de modération , le
goût des sciences , la culture de tous les arts utiles
à la vie, un nombre prodigieux d’inventions qui
rendaient ces arts plus faciles , composaient la sagesse
chinoise. Cette sagesse avait poli les conquérans
tartares , et les avait incorporés à la nation. C’est
un avantage que les Grecs n’ont pu avoir sur les
B b 2

Médecine.
 
Annotationen