EN FRANCE.
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division dans cette ligue qu’il protégeait, il fut sur le
point trois fois d’être reconnu souverain de la France
sous le nom de protecteur , avec le pouvoir de conférer
toutes les charges. L’insante Eugénie sa fille devait
être reine sous ses ordres, et porter en dot la cou-
ronne de France à son époux. Cette proposition
fut faite par la faction des seize dès l’an 1589 après
l’assassinat de Henri III. Le duc de Mayenne chef de la
ligue ne put éluder cette proposition qu’en disant
que la ligue ayant été formée par la religion , le titre
de protecteur de la France ne pouvait appartenir qu au pape.
L’ambassadeur de Philippe en France poussa très-loin
cette négociation avant la tenue des états de Paris
en 1593. On délibéra long-temps sur les moyens
d’abolir la loi salique , et enfin l’infante fut proposée
pour reine aux états de Paris.
Philippe accoutumait insensiblement les Français Reconnu
à dépendre de lui; car d'un côté il envoyait à la i)r°tecteur de
1 5 7 la France par
ligue assez de secours pour 1 empêcher de luccom-ics parie-
ber, mais non assez pour la rendre indépendante ;mens-
de l’autre il armait son gendre Charles-Emmanuel de
Savoie contre la France. Il lui entretenait des
troupes ; il l’aidait à se faire reconnaître protecteur
par le parlement de Provence , afin que la France,
apprivoisée par cet exemple , reconnût Philippe pour
protecteur de tout le royaume, sl était vraisemblable
que la France y serait forcée. L’ambassadeur d’Es-
pagne régnait en esset dans Paris en prodiguant les Ses progrès
pensions. La Sorbonne et tous les ordres religieuxen Fr"‘ce’
étaient dans son parti. Son projet n’était point de
conquérir la France , comme le Portugal,, mais de
forcer la France à le prier de la gouverner.
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division dans cette ligue qu’il protégeait, il fut sur le
point trois fois d’être reconnu souverain de la France
sous le nom de protecteur , avec le pouvoir de conférer
toutes les charges. L’insante Eugénie sa fille devait
être reine sous ses ordres, et porter en dot la cou-
ronne de France à son époux. Cette proposition
fut faite par la faction des seize dès l’an 1589 après
l’assassinat de Henri III. Le duc de Mayenne chef de la
ligue ne put éluder cette proposition qu’en disant
que la ligue ayant été formée par la religion , le titre
de protecteur de la France ne pouvait appartenir qu au pape.
L’ambassadeur de Philippe en France poussa très-loin
cette négociation avant la tenue des états de Paris
en 1593. On délibéra long-temps sur les moyens
d’abolir la loi salique , et enfin l’infante fut proposée
pour reine aux états de Paris.
Philippe accoutumait insensiblement les Français Reconnu
à dépendre de lui; car d'un côté il envoyait à la i)r°tecteur de
1 5 7 la France par
ligue assez de secours pour 1 empêcher de luccom-ics parie-
ber, mais non assez pour la rendre indépendante ;mens-
de l’autre il armait son gendre Charles-Emmanuel de
Savoie contre la France. Il lui entretenait des
troupes ; il l’aidait à se faire reconnaître protecteur
par le parlement de Provence , afin que la France,
apprivoisée par cet exemple , reconnût Philippe pour
protecteur de tout le royaume, sl était vraisemblable
que la France y serait forcée. L’ambassadeur d’Es-
pagne régnait en esset dans Paris en prodiguant les Ses progrès
pensions. La Sorbonne et tous les ordres religieuxen Fr"‘ce’
étaient dans son parti. Son projet n’était point de
conquérir la France , comme le Portugal,, mais de
forcer la France à le prier de la gouverner.