DE LA S1 BARTHELEMY 5°5
la lance. On entre-mêlait souvent les bataillons etles
escadrons. Les plus fortes armées n’allaient pas alors
à vingt mille hommes : on n’avait pas de quoi en
payer davantage. Mille petits combats suivirent la
bataille de Moncontour dans toutes les provinces.
Enfin, au milieu de tant de désolations, unenou- raStBar-
velle paix semble faire respirer la France ; mais cettethelemi-
paix ne fait que la préparation de la S1 Barthelemi. 1 5 70,
Cette affreuse journée fut méditée et préparée pen-
dant deux années. On a peine à concevoir comment
une femme telle que Catherine de Médicis, élevée dans
les plaisirs , et à qui le parti huguenot était celui
qui lui fesait le moins d’ombrage, pût prendre une
résolution si barbare. Cette horreur étonne encore
davantage dans un roi de vingt ans. La faction des
Guifes eut beaucoup de part à l’entreprise. Deux
italiens, depuis cardinaux, Biragueet Retz, disposèrent
les esprits. On se fesait un grand honneur alors des
maximes de Machiavel, et sur-tout de celle qu’il ne faut
pas faire le crime à demi. La maxime , qu’il ne faut
jamais commettre de crimes , eût été même plus poli-
tique ; mais les mœurs étaient devenues féroces par
les guerres civiles , malgré les fêtes et les plaisirs que
Catherine de Médicis entretenait toujours à la cour. Ce
mélange de galanterie et de fureurs , de voluptés et
de carnage , forme le plus bizarre tableau où les
contradictions de l’espèce humaine se soient jamais
peintes. Charles IX, qui n’étaitpoint du tout guerrier,
était d’un tempérament sanguinaire ; et quoiqu’il
eût des maîtresses , son cœur était atroce. C’est le
premier roi qui ait conspiré contre ses sujets. La trame
fut ourdie avec une dissimulation aulïi profonde
la lance. On entre-mêlait souvent les bataillons etles
escadrons. Les plus fortes armées n’allaient pas alors
à vingt mille hommes : on n’avait pas de quoi en
payer davantage. Mille petits combats suivirent la
bataille de Moncontour dans toutes les provinces.
Enfin, au milieu de tant de désolations, unenou- raStBar-
velle paix semble faire respirer la France ; mais cettethelemi-
paix ne fait que la préparation de la S1 Barthelemi. 1 5 70,
Cette affreuse journée fut méditée et préparée pen-
dant deux années. On a peine à concevoir comment
une femme telle que Catherine de Médicis, élevée dans
les plaisirs , et à qui le parti huguenot était celui
qui lui fesait le moins d’ombrage, pût prendre une
résolution si barbare. Cette horreur étonne encore
davantage dans un roi de vingt ans. La faction des
Guifes eut beaucoup de part à l’entreprise. Deux
italiens, depuis cardinaux, Biragueet Retz, disposèrent
les esprits. On se fesait un grand honneur alors des
maximes de Machiavel, et sur-tout de celle qu’il ne faut
pas faire le crime à demi. La maxime , qu’il ne faut
jamais commettre de crimes , eût été même plus poli-
tique ; mais les mœurs étaient devenues féroces par
les guerres civiles , malgré les fêtes et les plaisirs que
Catherine de Médicis entretenait toujours à la cour. Ce
mélange de galanterie et de fureurs , de voluptés et
de carnage , forme le plus bizarre tableau où les
contradictions de l’espèce humaine se soient jamais
peintes. Charles IX, qui n’étaitpoint du tout guerrier,
était d’un tempérament sanguinaire ; et quoiqu’il
eût des maîtresses , son cœur était atroce. C’est le
premier roi qui ait conspiré contre ses sujets. La trame
fut ourdie avec une dissimulation aulïi profonde