Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Voltaire; Thurneysen, Johann Jakob [Bearb.]; Haas, Wilhelm [Bearb.]
Oeuvres Complètes De Voltaire (Tome Dix-Neuvieme = Essai Sur Les Moeurs Et L'Esprit Des Nations, Tome IV): Essai Sur Les Moeurs Et L'Esprit Des Nations — A Basle: De l'Imprimerie de Jean-Jaques Tourneisen, Avec des caractères de G. Haas, 1785 [VD18 90794109]

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.49766#0414
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
4^4 REMARQUES DE L ESSAI
11 est très-vrai que par-tout, et dans tous les temps
où l’on a prêché une réforme , ceux qui la prêchèrent
furent persécutés et livrés aux supplices. Ceux qui s’éle-
vèrent en Europe contre l’Eglise de Rome comptèrent
autant de martyrs de leur opinion , que les chrétiens
du sécond siècle en comptèrent de la leur , quand ils
s’élevèrent contre le culte de l’empire romain. Les
premiers chrétiens étaient de vrais martyrs , les premiers
résormés étaient, dit-on, de faux martyrs, à la bonne
heure ; mais ils souffraient , ils mouraient véritablement
les uns et les autres : ils étaient tous les victimes de
leur persuasion. Les juges qui les envoyèrent à la mort
avaient la même jurisprudence ; ils condamnaient par
le même principe ; ils losaient périr ceux qu’ils croyaient
ennemis des lois divines et humaines : tout est parfai-
tement égal dans cette conduite du plus fort contre le
plus faible. Le sénat romain , le concile de Consiance
jugeaient de la même manière ; les condamnés mar-
chaient au supplice avec la même intrépidité. Jean Hus
et Jerome de Prague en eurent autant que Sc Ignace et
Pclycarpe; il n’y a de différence entr’eux que la cause ;
et il y a cette différence en leurs juges , que les Romains
n’étaient pas obligés par leur religion à épargner ceux
qui voulaient détruire leurs dieux , et que les chrétiens
étaient obligés par leur religion à ne pas persécuter
inhumainement des chrétiens leurs frères qui adoraient
le meme dieu.
Si c’est la politique bien ou mal entendue qui a
livré aux bourreaux les premiers chrétiens et les héré-
tiques d’entre les chrétiens, la chose est encore absolu-
ment égale de part et d’autre ; il c’est le zèle , ce zèle
est encore égal des deux côtés. Si l’on regarde comme
 
Annotationen