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Voltaire; Thurneysen, Johann Jakob [Bearb.]; Haas, Wilhelm [Bearb.]
Oeuvres Complètes De Voltaire (Tome Vingtieme = Siecle De Louis XIV., Tome I): Siecle De Louis XIV. — A Basle: De l'Imprimerie de Jean-Jaques Tourneisen, Avec des caractères de G. Haas, 1785 [VD18 90794249]

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https://doi.org/10.11588/diglit.49767#0261
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GUERRE CIVILE. 253
Ils n’étaient pas chefs de parti , mais les instru-
ràens des chefs. Charton, homme très-borné, était
connu par le sobriquet du président Je dis ça, parce
qu’il ouvrait et concluait toujours ses avis par ces
mots. Brouffel n’avait de recommandable que ses che-
veux blancs , sa haine contre le ministère, et la répu-
tation d’élever toujours la voix contre la cour sur
quelque sujet que ce fût. Ses confrères en fesaient
peu de cas , mais la populace l’idolâtrait.
Au lieu de les enlever sans éclat dans le silence de
la nuit, le cardinal crut en imposer au peuple, en
les fesant arrêter en plein midi, tandis qu’on chantait
le Te Deum à Notre-Dame pour la victoire de Lens^
et que les suisses de la chambre apportaient dans
l’église soixante et treize drapeaux pris sur les ennemis.
Ce sut précisément ce qui causa la subversion du
royaume. Charton s’esquiva ; on prit Blancménil sans
peine ; il n’en fut pas de même de BrouJJel. Une vieille
servante seule , en voyant jeter son maître dans un.
carrosse par Comminges , lieutenant des gardes-du-
corps, ameute le peuple ; on entoure le carrosse , on
le brise; les gafdes-françaises prêtent main-forte. Le
prisonnier est conduit sur le chemin de Sedan.
Son enlèvement, loin d’intimider le peuple, l’irrite
et l’enhardit. On ferme les boutiques , on tend les
gresses chaînes de fer qui étaient alors à l’entrée
des rues principales ; on fait quelques barricades ;
quatre cents mille voix crient liberté et Broujbjel.
11 est difficile de concilier tous les détails rapportés
par le cardinal de Betz, madame de Motteville, l’avocat-
général Talon, et tant d’autres : mais tous conviennent
des principaux points. Pendant la nuit qui suivit
 
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