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Voltaire; Thurneysen, Johann Jakob [Bearb.]; Haas, Wilhelm [Bearb.]
Oeuvres Complètes De Voltaire (Tome Vingtieme = Siecle De Louis XIV., Tome I): Siecle De Louis XIV. — A Basle: De l'Imprimerie de Jean-Jaques Tourneisen, Avec des caractères de G. Haas, 1785 [VD18 90794249]

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https://doi.org/10.11588/diglit.49767#0412
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404 PUISSANCE
Le roi ne ménageait pas plus l’Espagne ; il deman-
dait dans les Pays-Bas la ville d’Alost et tout son
bailliage, que les min istres avaient oublié, disaient-
ils, d’insérer dans les conditions de la paix ; et sur
HveutLu-les délais de -l’Espagne, il fit bloquer la ville de
xembourg. Luxemboiirg.
En même temps il achetait la forte ville de Casal
d’un petit prince duc deMantoue , qui aurait vendu
tout son Etat pour fournir à ses plaisirs.
En voyant cette puissance qui s’étendait ainsi de
tous côtés , et qui acquérait pendant la paix, plus
que dix rois prédécesseurs de Louis XIV n’avaient
acquis par leurs guerres , les alarmes de l’Europe
recommencèrent. L’Empire , la Hollande, la Suède
même, mécontente du roi, firent un traité d’associa-
tion. Les Anglais menacèrent ; les Espagnols vou-
lurent la guerre ; le prince d’Orange remua tout pour
la faire commencer : mais aucune puissance n’osait
alors porter les premiers coups (u).
Sa puissance Le roi, craint par-tout, ne songea qu’à se faire
craindre davantage. Il portait enfin sa marine au-delà
des espérances desFrançais et des craintes de l’Europe.
(a) On a prétendu que ce fut alors que le prince d’Orange, depuis
roi d’Angleterre , dit publiquement : je n'ai pu avoir son amitié, je méri-
terai son estime. Ce mot à été recueilli par plusieurs personnes , et
l’abbé de CAor/z le place vers l’année 1672. Il peut jnériter quelque atten-
tion, parce qu'il annonçait de loin les ligues que forma Guillaume contre
Louis XIV : mais il n’est pas vrai que ce fut à la paix de Nimègue que
le prince d’Orange ait parlé ainsi ; il est encore moins vrai queZoaw XIV
eût écrit à ce prince : Vous me demande^ mon amitié, je vous L’accorderai
quand vous en serc{ digne. On ne s’exprime ainsi qu’avec son vassal : 011
ne se sert point d’expresiions si insultantes envers un prince avec qui 011
fait un traité. Cette lettre ne se trouve que dans la compilation des
mémoires de Maintenon ; et nous apprenons que ces mémoires sont décriés
par le grand nombre d’infidélités qu’ils reufermentK
 
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