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Voltaire; Thurneysen, Johann Jakob [Bearb.]; Haas, Wilhelm [Bearb.]
Oeuvres Complètes De Voltaire (Tome Vingt-Unieme = Siecle De Louis XIV., Tome II): Siecle De Louis XIV. — A Basle: De l'Imprimerie de Jean-Jaques Tourneisen, Avec des caractères de G. Haas, 1785 [VD18 90794257]

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https://doi.org/10.11588/diglit.49768#0248
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d’hommes ignorans qui vendent leur vie à si bon
marché , ne sait qu’attendu le surhaussement des
espèces et la cherté des denrées , il reçoit environ deux
tiers moins que les soldat's de Henri IV. S’il le savait,
s’il demandait une paye de deux tiers plus haute , il
faudrait bien la lui donner : il arriverait alors que
chaque puissance de l’Europe entretiendrait les deux
tiers moins de troupes; les forces se balanceraient de
même ; la culture de la terre et les manufactures en
prositeraient.
Il faut encore observer que les gains du commerce
ayant augmenté , et les appointemens de toutes les
grandes charges ayant diminué de valeur réelle, il
s’est trouvé moins d’opulence qu’autrefois chez les
grands , et plus dans le moyen ordre ; et cela même
a mis moins de distance entre les hommes. Il n’y avait
autrefois de ressource pour les petits que de servir les
grands : aujourd’hui l’industrie a ouvert mille chemins
qu’on ne connaissait pas il y a cent ans. Enfin de
quelque manière que les sinances de l’Etat soient
administrées , la France possède dans le travail d’en-
viron vingt millions d’habitans un trésor inestimable.
augmenté. Quant à la paye des soldats , quoiqu’elle paraisse la même , à.
l’exception d’une augmentation d’un sou établie enFrance dans ces dernières,
années , il y a eu des augmentations réelles par des fournitures saites, en
nature ou gratuitement , ou à un prix au-dessous de leur valeur. La vie du
soldat est non-seulement plus assurée , mais plus douce que celle du cultiva-
teur, et même que celle de beaucoup d’artisans. L’usage de les faire coucher
deux dans un lit étroit, et de ne leur payer l’année que sur le pied de
trois cents soixante jours, sont peut-être les seules choses dont ils aient
réellement à se plaindre. Mais les payfans, les.artisans n’ont pas toujours
ehacuii un lit, et ils ne gagnent rien les jours de fêtes.
 
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