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Voltaire; Thurneysen, Johann Jakob [Bearb.]; Haas, Wilhelm [Bearb.]
Oeuvres Complètes De Voltaire (Tome Vingt-Unieme = Siecle De Louis XIV., Tome II): Siecle De Louis XIV. — A Basle: De l'Imprimerie de Jean-Jaques Tourneisen, Avec des caractères de G. Haas, 1785 [VD18 90794257]

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https://doi.org/10.11588/diglit.49768#0296
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EGLISE

:9c

villes conquises allait, année commune, à environ
Dongra-deux millions cinq cents mille livres; et depuis, la
valeur des espèces ayant augmenté numériquement,ils
ont secouru l’Etat d’environ quatre millions par année,
sous le nom de décimes,de subvention extraordinaire,
de don gratuit. Ce mot et ce privilège de dongratuitïe
sont conservés comme une trace de l’ancien usage où
étaient tous les seigneurs de fiefs d’accorder des dons
gratuits aux rois dans les besoins de l’Etat. Les
évêques et les abbés étant seigneurs de fiefs, parmi
ancien abus, ne devaient que des soldats dans le
temps de l’anarchie féodale. Les rois alors n’avaient
que leurs domaines comme les autres seigneurs.
Lorsque tout changea depuis , le clergé ne changea
pas ; il conserva l’usage d’aider l’Etat par des dons
gratuits. (39)
A cette ancienne coutume qu’un corps qui s’assemble

(39) En Frahce le clergé est exempt, comme la noblesse , des
tàilles et de quelques-uns des droits d’aides. La noblelTe était Censée rem-
placer les impôts par son service personnel , et le clergé par ses prières.
Pendant quelque temps on demanda au pape là permilsion d’imposer des
décimes sur le clergé, toujours sous le prétexte de combattre les infidèles
ou les hérétiques. Enfin l’usage de s’adresser au clergé ass’emblé, et de se
passer du contentement de Rome , a prévalu : mais pour ménager Rome
qui excommuniait, il n’y a pas encore long-temps, chaque jeudi-saint,
les souverains qui obligeaient le clergé à contribuer aux charges publiques ,
on donna aux décimes le nom de don gratuit. Lorsqu’à la fin du règne
de Louis XIV on ajouta la capitation et le dixième aux impôts déjà
trop onéreux, on n’osa établir ces nouvelles taxes d’une manière rigou-
reuse ; et le clergé obtint facilement d’être exempt de ces impôts , en
payant des dons gratuits plus considérables. Il est donc évident qu’il ne
doit point ce dernier privilège aux anciens usages de la nation, puiique jus-
qu’à ce moment il n’avait joui que des privilèges de la noblesse , et que la
noblest'e a payé ces nouveaux impôts. Cette exemption est donc une
pure grâce accordée par Louis XIV ; grâce qui est une injustice à
l’égard des citoyens ; grâce que ni le temps , ni aucune aisemblée natio-
nale n’ont consacrée. Nos souverains, mieux instruits de leurs droits es
 
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