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Voltaire; Thurneysen, Johann Jakob [Bearb.]; Haas, Wilhelm [Bearb.]
Oeuvres Complètes De Voltaire (Tome Vingt-Unieme = Siecle De Louis XIV., Tome II): Siecle De Louis XIV. — A Basle: De l'Imprimerie de Jean-Jaques Tourneisen, Avec des caractères de G. Haas, 1785 [VD18 90794257]

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https://doi.org/10.11588/diglit.49768#0405
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DISPUTES etc.

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CHAPITRE XXXIX.

Disputes sur les cérémonies chinoises. Comment ces
querelles contribuèrent à faire proser ire le chrif-
tianifme à la Chine.
E n’était pas assez , pour l’inquiétude de notre
esprit, que nous disputassions au bout de dix-sept
cents ans sur des points de notre religion , il fallut
encore que celle des Chinois entrât dans nos que-
relles. Cette dispute ne produisit pas de grands
mouvemens ; mais elle caractérisa , plus qu’aucune
autre, cet efprit actif, contentieux et querelleur
qui règne dans nos climats.
Le jésuite Matthieu Ricci, sur la fin du dix-fep-
tième siècle , avait été un des premiers millionnaires
de la Chine. Les Chinois étaient et sont encore , en
philosophie et en littérature , à peu près ce que
nous étions il y a deux cents ans. Le respect pour
leurs anciens maîtres leur preserit des bornes qu’ils
n’osent passer. Le progrès dans les sciences est l’ou-
vrage du temps et de la hardielse de l’efprit. Mais
la morale et la police étant plus aifées à comprendre
que les sciences, et s’étant perfectionnées chez eux
quand les autres arts ne l’étaient pas encore , il
est arrivé que les Chinois , demeurés depuis plus de
deux mille ans à tous les termes où ils étaient par-
venus , sont restés médiocres dans les sciences , et
le premier peuple de la terre dans la morale et dan*s
la police , comme le plus ancien.
 
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