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Voltaire; Thurneysen, Johann Jakob [Bearb.]; Haas, Wilhelm [Bearb.]
Oeuvres Complètes De Voltaire (Tome Vingt-Deuxieme): Précis du siècle de Louis XV. — A Basle: De l'Imprimerie de Jean-Jaques Tourneisen, Avec des caractères de G. Haas, 1785 [VD18 90795482]

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https://doi.org/10.11588/diglit.49769#0218
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ETAT AFFREUX

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presque prendre un moment de repos, et manquant
le prince souvent de nourriture. Ses ennemis le suivaient à
Charly- ]a pîste. Tous les environs étaient remplis de soldats
réduit. qui cherchaient, et le prix mis à sa tête redoublait
leur diligence. Les horreurs du sort qu’il éprouvait
étaient en tout semblables à celles où fut réduit sort
grand-oncle Charles II après la bataille de Vorcester,
aussi fnneste que celle de Culloden. Il n’y a pas
d'exemple sur la terre d’une suite de calamités aussi
singulières et aussi horribles que celles qui avaient
affligé toute sa maison. Il était né dans l’exil, et il
n’en étaitsorti que pour traîner, après des victoires,
ses partisans sur l’échafaud , et pour errer dans des
montagnes. Son père , chasfé au berceau du palais
des rois et de sa patrie , dont il avait été reconnu
l’héritier légitime, avait fait comme lui des tenta-
tives qui n’avaient abouti qu’au supplice de ses
partisans. Tout ce long amas d’infortunes uniques
se présentait sans celle au cœur du prince , et il
ne perdait pas l’espérance. Il marchait à pied ,
sans appareil à sa blelsure , sans aucun secours , à
travers ses ennemis ; il arriva enfin dans un petit
port nommé Arizaig, à l’occident septentrional de
l’Ecolse.
' La fortune sembla vouloir alors le consoler. Deux
armateurs de Nantes fesaient voile vers cet endroit,
et lui apportaient de l’argent , des hommes et des
vivres : mais avant qu’ils abordalsent, les recherches
continuelles qu’on fesait de sa personne , l’obligèrent
de partir du seul endroit où il pouvait alors trouver sa
sureté ; et à peine furent-ils à quelques milles de ce
port qu’il apprit que ces deux vailseaux avaient abordé,
 
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