68 HISTOIRE DE CHARLES XII
redoutes vers la ville , et marqua lui-même u-n
campement. En même temps il renvoya ses vaisseaux
en Scanie , partie de la Suède, voisine de Copen-
hague, pour chercher neuf mille hommes de renfort
Tout conspirait à servir la vivacité de Charles. Les
neuf mille hommes étaient sur le rivage prêts à
s’embarquer, et dès le lendemain un vent favorable
les lui amena.
Tout cela s’était fait à la vue de la flotte danoise,
qui n’avait osé s’avancer. Copenhague intimidée
envoya aussitôt des députés au roi, pour le supplier
de ne point bombarder la ville. Il les reçut à cheval,
à la tête de son régiment des gardes : les députés
se mirent à genoux devant lui ; il fit payer à la ville
quatre cents mille risdales , avec ordre de saire
voiturer au camp toutes sortes de provisions, qu’il
promit de faire payer fidellement. On lui apporta
des vivres , parce qu’il fallait obéir ; mais on ne
s’attendait guère que des vainqueurs daignasseiit
payer ; ceux qui les apportèrent furent bien étonnés
d’être payés généreusement et sans delai par les
moindres soldats de l’armée. Il régnait depuis long-
temps dans les troupes suédoises une diseipline,
qui n’avait pas peu contribué à leur victoire : le
jeune roi en augmenta encore la sévérité. Un soldat
n’eût pas osé refuser le payement de ce qu il achetait,
encore moins aller en maraude , pas même sortir
du camp. Il voulut de plus que, dans une victoire,
ses troupes ne dépouillaient les morts qu’après en
avoir eu la permission ; et il parvint aisément à
faire observer cette loi. On fesait toujours dans son
camp la prière deux fois par jour, à sept heures du
redoutes vers la ville , et marqua lui-même u-n
campement. En même temps il renvoya ses vaisseaux
en Scanie , partie de la Suède, voisine de Copen-
hague, pour chercher neuf mille hommes de renfort
Tout conspirait à servir la vivacité de Charles. Les
neuf mille hommes étaient sur le rivage prêts à
s’embarquer, et dès le lendemain un vent favorable
les lui amena.
Tout cela s’était fait à la vue de la flotte danoise,
qui n’avait osé s’avancer. Copenhague intimidée
envoya aussitôt des députés au roi, pour le supplier
de ne point bombarder la ville. Il les reçut à cheval,
à la tête de son régiment des gardes : les députés
se mirent à genoux devant lui ; il fit payer à la ville
quatre cents mille risdales , avec ordre de saire
voiturer au camp toutes sortes de provisions, qu’il
promit de faire payer fidellement. On lui apporta
des vivres , parce qu’il fallait obéir ; mais on ne
s’attendait guère que des vainqueurs daignasseiit
payer ; ceux qui les apportèrent furent bien étonnés
d’être payés généreusement et sans delai par les
moindres soldats de l’armée. Il régnait depuis long-
temps dans les troupes suédoises une diseipline,
qui n’avait pas peu contribué à leur victoire : le
jeune roi en augmenta encore la sévérité. Un soldat
n’eût pas osé refuser le payement de ce qu il achetait,
encore moins aller en maraude , pas même sortir
du camp. Il voulut de plus que, dans une victoire,
ses troupes ne dépouillaient les morts qu’après en
avoir eu la permission ; et il parvint aisément à
faire observer cette loi. On fesait toujours dans son
camp la prière deux fois par jour, à sept heures du