POESIES
X X.
IMPROMPTU
Ecrit sur un cahier de lettres de madame la duchefse du
Maine et de M. de la Motte-Houdart qui avait
perdu la vue.
Dans ses filets elle savait vous prendre
Sitôt qu’elle se laissait .voir :
Un pauvre aveugle aussl ressentit son pouvoir;
Je le crois bien, car il pouvait l’entendre.
XXL
A MADEMOISELLE**,
Qui avait promis un baiser à celui qui ferait les meilleurs
vers pour fa fcte.
Quoi! pour le prix des vers accorder au vainqueur,
D’un baiser la douce caresse !
Céphise, quelle est votre erreur!
Vous donnez à l’esprit ce qui n’est dû qu’au cœur.
Un baiser fut toujours le prix de la tendresse,
Et c’est à l’amour seul qu’en appartient le don.
Les habitans du Pinde , en leur plus grande ivreiïe,
N’ont jamais espéré qu’un laurier d’Apollon.
Des vers à mes rivaux je cède l’avantage ;
Ils riment mieux que moi, mais je sais mieux aimer.
Que le laurier soit leur partage :
Et le mien sera le baiser.
X X.
IMPROMPTU
Ecrit sur un cahier de lettres de madame la duchefse du
Maine et de M. de la Motte-Houdart qui avait
perdu la vue.
Dans ses filets elle savait vous prendre
Sitôt qu’elle se laissait .voir :
Un pauvre aveugle aussl ressentit son pouvoir;
Je le crois bien, car il pouvait l’entendre.
XXL
A MADEMOISELLE**,
Qui avait promis un baiser à celui qui ferait les meilleurs
vers pour fa fcte.
Quoi! pour le prix des vers accorder au vainqueur,
D’un baiser la douce caresse !
Céphise, quelle est votre erreur!
Vous donnez à l’esprit ce qui n’est dû qu’au cœur.
Un baiser fut toujours le prix de la tendresse,
Et c’est à l’amour seul qu’en appartient le don.
Les habitans du Pinde , en leur plus grande ivreiïe,
N’ont jamais espéré qu’un laurier d’Apollon.
Des vers à mes rivaux je cède l’avantage ;
Ils riment mieux que moi, mais je sais mieux aimer.
Que le laurier soit leur partage :
Et le mien sera le baiser.