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tives de leur zele & de leur fidélité. Je fus
du nombre de ces citoyens zélés. J’étois di-
recteur des postes à Pillau ; & l’on sent que
ma place me mettoit en état de prouver à mon
légitime Souverain, mon inviolable attache-
ment pour lui. Je fus trahi, au moins en
partie 5 & dès ce moment, pendant quatre an-
nées, ma vie ne fut qu’un enchaînement de
malheurs.
Le 2f février 17^9 , à 10 heures du soir,
je vis entrer tout-à-coup, dans mon apparte^
ment, le Major Ruise , M. de "Wittxe, & le
-Capitaine de Repnin, Intendant de police. Je
touchois alors le clavecin : ma sœur m’accom-
pagnoit de la voix. Cette visite ne put que
me surprendre, & ma surprise augmenta encore
en voyant ce dernier, qui n’avoit jamais mis
le pied dans ma maison , s’arrêter à la porte
de ma chambre , & porter autour de lui des
regards farouches.
Je demandai au Major de Wittxe , avec
lequel j’avois soigneusement évité tout com-
merce un peu familier, quelle raisonl’engageoit
à venir si tard dans ma maison. Il me répon-
dit , que le Commandant souhaitoit quatre che-
vaux de poste avec une voiture , & qu’il de-
siroit de me parler lui-même à ce sujet. C’étoit
là, sans doute, un mauvais prétexte pour me
faire appeller si tard. Je refusai donc d’accom-
tives de leur zele & de leur fidélité. Je fus
du nombre de ces citoyens zélés. J’étois di-
recteur des postes à Pillau ; & l’on sent que
ma place me mettoit en état de prouver à mon
légitime Souverain, mon inviolable attache-
ment pour lui. Je fus trahi, au moins en
partie 5 & dès ce moment, pendant quatre an-
nées, ma vie ne fut qu’un enchaînement de
malheurs.
Le 2f février 17^9 , à 10 heures du soir,
je vis entrer tout-à-coup, dans mon apparte^
ment, le Major Ruise , M. de "Wittxe, & le
-Capitaine de Repnin, Intendant de police. Je
touchois alors le clavecin : ma sœur m’accom-
pagnoit de la voix. Cette visite ne put que
me surprendre, & ma surprise augmenta encore
en voyant ce dernier, qui n’avoit jamais mis
le pied dans ma maison , s’arrêter à la porte
de ma chambre , & porter autour de lui des
regards farouches.
Je demandai au Major de Wittxe , avec
lequel j’avois soigneusement évité tout com-
merce un peu familier, quelle raisonl’engageoit
à venir si tard dans ma maison. Il me répon-
dit , que le Commandant souhaitoit quatre che-
vaux de poste avec une voiture , & qu’il de-
siroit de me parler lui-même à ce sujet. C’étoit
là, sans doute, un mauvais prétexte pour me
faire appeller si tard. Je refusai donc d’accom-