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où M. de Nolzen m’annonça qu’il étoit tems
de partir. Quelle joie pour moi , lorsque je
vis qu’on me lailïoit marcher sans me charger
de chaînes, accompagné seulement de 12 gre-
nadiers ! Je demandai au Commandant où
l’on me menoit, & j’en reçus la réponse con-
siante , qu’on alloit me conduire au château,
où j’aurois également une chambre propre &
bien située, & où mes deux complices m’a-
voient déjà précédé.
Nous pasfâmes devant le bureau des postes.
Je priai M. de Nolzen de s’arrêter un moment,
& je lui demandai s’il me rendrait bien le
service de demander de l’argent pour moi au
Maître des postes. Il parut d’abord indécis,
mais enfin l’humanité l’emporta chez lui sur la
crainte : il entra précipitamment dans la mai-
son, & en sortit avec une main remplie de
roubles.
Nous arrivâmes au château. J’éprouvai un
frémissement des plus pénibles, en entrant dans
l’appartement qui m’étoit destiné. C’étoit une
chambre vuide , mal-propre , remplie de pous-
iiere, de toiles d’araignées & de vermine,
sans chaises, sans table, & sans lit; six gre-
nadiers couchés sur la paille; sur la fenêtre,
un bout de chandelle supporté par un chan-
delier de bois : quel triste spedacle ! Le Com-
mandant me remit entre les mains de l’Officier
où M. de Nolzen m’annonça qu’il étoit tems
de partir. Quelle joie pour moi , lorsque je
vis qu’on me lailïoit marcher sans me charger
de chaînes, accompagné seulement de 12 gre-
nadiers ! Je demandai au Commandant où
l’on me menoit, & j’en reçus la réponse con-
siante , qu’on alloit me conduire au château,
où j’aurois également une chambre propre &
bien située, & où mes deux complices m’a-
voient déjà précédé.
Nous pasfâmes devant le bureau des postes.
Je priai M. de Nolzen de s’arrêter un moment,
& je lui demandai s’il me rendrait bien le
service de demander de l’argent pour moi au
Maître des postes. Il parut d’abord indécis,
mais enfin l’humanité l’emporta chez lui sur la
crainte : il entra précipitamment dans la mai-
son, & en sortit avec une main remplie de
roubles.
Nous arrivâmes au château. J’éprouvai un
frémissement des plus pénibles, en entrant dans
l’appartement qui m’étoit destiné. C’étoit une
chambre vuide , mal-propre , remplie de pous-
iiere, de toiles d’araignées & de vermine,
sans chaises, sans table, & sans lit; six gre-
nadiers couchés sur la paille; sur la fenêtre,
un bout de chandelle supporté par un chan-
delier de bois : quel triste spedacle ! Le Com-
mandant me remit entre les mains de l’Officier