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https://doi.org/10.11588/diglit.1397#0312
PLANCHE 96.
YASE DE LA MANUFACTURE ROYALE DE PORCELAINE,
BEllLIN.
T 'ILLUSTRATION ci-contre represente tm des grands vases, ayant 4 pieds 6 ponces de hauteur
■*-^ chacun, qui se trouvaient a l'eutree de la cour de porcelaine de Berlin. Us etaient ornes
Tun et l'autre de peintures, qui representaient un petit enfant sur un bateau egare au milieu d'un
groupe de fees et d'elfmes, et de paysages on se faisait remarquer surtout un tres-bel effet de
crepuscule. Ces peintures, quoique d'un ton tant soit peu froid et dur, etaient pleines de sentiment,
et soigneusement executees par M. Kiihne, sur 1'original de Steinbriick. Plus tard, ces deux
vases out ete remplaces par deux autres, admirablement peints d'apres un tableau de Schrotter,
reprcsentant une procession triompbale du roi Bacchus, et d'apres une peinture de Bendemann,
ayant pour sujet la rencontre de Nausicaa, fille du roi Alcinoiis, avec Ulysse. Parmi les autres
porcelaines peintes nous citerons deux rafraichissoirs de Majolique, ornes d'un groupe d'enfants en
train de jouer, d'apres Rubens, et une plaque de la Madone, executee par M. Kiihne, sur 1'original
de Raphael, qui se trouve a la galerie de Berlin. Le Jury international a decerne une medaille
a la manufacture royale, qui avait obtenu aussi une medaille en 1851, et une grande medaille
d'honneur en 1855, a Paris.
Marryat nous fournit les renseignements ci-dessous sur l'etablissement de la manufacture
de porcelaine de Berlin :— " TJn commercant, nomme Guillaume Gaspar "Wegeley, fut initie au secret
de la fabrication de porcelaine par un des ouvriers de Hochst, qui possedaient la copie des documents
de Ringler.* Gaspar, voulant mettre a profit son secret, etablit en 1751 la premiere manufacture
de porcelaine, qui etait si peu lucrative qu'il l'abandonna completement. Jean Ernest Gottskowski,
celebre comme banquier pendant la guerre de sept ans, en prit la direction en 1761, et y fit de
grandes ameliorations. Depuis cette epoque les productions de Berlin commencerent a trouver
un ecoulement d'autant plus facile que la manufacture de Meissen (Dresde) avait souffert con-
siderablement par suite de la guerre. Lorsque Frederic le Grand occupa Dresde, pendant la
guerre de sept ans, il ne manqua pas d'apprecier l'importance de la fabrication de porcelaine de
Saxe. II expedia a, Berlin de grandes quantites d'argile et une partie de la collection de Dresde.
II envoya, d'ailleurs, quelques-uns des premiers modeleurs et peintres de Meissen, tels que Meyer,
Klipsel et Bohme, a. la capitale de Prusse, pour y etablir une manufacture royale, a laquelle il fit
engager les chimistes les plus capables pour la composition de la pate. A la fin de la guerre,
le meme monarque se rendit l'acquereur de l'etablissement qui avait existe a Berlin auparavant,
et 1'agrandit a tel point que 700 ouvriers y etaient occupes constamment. Plus la fabrique de
Meissen deperissait par suite de la guerre de sept ans, plus celle de Berlin prosperait. Bientot
la couronne en tira un profit annuel de 200,000 ecus, sans compter la valeur des presents
magnifiques et des objets pour l'usage de la cour que fournissait l'etablissement. Du temps de
Wegeley et de Gottskowski la marque de la fabrique representait un W, quoique deux des traits
qui composent cette lettre fussent plus courts que les deux autres. Quand la manufacture devint
un etablissement royal, on y adopta les differentes marques suivantes: sur la porcelaine peinte et
doree, un sceptre et un aigle bruns; sur la porcelaine blanche, un sceptre bleu. Mais depuis
1833, on voit le sceptre, la couronne et 1'aigle en brun, sur la porcelaine peinte et doree, et sur la
porcelaine blanche, un sceptre et les lettres K. P. M. (Koniglicho Porzcllan-Manufactur) en bleu.
Un autre etablissement royal, pres de Berlin, avait autrefois pour marque un aigle en couleur;
mais depuis 1830 l'aigle est imprime en blanc."
Dans le texte qui accompagne la planche 86, nous avons dit que les maisons Villeroy & Boch,
aussi que Boch freres, n'etaient pas representees a, l'Exposition de 1862. Cette assertion est correcte
quant a la premiere de ces maisons; mais la maison de Boch freres, do Keramis et Tournai, etait
parmi les exposants du departement beige, et a recu une medaille pour carreaux de pave en
mosaique, mais pas pour la poterie proprement dite.
* Eingler, qui <;tait un des artisans de la manufacture de porcelaine de Vienne, fut charge, dans la suite,
cl'etablir plusieurs fabriques scmblables dans les differentes parties de l'AUemagne.
YASE DE LA MANUFACTURE ROYALE DE PORCELAINE,
BEllLIN.
T 'ILLUSTRATION ci-contre represente tm des grands vases, ayant 4 pieds 6 ponces de hauteur
■*-^ chacun, qui se trouvaient a l'eutree de la cour de porcelaine de Berlin. Us etaient ornes
Tun et l'autre de peintures, qui representaient un petit enfant sur un bateau egare au milieu d'un
groupe de fees et d'elfmes, et de paysages on se faisait remarquer surtout un tres-bel effet de
crepuscule. Ces peintures, quoique d'un ton tant soit peu froid et dur, etaient pleines de sentiment,
et soigneusement executees par M. Kiihne, sur 1'original de Steinbriick. Plus tard, ces deux
vases out ete remplaces par deux autres, admirablement peints d'apres un tableau de Schrotter,
reprcsentant une procession triompbale du roi Bacchus, et d'apres une peinture de Bendemann,
ayant pour sujet la rencontre de Nausicaa, fille du roi Alcinoiis, avec Ulysse. Parmi les autres
porcelaines peintes nous citerons deux rafraichissoirs de Majolique, ornes d'un groupe d'enfants en
train de jouer, d'apres Rubens, et une plaque de la Madone, executee par M. Kiihne, sur 1'original
de Raphael, qui se trouve a la galerie de Berlin. Le Jury international a decerne une medaille
a la manufacture royale, qui avait obtenu aussi une medaille en 1851, et une grande medaille
d'honneur en 1855, a Paris.
Marryat nous fournit les renseignements ci-dessous sur l'etablissement de la manufacture
de porcelaine de Berlin :— " TJn commercant, nomme Guillaume Gaspar "Wegeley, fut initie au secret
de la fabrication de porcelaine par un des ouvriers de Hochst, qui possedaient la copie des documents
de Ringler.* Gaspar, voulant mettre a profit son secret, etablit en 1751 la premiere manufacture
de porcelaine, qui etait si peu lucrative qu'il l'abandonna completement. Jean Ernest Gottskowski,
celebre comme banquier pendant la guerre de sept ans, en prit la direction en 1761, et y fit de
grandes ameliorations. Depuis cette epoque les productions de Berlin commencerent a trouver
un ecoulement d'autant plus facile que la manufacture de Meissen (Dresde) avait souffert con-
siderablement par suite de la guerre. Lorsque Frederic le Grand occupa Dresde, pendant la
guerre de sept ans, il ne manqua pas d'apprecier l'importance de la fabrication de porcelaine de
Saxe. II expedia a, Berlin de grandes quantites d'argile et une partie de la collection de Dresde.
II envoya, d'ailleurs, quelques-uns des premiers modeleurs et peintres de Meissen, tels que Meyer,
Klipsel et Bohme, a. la capitale de Prusse, pour y etablir une manufacture royale, a laquelle il fit
engager les chimistes les plus capables pour la composition de la pate. A la fin de la guerre,
le meme monarque se rendit l'acquereur de l'etablissement qui avait existe a Berlin auparavant,
et 1'agrandit a tel point que 700 ouvriers y etaient occupes constamment. Plus la fabrique de
Meissen deperissait par suite de la guerre de sept ans, plus celle de Berlin prosperait. Bientot
la couronne en tira un profit annuel de 200,000 ecus, sans compter la valeur des presents
magnifiques et des objets pour l'usage de la cour que fournissait l'etablissement. Du temps de
Wegeley et de Gottskowski la marque de la fabrique representait un W, quoique deux des traits
qui composent cette lettre fussent plus courts que les deux autres. Quand la manufacture devint
un etablissement royal, on y adopta les differentes marques suivantes: sur la porcelaine peinte et
doree, un sceptre et un aigle bruns; sur la porcelaine blanche, un sceptre bleu. Mais depuis
1833, on voit le sceptre, la couronne et 1'aigle en brun, sur la porcelaine peinte et doree, et sur la
porcelaine blanche, un sceptre et les lettres K. P. M. (Koniglicho Porzcllan-Manufactur) en bleu.
Un autre etablissement royal, pres de Berlin, avait autrefois pour marque un aigle en couleur;
mais depuis 1830 l'aigle est imprime en blanc."
Dans le texte qui accompagne la planche 86, nous avons dit que les maisons Villeroy & Boch,
aussi que Boch freres, n'etaient pas representees a, l'Exposition de 1862. Cette assertion est correcte
quant a la premiere de ces maisons; mais la maison de Boch freres, do Keramis et Tournai, etait
parmi les exposants du departement beige, et a recu une medaille pour carreaux de pave en
mosaique, mais pas pour la poterie proprement dite.
* Eingler, qui <;tait un des artisans de la manufacture de porcelaine de Vienne, fut charge, dans la suite,
cl'etablir plusieurs fabriques scmblables dans les differentes parties de l'AUemagne.