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II11
PLASCTTE 112.
GRILLE DTJ CHOEUR DE HEREFORD.
^
If
CB beau module de l'art du forgeron a 6t6 execute par la Compagnie Skidmore, etablie a
Coventry pour los travaux artistiques, sur les dessins de Q-. Gr. Scott, R.A. La longueur en
est d'environ trente-six pieds, le chassis est de fer fondu plaque1 de laiton bruni, les chapiteaux et
les feuillages en sont de cuiTre, les panneaux a la base sont en fer forge1, colore par les oxides des
divers me'taux dont ils so composent; les ornements delicats des colonnes, les roses et les
• ouvrages de filigrane sont aussi en fer forge. La figure du Christ au centre, et celles des anges
en adoration de chaque cote, sont en cuivre electrotype1. Lo tout est orn6 de reliefs en marbre,
en spath, en crystal, et melange1 de couleurs et do mosaiques do verro.
M. Skidmore est le gerant de la Compagnie de Coventry. II y a, en outre, six associes, qui
forment un eoniite permanent et emploient plus de 100 ouvriors, distribues dans divers ateliers
consacres aux differents ouvrages d'or, d'argent, de fer ou de bois. Parmi les travaux les plus
inrportants executes dans cet etablissement, nous citerons les grilles du cliceur de Lichfield et
d'Ely, toutes deux dessinees par M. Scott; les ouvrages de fer du niusee d'Oxford, sur les plans
de Messieurs Deano & "Woodward, architected; la grande couronne pour la cathedrals de Hereford,
qui formait un des objets les plus remarquables dans le transept de Test; deux candelabres a gaz,
d'environ trois metres de hauteur, pour Lichfield et Hereford; une tourelle d'horloge en fer,
pour la Nouvelle-Zelande; et le dais funeraire de 1'eveque Pearson, dans la cathedrale de Chester,
dessine par M. Blomfield, architecte. Outre ces ouvrages de grande dimension, la compagnie a
expose, dans la classe 30, de tres-jolis objets de bijouterie, emailles et nielles, destines au service
de l'eglise; et des meubles d'interieur, dans le style du moyen-age.
La planche que nous avons crn devoir donner de la grille du chceur tout entiere, ne pouvait
naturellement reproduire qu'imparfaitement la beaxite1 des details; aussi avons-nous ajoutd un autre
dessin represontant une partie de cette grille du chceur. L'artiste qui a dessine co magnifiquo
ouvrage, et les artisans qui l'ont execute, sont egalement dignes des plus grands eloges, bien
qu'il y ait lieu de douter que 1'emploi des grilles du chceur soit desirable dans les eglises
protestantes. Dans les eglises romames, comme dans les eglises grecques, la grille du choeur a
toujours occupe1 une place fort importante, moins, peut-etre, en raison de son effet mysterieux
devant le sanctuaire, que pour la commodite des pretres officiant et du choeur; car dans l'eglise
primitive le sanctuaire etait comparativement ouverfc; et ce systeme d' exclusion date d'une epoque
plus recente. Pugin, dans son traite sur les "Grilles du Sanctuaire," dit:—"II n'y a nul
doute qu'a. partir de la conversion do Oonstantin, les choeurs furent separes du reste de l'eglise
par des voiles ou des ecrans." Eusebe d<5crit le chceur do l'eglise des Apotres, construite
par Oonstantin a Constantinople, comme etant enclos dans des grilles ou treillis d'un travail
merveilleux: — " Interiorem ifidis partem undique in ambitum circumductam, reticulato opere ex
®re et auro affabre facto convostivit." Le memo ecrivain parle du choeur de l'eglise de Tyro,
construite et consacree par 1'eveque Pauhnus, comme ayant le chceur entierement separe, afin que
les laiques n'y pussent entrer, et decore do grilles {cancellis, unde chancel) en bois et d'un travail
si exquis qu'elles faisaient plaisir a voir. L'empereur Theodose diviso l'eglise en trois parties
distinctes, dont l'une est le " Sacro-sanctum altare, acmcellis clausum;" et Paulinus, eveque de
Nola, donne la description do trois portes des grilles du choeur de l'eglise de St. Felix. Dans les
decrots du second concile do Tours (A.D. 557), il est dit que les laiques ne devront entrer dans le
sanctuaire, qui est separe par des grilles, que pour recevoir le Saint-Sacrement; et St. Cermanus,
patriarche de Constantinople, donne en ces termes l'explication de 1'effet et du but des grilles du
chceur: —" Les grilles marquent le lieu oil se fait la priere et jusqu'oii les fideles peuvent
s'avancer; mais l'intdrieur, qui est le sanctum sanctorum, n'est accessible qu'aux pretres seuls."
L'espace derriere les grilles du choeui*, dans les eglises ou les ailes se prolongeaient autour du
chceur, e'tait accessible par trois portes a doubles battants: celles qui s'ouvraient a l'ouest derriero
le chceur s'appelaient " les portes saintes ; " les autres etaiont situees entre le choeur et le sanctuaire,
du cote des epitres et de oelui des dvangiles. Mais dans les eglises plus petites, dont le sanctuaire
seul forme l'extremite' orientalo, il n'y avait qu'une seule double porte ou porte sainte, a l'ouest;
distribution que Ton voit encore aujourd'hui meme dans les eglises qui ont 6t6 garnies des
balustrades do fer modernes.
D'apros les auteurs mentionnes ci-dessus et dont plusieurs sont cites par le Rev. Pere Thiers
dans son traito " Sur la Cloture des Choeurs," on voit que les ecrans a jour existaient depuis la
construction des premieres eglises et qu'ils e'taient de bois ou de metal, tres-souvent de laiton.
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PLASCTTE 112.
GRILLE DTJ CHOEUR DE HEREFORD.
^
If
CB beau module de l'art du forgeron a 6t6 execute par la Compagnie Skidmore, etablie a
Coventry pour los travaux artistiques, sur les dessins de Q-. Gr. Scott, R.A. La longueur en
est d'environ trente-six pieds, le chassis est de fer fondu plaque1 de laiton bruni, les chapiteaux et
les feuillages en sont de cuiTre, les panneaux a la base sont en fer forge1, colore par les oxides des
divers me'taux dont ils so composent; les ornements delicats des colonnes, les roses et les
• ouvrages de filigrane sont aussi en fer forge. La figure du Christ au centre, et celles des anges
en adoration de chaque cote, sont en cuivre electrotype1. Lo tout est orn6 de reliefs en marbre,
en spath, en crystal, et melange1 de couleurs et do mosaiques do verro.
M. Skidmore est le gerant de la Compagnie de Coventry. II y a, en outre, six associes, qui
forment un eoniite permanent et emploient plus de 100 ouvriors, distribues dans divers ateliers
consacres aux differents ouvrages d'or, d'argent, de fer ou de bois. Parmi les travaux les plus
inrportants executes dans cet etablissement, nous citerons les grilles du cliceur de Lichfield et
d'Ely, toutes deux dessinees par M. Scott; les ouvrages de fer du niusee d'Oxford, sur les plans
de Messieurs Deano & "Woodward, architected; la grande couronne pour la cathedrals de Hereford,
qui formait un des objets les plus remarquables dans le transept de Test; deux candelabres a gaz,
d'environ trois metres de hauteur, pour Lichfield et Hereford; une tourelle d'horloge en fer,
pour la Nouvelle-Zelande; et le dais funeraire de 1'eveque Pearson, dans la cathedrale de Chester,
dessine par M. Blomfield, architecte. Outre ces ouvrages de grande dimension, la compagnie a
expose, dans la classe 30, de tres-jolis objets de bijouterie, emailles et nielles, destines au service
de l'eglise; et des meubles d'interieur, dans le style du moyen-age.
La planche que nous avons crn devoir donner de la grille du chceur tout entiere, ne pouvait
naturellement reproduire qu'imparfaitement la beaxite1 des details; aussi avons-nous ajoutd un autre
dessin represontant une partie de cette grille du chceur. L'artiste qui a dessine co magnifiquo
ouvrage, et les artisans qui l'ont execute, sont egalement dignes des plus grands eloges, bien
qu'il y ait lieu de douter que 1'emploi des grilles du chceur soit desirable dans les eglises
protestantes. Dans les eglises romames, comme dans les eglises grecques, la grille du choeur a
toujours occupe1 une place fort importante, moins, peut-etre, en raison de son effet mysterieux
devant le sanctuaire, que pour la commodite des pretres officiant et du choeur; car dans l'eglise
primitive le sanctuaire etait comparativement ouverfc; et ce systeme d' exclusion date d'une epoque
plus recente. Pugin, dans son traite sur les "Grilles du Sanctuaire," dit:—"II n'y a nul
doute qu'a. partir de la conversion do Oonstantin, les choeurs furent separes du reste de l'eglise
par des voiles ou des ecrans." Eusebe d<5crit le chceur do l'eglise des Apotres, construite
par Oonstantin a Constantinople, comme etant enclos dans des grilles ou treillis d'un travail
merveilleux: — " Interiorem ifidis partem undique in ambitum circumductam, reticulato opere ex
®re et auro affabre facto convostivit." Le memo ecrivain parle du choeur de l'eglise de Tyro,
construite et consacree par 1'eveque Pauhnus, comme ayant le chceur entierement separe, afin que
les laiques n'y pussent entrer, et decore do grilles {cancellis, unde chancel) en bois et d'un travail
si exquis qu'elles faisaient plaisir a voir. L'empereur Theodose diviso l'eglise en trois parties
distinctes, dont l'une est le " Sacro-sanctum altare, acmcellis clausum;" et Paulinus, eveque de
Nola, donne la description do trois portes des grilles du choeur de l'eglise de St. Felix. Dans les
decrots du second concile do Tours (A.D. 557), il est dit que les laiques ne devront entrer dans le
sanctuaire, qui est separe par des grilles, que pour recevoir le Saint-Sacrement; et St. Cermanus,
patriarche de Constantinople, donne en ces termes l'explication de 1'effet et du but des grilles du
chceur: —" Les grilles marquent le lieu oil se fait la priere et jusqu'oii les fideles peuvent
s'avancer; mais l'intdrieur, qui est le sanctum sanctorum, n'est accessible qu'aux pretres seuls."
L'espace derriere les grilles du choeui*, dans les eglises ou les ailes se prolongeaient autour du
chceur, e'tait accessible par trois portes a doubles battants: celles qui s'ouvraient a l'ouest derriero
le chceur s'appelaient " les portes saintes ; " les autres etaiont situees entre le choeur et le sanctuaire,
du cote des epitres et de oelui des dvangiles. Mais dans les eglises plus petites, dont le sanctuaire
seul forme l'extremite' orientalo, il n'y avait qu'une seule double porte ou porte sainte, a l'ouest;
distribution que Ton voit encore aujourd'hui meme dans les eglises qui ont 6t6 garnies des
balustrades do fer modernes.
D'apros les auteurs mentionnes ci-dessus et dont plusieurs sont cites par le Rev. Pere Thiers
dans son traito " Sur la Cloture des Choeurs," on voit que les ecrans a jour existaient depuis la
construction des premieres eglises et qu'ils e'taient de bois ou de metal, tres-souvent de laiton.