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Waring, John Burley; Tymms, William Robert [Ill.]
Masterpieces of industrial art & sculpture at the international exhibition, 1862: in three volumes (Band 2) — London, 1863

DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.1398#0108
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PLANCHE 134.

VERRERIE DE LUXE POXIE LA TABLE,

PAR F. STEIGEKWALD, MUNICH.

LA verrerie de Baviero, qui jouit d'une reputation bion etablie pour sa riohease massive, etait
dignement representee a l'Exposition de 1862 par les produits de M. Prank Steigerwald,
qui a recu du Jury international une inedaille " pour la superiorite de fabrication qui distin-
guait ses cristaux tailMs et sa verrerie de luxe." M. Steigerwald avait deja recu une medaille
a Munich en 1854 et une medaille d'lionneur a Paris en 1855. Les objets que nous repro-
duisons ci-contre s'oxpliquent d'eux-memes ; mais ils ne representaient qu'en partie cette belle
collection, qui renfermait, entre autres, quelques objets de verre double blanc et bleu ornes
de dessins admirables. Quelques-unes des pieces exposees par cette maison se faisaient remarquer
aussi par une grandeur peu ordinaire, comme, par exemplo, la fontaine pour surtout de table,
haute de 3 pieds 9 pouces, ornee de lions et de cygnes en cristal opaque, et decoree de dorures
sur du metal uni, qui faisait partie d'un service fait pour le capitaine Leyland. Les contours
des pieces en general etaient excollonts; mais il nous semble que les pieces etaient surchargees
d'ornements; la peinture aussi laissait a desirer; car, toute soignee qu'elle etait, elle pechait un
peu par la erudite du ton et par le manque de cette aisance de touche qui distingue le pinceau
des meilleurs artistes.

Sur six exposants de verrerie de Baviere, deux out obtenu la medaille et quatre ont eu la
distinction d'une mention honorable, ce qui est une preuve eclatante des progres que ce pays a
faits dans ce genre de fabrication. Mentionnons aussi, d'une maniere speciale, les objets envoyfe
par Messieurs Heckert, Berlin, dont les lustres en cristal ornes de fleurs et de feuillages colores,
ainsi que les miroirs ornes de dessins colores dans le style sarrasin, ont romporte une medaille
bien meritee.

Le precede de faire les cristaux doubles n'est autre chose que de mettre, l'une sur l'autre,
plusieurs couches de verre de differentes couleurs. Get art, qui s'exercait parmi les anciens, avait
ete oublie depuis longtemps, lorsque les verriers allemands le renouvelerent et en firent lo cachet
caracteristique de leurs produits. Le procede est assez simple et se repete de la meme maniere
pour chaque couche additionnelle; il suffira done de donner la description suivante fournie par
feu M. Apsley Pellatt: — " Apres avoir prepare deux ou plusieurs especes de verre de la meme
gravite speciflque et possedant exactemont la meme capacite de contraction et d'expansion, on
prend, pour former la couche exterioure, un morceau de verre colore, qu'on faconne a 1'instar
d'un verre a vin, et qu'on fixe, pour le maintenir en position, dans un support de metal. Puis,
pour former la couche interieure, on prend un morceau d'autre verre, disons du verre blanc, a
1'etat de fusion, et on lo souffle dans le verre colore, auquel il s'attache immediatement; puis, on
n'a qu'a 1'exposer a la flamme du fourneau pour l'y souder parfaitement. Si Ton veut faire
plusieurs couches, il faut, en proportion, multiplier les coquilles colorees au nombre voulu." II
ne reste alors qu'a tracer le dessin, qu'on taille a l'aide de roues, comme d'habitude, et selon la
profondeur de la taille on peut produire les plus belles varietes de nuances et de couleurs.

L'art d'emailler le verre s'exercait parmi les Arabes du moyen-age, et les Venitiens le prati-
quaient deja au 15SlM et au 16ime siecle. Dependant, la vogue en diminuait, et Venise ne pro-
duisait pendant un certain temps que du verre colore dans la masse avant d'etre faconne, mais
qui se distinguait par des dessins d'une grande originalite. Aux 17JmB et IS6'"0 siecles, on com-
menga a faire en Prance et en Allemagne des objets de verre ornes de pointures elaborees en
email. Telles sont les fameux Wiederhom allemands, eblouissants d'emaux, representant des armes
d'enrpereurs, de gentilshommes, de villes; on trouve, egalement, des objets de verre portant des
peintures qui represontent des scenes de la vie domestique. Nous avons vu un verre qui date de
1723, et sur lequel on voit un fiance et une fiancee en costume de noco, se tenant par la mam,
et autour des deux figures on lit des vers, dont le premier est comme suit: — " Schonsfcer Engel,
deine Lippen sind die rechten Kosen-klieppen." Oes sortes de bocaux ne sont point rares. La
dorure sur verre, dont il y a un bel exernple dans notre illustration, se fait de la memo maniere
que la dorure sur porcelaine; e'est-a-dire, qu'on la fixe d'abord a l'aide du feu, et qu'on la brumt
ensuite par la friction. II y a aussi plusieurs methodes nouvellement brevetees, pour dorer le
verre a l'aide de la galvauoplastie; mais nous ne savons pas jusqu'a quel point ce nouveau
procede a reussi.
 
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