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Waring, John Burley; Tymms, William Robert [Ill.]
Masterpieces of industrial art & sculpture at the international exhibition, 1862: in three volumes (Band 2) — London, 1863

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https://doi.org/10.11588/diglit.1398#0204
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PLAN-CHE 166.

OBJETS EN METAL POITE EGtLISES,

PAE MM. J. HARDMAN & CUE, BIRMINGHAM ET LONDRES.

NOUS avons deja reproduit, planches 20 et 75, les objets en fer forge" et quelques petites
pieces pour 6glises exposes par Messieurs Hardman; ici nous nous occuperons des grandes
pieces en airain, qui leur ont valu une medaille de premiere classe, " pour la beaute et l'excellence
du dessin et pour la grande perfection du travail."

Le lutrin d'airain, haut d'environ 6 pieds 6 pouces et evalue" au prix de £250, a ete" fait
expres pour l'Bxposition. Le principal dessin est travaille a jour; les anges tiennent des rou-
leaux, sur lesquels on lit les mots "Pactum est," "Et Verbum," "Oaro." Les supports repre-
sentaient des lions, emblemes qui sont fort en usage dans les eglises du style romanesque
et du style ogival. Les gaseliers en airain et quelques autres objets du mime m^tal,
executes, pour la purpart, dans le style du 156me siecle, etaient remarquables pour l'eMgance du
dessin et la superiorite du travail. L'ecran a rideaux en fer forge- 6tait destine a la chapelle de
la Vierge a, Eamsgate. II se composait de piliers ou supports portant des triangles et surmontes
de flambeaux et de aretes; le texte de l'"Ave Maria," en fer forge et tailM, s'etendait d'un
pilier a, 1'autre. Cette piece 6tait du meme style que la grille faite pour la meme chapelle, et que
nous avons reproduite planche 75. Le lutrin de fer forge" est copie d'un vieux lutrin qu'on
conserve a l'H6tel Gluny, Paris.

L'origine du lutrin, qu'on place au centre du choeur, remonte a une epoque tres-reculee.
Dom Doublet, dans son ouvrage "Antiquitez de l'Abbaye de Sainct-Denis en France," constate
le fait, qu'a l'entree du cboeur de cette eglise etait place" un aigle en cuivre, orne de figures
representant les ^vangelistes et autres personnages. Oet aigle y avait ete place" par le roi Da-
gobert, qui 1'avait fait enlever de l'6glise de Saint-Hilaire a Poitiers, apres avoir fait detruire
cette ville, par suite d'une revolte qui y avait eclate. Oe lutrin a ete dore par le fameux abbe
Suger, au 12°me siecle. Leboeuf, dans son " Histoire du Diocese d'Auxerre," parle de deux aigles
faits en 1390 pour la cathedrale d'Auxerre. En 1400, Dubreuil fait mention d'un aigle et d'un
lutrin en cuivre, que l'eveque Guillaume fit faire pour le cboeur de 1'eglise de Saint-Germain-des-Pres.
L'aigle aux ailes plus ou moins etendues et place sur un globe repre"sente le symbole de St. Jean
l'Evangeliste. D'apres Durandus, ce symbole a ete donne a, St. Jean parce que son eVangile
porte Tempreinte des aspirations les plus elevees, et qu'il fait planer l'ame dans les spheres les
plus sublimes. Le globe represente le monde, et, d'apres ce qu'en dit Georgius, l'oiseau tient
generalement sous ses serres un dragon ou un serpent. II y a au college d'Oscott, Birmingham,
un lutrin a aigle de ce genre, qui date du 15ime siecle. Mais l'aigle, quoique d'un usage general,
ne se trouvait pas exclusivement sur tous les lutrins. Du Oange parle de cygnes; et dans les
" Antiquites de Durham " il est question d'un " lutrin d'airain, ou on chantait l'Epitre et l'Evan-
gile, et qui portait sur le faite un grand pelican dore, lequel, a force de coups de bee, fait couler
le sang de sa poitrine pour nourrir ses petits: sur ses ailes Vendues est place le livre, dans
lequel on lit les Epitres et l'Evangile." Dans "les Anciens Rites de Durham" mention est faite
d'un autre lutrin, moins grand, place" plus bas dans le choeur, et qui servait a porter le livre des
moines pendant les matines et les autres offices. On conserve a, Oxford, Norwich, Yeovil, Bristol,
et dans plusieurs autres villes de l'Angleterre, de beaux lutrins d'airain, qui datent, pour la
plupart, des lQhme et 176me siecles. Les lions, sur lesquels ces lutrins reposent generalement, ont
aussi une signification symbolique; cependant, ce n'est pas toujours chose facile que d'expliquer
l'allegorie exactement. Quelquefois le lion est l'embleme du Christ, qui est de la tribu du "Lion"
de Juda. En terme de Mason, le lion couche signifie la souverainete". Dans la sculpture roma-
nesque, les evangelistes s'appuient presque toujours sur des lions couches.

A la cathedrale de Narbonne on conserve un lutrin tres-ancien en fer forge", mobile et pliant,
du meme style que celui que nous avons reproduit ci-contre: il date probablement du 136me siecle.
Au l^™6 siecle on avait des lutrins circulaires de bois appeles " Roue," formant un porte-livre
qu'on pouvait tourner, elever et baisser a volonte, moyennant une vis ou quelque autre mecanisme.
On en conserve dans quelques cathe"drales d'ltalie et d'Espagne des specimens magnifiques. Dans le
" Theatre des Machines " de J. Bresson, Lyon, 1579, se trouve un dessin pour lutrin assez curieux
par J. A. du Oerceau, eleve d'Etienne Delaulne. Esperons qu'on remettra en usage pour les
bibliotheques publiques les pupitres portables, et qu'on y ajoutera des poignees pour tenir le
livre ouvert.
 
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