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Waring, John Burley; Tymms, William Robert [Ill.]
Masterpieces of industrial art & sculpture at the international exhibition, 1862: in three volumes (Band 3) — London, 1863

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https://doi.org/10.11588/diglit.1399#0039
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TLANCHE 212.

SPECIMENS DE BIJOUTERIE D'OR EMAILLE,

PAR CASTELLANI, ROME ET LONDRES.

NOUS ne pourrions donner trop d'eloges au gout exquis et au travail parfait qui distinguent la
bijouterie d'or de Signor Oastellani et ses reproductions merveilleuses des orfevreries grecques
et etrusques, qui trahissent uue delicatesse de touche et de gout que nous n'avons vue nulle part,
en exceptant quelques anciennes reliques de ce genre, qu'on conserve dans les musees publics et
dans quelques collections particulieres. Aussi le Jury international, classe 33, a-t-il reconnu le
merite de Signor Oastellani en lui decernant une meclaille " pour la perfection du dessin et du
travail," avec la remarque que " chacun des objets qu'il a exposes trahissait les etudes de l'archeo-
logue, de l'artiste et de l'ouvrier." Avec une vraie ardeur d'artiste et avec une perseverance
infatigable, Signor Oastellani a su approfondir les procedes des anciens orfevres; et a force de
pratique et d'etudes, dans lesquelles le due Michelangelo Gaetani lui a ete d'une grande utilite,
il est parvenu a reproduire, dans leurs details les plus minutieux, les ceuvres merveilleuses de
l'ancienne Grece et de l'Btrurie. Oependant, loin de restreindre son talent dans les limites de
ces epoques de l'art, il s'est occupe, avec le meme succes, des ecoles d'art plus modernes, comme
le prouvait sa collection, qui contenait des fac-simile d'ouvrages dans les styles suivants: 1° Grec,
de la mere patrie et de ses colonies; 2° Btrusque, style des anciens habitants de l'Btrurie et de
l'ltalie du centre; 3° Romain, temps de l'empire; 4° Byzantin, remontant au premier temps du
Christianisme; 5° Moyen-age, depuis le 10^me jusqu'au \Qime siecle; 6° Renaissance, dont les specimens
etaient tires, pour la plupart, des plus belles ceuvres de Cellini.

Dans un pamphlet: "De la Bijouterie antique et de sa Renovation," par A. Oastellani, imprime
pour etre distribue dans un cercle limite de personnes, nous trouvons qu'en 1814 Oastellani pere
commenca a s'occuper de l'imitation de la bijouterie francaise et anglaise. Bes objets d'art en or
et email qu'on avait trouves dans les anciens sepulcres de l'Btrurie et de la Grande-Grece etaient
alors l'admiration de tout le monde, et Signor Oastellani, qu'une longue pratique avait rendu expert
dans l'art de l'imitation exacte, resolut d'en tenter la reproduction. B'examen approfondi de ces
objets le convainquit que les ornements en relief n'etaient que differentes pieces tres-petites d'or,
jointes ou soudees ensemble avec une adresse infinie. En vain il essaya plusieurs methodes pour
imiter ce procede; enfin, quelques colliers ressemblant, a, plusieurs egards, aux ouvrages etrusques,
lui tomberent entre les mains, ainsi que quelques boucles d'oreille, connues sous le nom de
"navicelle," faites par des ouvriers etablis dans les villages des marais ombriens, surtout a,
Saint-Angelo in Vado, qui avaient conserve et mettaient en pratique l'ancienne methode. Signor
Oastellani s'empressa done a, se procurer quelques-uns de ces ouvriers, dont il se mit a cultiver
le talent special. " Doues d'une patience qu'ils ont heritee de leurs ancetres, et ne se souciant
pas de la precision mecanique par laquelle on donne l'exactitude geometrique a la bijouterie moderne,
ils reussissaient mieux que tous ceux que nous avions employes auparavant a imiter le style libre
et degage qui caracterisait l'art des anciens. Parmi ces ouvriers nous signalons avec plaisir
Benedetti Romanini, qui etait le maitre de nos premiers disciples romains de cet art." " Bes
ceuvres de cette periode," ajoute l'auteur, "peuvent se diviser en ornements pour l'usage et en
ornements pour la sculpture: ceux-la sont assez massifs pour etre portes pendant des annees
sans se deteriorer, tandis que ceux-ci sont d'une legerete extraordinaire. Ba finesse et la delicatesse
du travail sont etonnantes, et quelquefois telles que nous ne pouvons pas les imiter. B'un et
l'autre de ces ornements sont en or tres-pur, et ceux qui les faisaient, employaient apparemment
des actions chimiques et mecaniques qui nous sont inconnues, et qui les mettaient a, meme de separer
et de joindre des pieces d'or a peine visibles a l'oeil nu; leurs procedes de fondre, de souder et
de trefiler sont egalement autant de secrets pour nous." B'auteur observe que ces ouvrages
ressemblent fort, pour la facon et le travail, aux decorations des anciennes divinites indiennes,
ainsi qu'aux ornements decouverts a Ninive et a ceux de l'ancienne Bgypte; et il conclut avec
la remarque tres-juste que ces procedes sont venus de l'Orient, comme le prouve l'analogie du travail
et du style. Signor Oastellani est exile de son pays; mais nous nous felicitons de ce qu'il pourra,
sans etre moleste, mettre en execution, soit a Paris, soit a Bondres, ses decouvertes dans la maniere
de travailler et de colorer l'or, et dans l'application de l'email et de la mosaique, —■ ddcouvertes
qui ne peuvent manquer de tourner a, l'avantage de tous les amateurs du vrai art.
 
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