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Waring, John Burley; Tymms, William Robert [Ill.]
Masterpieces of industrial art & sculpture at the international exhibition, 1862: in three volumes (Band 3) — London, 1863

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https://doi.org/10.11588/diglit.1399#0144
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PLANCHE 247.

DECOR DE MITE ET CABINETS,

PAE M. J. G. C1UCE, LONDIIES.

B decor de mur, dans le style Raphaelesque, l'objet le plus saillant de notre illustration ci-contre,
"^ comptait parmi les plus belles pieces d'ornement de la classe 30 (Meubles et Decors), tant
pour la perfection du dessin correct que pour le gout raffine qu'on y remarquait. Le plus grand
eloge est du aussi au cabinet en noyer dans le style italien, qui se trouvait au compartiment du
centre; car c'etait, sous tous les rapports, un des ouvrages les mieux dessines et les plus
soigneusement finis qu'on put voir dans cette classe, a l'Exposition. Meme le cabinet superbe
d'ebene, expose par M. Fourdinois fils, trouvait dans cette piece un rival qui n'etait pas a
dedaigner. La conception, le modelage et les sculptures ne laissaient rien a desirer, et les dessins
de marqueterie en ivoire etaient d'une composition des plus gracieuses. Les deux cabinets
d'ebene aux portes de glace, faits pour etaler la porcelaine, la verrerie, etc., se distinguaient
egalement par un tres-grand merite, tant pour le dessin que pour l'execution. (Pour les autres
ouvrages exposes par M. Crace, nous renvoyons le lecteur a la planche 205.)

En comparant les ouvrages d'art industriel que l'Angleterre produit actuellement avec ceux
qu'elle fournissait au commencement de notre siecle, nous devons nous feliciter des progres que
nous avons faits et des grands resultats a venir que nous avons lieu d'esperer. Jetons un coup
d'ceil sur l'etat de l'art il y a cinquante ans, epoque a. laquelle l'Angleterre se reveilla de sa lethargie
et de son indifference a. l'egard de l'art decoratif. Sortant d'une periode de profonde obscurite,
l'Angleterre avait besoin d'etre guidee pour arriver a, la lumiere; l'art y etait dans l'enfance, et
se nourrissait de la pature simple de l'ancienne Grece. En examinant les ouvrages publies a
cette epoque et contenant des dessins pour meubles, tels que le " Repository of the Arts," par
Ackermann, et les dessins de Moses et de Hope publies en 1807, qu'est-ce que nous y trouvons ?
un maigre reflet du style pseudo-grec de l'empire francais, style employe par les arcliitectes Percier
et Lafontaine,— des efforts penibles faits pour arriver a ce que Ton prenait alors pour la simplicite
antique et classique. La simplicite, en effet, etait extreme et poussee a un tel point qu'on s'etonne
que l'auteur d'un des romans anglais les plus pittoresques et les plus frappants (" Anastasius ")
ait pu concevoir des idees aussi pueriles.

Depuis cette epoque, le gout pour des ouvrages de luxe commenca a se developper rapide-
ment, grace aux dessins pour meubles gotliiques de Pugin, dont le premier parut dans le " Repo-
sitory" d'Ackerman; et plus tard le developpement que prit a Paris l'ecole dite "romantique"
donna un nouvel elan a l'art en Angleterre.

De nos jours, le danger se trouve dans la direction opposee: l'ecueil contre lequel nous
devons etre sur nos gardes, c'est d'appliquer les ornements a. l'industrie avec trop d'abondance.
Les points essentiels dans un beau meuble, ce sont les proportions, la composition, l'a-propos, le
soin dans le dessin des moulures. A defaut de ces points, les ornements accessoires peuvent bien
attirer l'attention et m6me nous inspirer de 1'admiration; mais ils sont incapables de satisfaire
notre jugement d'une maniere permanente. Les ornements sont toujours "la cote trompeuse et
perfide d'une mer dangereuse." La surabondance des ornements a ete, de tous temps, la marque
de la decadence du vrai art; aussi faut-il que tous ceux qui exercent de l'influence sur le public
en general et sur les eleves de l'art en particulier, inculquent et repetent ce principe, que les
ornements ne derivent pas leur valeur de la profusion avec laquelle on les applique, mais du
jugement et du bon gout qu'on deploie en les traitant comme un charme additionnel a ajouter
au dessin principal. Cette proportion entre la composition principale et les parties subordonnees,
et la proportion de ces parties en elles-memes, demandent de l'etude et des soins particuliers,—
conditions indispensables pour la production des ouvrages d'un vrai merite.


 
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