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Ducuing, François [Hrsg.]
L' Exposition Universelle de ... illustrée (Band 2) — Paris, 1867

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https://doi.org/10.11588/diglit.1336#0084
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L'EXPOSITION UNIVERSELLE DE 1867 ILLUSTREE.

d'une contrée à l'autre, lors même que ces
mesures changeantes seraient soumises au
calcul décimal, unité, dizaine et centaine.

Toute chose négociable a son étalon de va-
leur d'après son poids, sa surface, son éten-
due ou son volume : de ces qualités diffé-
rentes, tantôt c'est l'une, tantôt c'est l'autre
qui sert de base d'appréciation. Pour que
personne ne puisse se méprendre sur cette
base, il est nécessaire de la formuler en un
terme invariable, le même pour tous, qui as-
sure la sincérité des transactions et la loyauté
des marchés.

J'achète une certaine quantité de poudre
d'or, dont le poids est spécifié d'après une

mesure particulière au pays de provenance.
Je puis être trompé ou me tromper, tandis
que si je compte par grammes et si cette
donnée est acceptée par mon vendeur, l'er-
reur n'est possible décote ni d'autre, et toute
cause de contestation disparaît.

Nous n'avons cerfes pas en France les
moyens les plus perfectionnés de mesurage.
Les Japonais, comme on peut le voir au pavil-
lon du Jardin central, font leurs mesures en
longueur sur des côtes de bambou dont la
courbure naturelle et le vernis inattaquable
sont bien préférables à nos biseaux et à notre
vernis artificiels. Leurs divisions de longueur
paraissent, d'ailleurs, aussi précises que les

nôtres. De même, les Américains , pour les
fractions de gramme, remplacent les feuilles
de platine, dont les caractères sont presque
toujours illisibles, par des fils polygonesdont
le nombre de côtés indique le chiffre exact du
poids. C'est là, par parenthèse, une très-heu-
reuse invention qui a une réelle utilité pour
les pesées chimiques, pharmaceutiques, etc.

Mais si nous n'avons pas les moyens les
plus perfectionnés de mesurage, nous avons
non pas seulement le meilleur système de
mesures, mais le seul bon.

On remarquera que nous n'avons pas dit
jusqu'ici un seul mot des monnaies, ce que
nous pardonneront peut-être dimcilemant le

VITRINE DU PAVILLON DES MONNAIES. — Dessin de M. Weber.

Congrès international et la Conférence diplo-
matique, qui s'en sont tant occupés,—inuti-
lement à mon avis.En effet,l'unité monétaire
est une fausse piste qui a détourné de la véri-
table et seule question, qui est l'adoption par
tous les peuples du système métrique,

L'unité des poids et mesures entraînera
forcément non pas l'unité des monnaies, par-
faitement inutile, mais leur parité de poids
et de titre pour valeur égale réglée d'après
les bases infaillibles du système métrique, ce
qui est l'essentiel.

Peu m'importe que l'unité monétaire soit
calculée ici en or, là en argent, et qu'elle soit
exprimée ici par 20, là par 25 : pourvu que
je sache, à ne pouvoir m'y méprendre, que
telle pièce contient tant de millièmes de fin

et qu'elle pèse tant de grammes, elle aura la
même valeur en tout lieu, que la monnaie
soit en or ou en argent. Je suis lâché d'abou-
tir à cette conclusion pour les inventeurs du
double étalon et pour les pêcheurs en eau
trouble du change.

Qu'on me donne le système métrique uni-
versellement adopté, avec son corollaire
forcé, le système décimal, et je me charge
bien, sans autre discussion, d'y faire entrer
les monnaies, qui sont la mesure évaluante
de tous les produits mesurables. Comme
toutes les autres valeurs, les monnaies régle-
ront leur poids et leur titre, quels qu'ils soient,
en nombres ronds : cela me suffit.

Si vous m'avez fait, mesdames, l'honneur
de lire ce qui précède, vous serez de force à

lutter avec tous les économistes du Congrès et
tous les diplomates de la Conférence, dont
les réunions recommenceront au mois d'oc-
tobre.

Mais pour qu'il soit bien prouvé aux yeux
que l'unité monétaire est une fiction dont
l'unité des poids et mesures est la réalité,
j'ai fait graver les trois tranches de l'exposi-
tion des monnaies correspondantes aux trois
pays les plus dissemblables de mœurs, d'u-
sages et d'habitudes de calcul, la France,
l'Angleterre et la Chine. Faites-nous, s'il
vous plaît, la grâce de nous dire quelles diffé-
rences vous apercevez entre ces trois exhibi-
tions monétaires, exactement dessinées?

Fit. DucuiNG..

kr-
 
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