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https://doi.org/10.11588/diglit.1360#0010
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L'EXPOSITION UNIVERSELLE
princesse Charles de Prusse; le grand-duc de Mecklembourg-Schwérin, le duc de Mecklembourg-
Strélitz ; le duc et la duchesse d'Aoste ; les trois princes d'Oldenbourg ; le prince Othon et le
prince et la princesse Adalbert de Bavière ; les princes de Hohenzollern ; le duc et le comte
de Wurtemberg ; les princes de Gluoksbourg, frères du roi de Danemark ; le prince de Reuss ; le
frère du taïcoun du Japon. Que l'almanach de Gotha nous pardonne si notre plume a malheureu-
sement commis quelque omission !
Quant aux célébrités politiques, littéraires, scientifiques et aristocratiques de l'Europe, il
n'en est, pour ainsi dire, pas une seule qui ne soit venue admirer les merveilles du Palais
du Champ de Mars. La présence de tant d'hôtes augustes et de personnages éminents mar-
quera dans l'histoire d'une manière ineffaçable l'époque de l'Exposition universelle de 1867.
Leur concours empressé restera comme le plus bel hommage rendu au génie de l'humanité,
dont cette grande œuvre était l'expression majestueuse.
La date de l'ouverture de l'Exposition avait été fixée un an d'avance, et, si l'on n'eut pas
à la reculer d'un seul jour, ce fut grâce au travail le plus acharné et aux efforts intel-
ligents des ingénieurs et des architectes français. La veille encore, c'était le chaos; le lendemain,
on eût dit qu'un coup de baguette magique avait tout achevé, mis chaque chose à sa place.
A deux heures, l'Empereur et l'Impératrice arrivèrent, accompagnés des ministres, du
préfet de la Seine et de la Commission impériale. Le cortège pénétra dans le Palais par la
Porte d'honneur et parcourut la grande galerie des machines, commençant par la section fran-
çaise et terminant par la section anglaise. Au milieu du trajet, sous les kiosques marocains,
étaient réunis les dignitaires de l'Orient, groupe multicolore composé de Siamois, de Tunisiens,
de Marocains, de Chinois et de Japonais, dont eut lieu la présentation à Leurs Majestés. A
ce moment, se produisit un incident assez original : on vit un mandarin siamois se prosterner
la face contre terre ; mais l'Impératrice s'empressa de le relever avec la plus gracieuse bien-
veillance.
Après avoir parcouru les autres galeries et avoir reçu, dans les salons des Beaux-Arts, les
artistes et les écrivains en renom, l'Empereur et l'Impératrice se reposèrent un instant dans
le Pavillon impérial, puis remontèrent en voiture, au milieu des plus chaleureuses acclamations.
Le soleil brillait du plus vif éclat, le ciel était d'un bleu d'Italie, les oriflammes flottaient
dans l'azur; les riches toilettes traversaient les pelouses, et les harmonies des orchestres passaient
dans l'air : spectacle merveilleux auquel la nature paraissait vouloir aussi apporter sa part de
splendeur !
L'ouverture de l'Exposition universelle a été un événement trop considérable pour que nous
n'ayons pas cru devoir l'esquisser tout d'abord en quelques lignes. Nous introduirons maintenant
nos lecteurs dans le Palais du Champ de Mars.
LE PALAIS. —La Porte d'honneur de l'Exposition faisait face au pont d'Iéna. De là, pour
arriver au Palais, on suivait une avenue, sur les côtés de laquelle se dressaient d'énormes
mâts dorés, ornés de drapeaux et d'écussons, et supportant, dans toute l'étendue du parcours,
un vélum vert brodé d'étoiles d'or.
On atteignait alors un long et grandiose vestibule aux fenêtres cintrées et garnies de
vitraux. A gauche s'étendait le domaine de la France; à droite celui de l'Angleterre.
De chaque côté, sept galeries circulaires venaient aboutir à ce grand vestibule et faisaient ainsi
le tour complet de l'édifice. Chaque nation occupait une section des sept galeries circulaires
depuis le promenoir extérieur jusqu'au Jardin central. Le développement en largeur de ces diverses
sections était proportionné au nombre et à l'importance des objets exposés.
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