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L' Exposition de Paris (1900) (Band 2) — Paris, 1900

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https://doi.org/10.11588/diglit.1829#0051
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42

ENCYCLOPEDIE DU SIECLE.

lentement autour de son axe vertical. Au-dessus
est un frottoir circulaire de 1 m. 20 seulement de
diamètre. Il est animé d'un mouvement recti-
ligne de va-et-vient dans le sens d'un diamètre,
sur le miroir tournant en cercle au-dessous de
lui.

La rotation parfaite du plateau, le dressage ri-
goureux des glissières et leur parallélisme étaient
autant de conditions rigoureuses de précision que
M. Gautier a réalisées de la façon la plus parfaite ;
mais, que de travail ! Le dressage des glissières
seul a duré trois mois. M. Gautier compte offrir
au Conservatoire des Arts et Métiers les règles
qu'il a l'ait établir pour cette opération délicate.

Le rodage du miroir s'est fait avec un mé-
lange d'eau et d'émeri. Un ouvrier, qui se tenait
toujours à distance respectueuse de l'appareil,
pour ne pas en modifier la température, injectait
le mélange de temps en temps, à l'aide d'une
seringue, dans un canal pratiqué suivant l'épais-
seur du plateau-rodoir et aboutissant au centre.
Ce travail n'avait lieu que de 2 heures à 5 heures
de l'après-midi, moment de la journée où la tem-
pérature ne change pas sensiblement. La mati-
née était consacrée au nettoyage de la machine et
à la vérilication du parallélisme du plateau-ro-
doir avec la surface du miroir, opération qui se-
faisait avec quatre comparateurs divisés donnant
le yùo-h de millimètre.

A mesure crue le miroir s'aplanissait, de l'émcri
de plus en plus lin était employé et on rappro-
chait le rodoir de la surface du verre. Pour
l'émcri le plus lin, cette distance n'était plus que
de 0 mm. 01. Ce travail de doucissage a duré
huit mois.

Il a été suivi ài\polis*a</<'. achevé aujourd'hui,
qui en a exieé deux. Conduit par M. Gautier lui-

minime quantité du tripoli de Venise le plus fin
qu'il enlève ensuite le plus possible avec une
brosse douce. La dislance entre le frottoir et la
surface du verre est de 0 mm. 03.

Ce frottement presque imperceptible — cette
ombre de frottement, si l'on peut parler ainsi —
dans lequel la poussière du verre joue, sans
doute, le principal rôle, dégageait cependant
assez de chaleur pour homber légèrement le
miroir et le faire user plus fortement au milieu;
de sorte qu'au refroidissement il était creux.

On arrivait donc à ce résultat en apparence
paradoxal : obtenir une surface concave par le
frottement de deux surfaces planes. Pour parer à
cet inconvénient, M. Gautier a dû donner à ses
glissières une courbure dontlaflècheestdeOm.01.

Un diminue réchauffement en frottant pen-
dant une minute et arrêtant ensuite pendant un
quart d'heure : bon mélier, peu fatigant pour
l'ouvrier d'élite qui en est chargé.

M. Gautier nous disait qu'il estime que
48 heures de repos complet sont nécessaires
pour que le miroir reprenne son parfait équi-
libre moléculaire.

On aura une idée de la sensibilité du miroir
aux changements de température par l'expé-
rience suivante. Lorsqu'on applique la main à
sa surface, il se produit une dilatation de
0 mm. 003, — on l'a mesurée avec précision, —■
suffisante pour déformer complètement pendant
4 à 5 minutes l'image de la flamme d'une lampe
placée d'un côté du plateau et regardée de l'autre
avec une petite lunette disposée à cet effet.

Le miroir est aujourd'hui parfaitement plan,
au moins en sa partie centrale, la seule qui
compte. Il va falloir procéder à l'argenture, opé-
ration qui, on le sait, devra plus tard être

sera animé de petits mouvements d'oscillation
L'opération terminée, la cuve est enlevée, la sur-
face argentée est ramenée en dessus et le miroir
redescendu à sa place dans le barillet.

Dans un prochain article, nous parlerons des
verres de la lunette.

F. Faideau.

LES GRANDES ATTRACTIONS

LE PALAIS

DU COSTUME

Le oidekostat. — Appareil pour polir le miroir.

même, c'est-à-dire par l'obligeance en personne,
nous avons pénétré dans le « temple » où règne
une demi-obscurité, quasi mystérieuse, et nous
avons assisté à toutes les phases de l'opé-
ration.

Le rodoir porte à sa face inférieure une feuille
de papier albuminé, comme celui qu'on emploie
en photographie, mais non sensibilisé, bien
entendu L'ouvrier répand sur cette feuille une

renouvelée de temps en temps et pour laquelle
des dispositions particulières ont été prévues.
Le miroir, à l'aide de quatre vis, pourra
sortir de 14 centimètres de son barillet qu'on
fera ensuite basculer de façon à avoir la surface

à argenter en dessous.

La cuve contenant le bain sera hissée à l'aide
d'une manivelle jusqu'à ce que le miroir y
plonge d'une profondeur convenable. Ce dernier

Parmi les entreprises particulières qui fourni-
ront un appoint considérable aux attractions que
ménage l'Exposition de 1900 à ses visiteurs, le
Palais du costume réserve aux curieux d'art, aux
amateurs de restitutions du passé, un spectacle
d'une richesse et d'un intérêt sans pareils. Nous
avons donné, précédemment, quelques indica-
tions sur cet établissement, constitué par une
société qui a mis à sa tète M. Félix, le spécia-
liste si connu du costume féminin moderne. A
côté des reconstitutions établies par ses artistes
et ses costumiers, le Palais du costume a voulu
joindre des pièces justificatives, sous la forme de
costumes véritables, d'étoffes et de broderies,
produits des siècles écoulés, arrachées aux en-
trailles de la terre. Mais où rencontrer ces lé-
moins de civilisations abrogées? Dans nos pays,
le sol remué et interrogé de toutes parts n'a
livré aux investigateurs que des fragments mi-
nimes, que des pièces rares, aussitôt internées
dans les musées spéciaux. Notre art français pro-
cède par filiation directe des inspirations de
l'Extrême Orient. Le Palais du costume s'est im-
posé, comme programme, de rétablir le cos-
tume français, depuis son origine, mais les
étoffes qui composaient ces costumes prove-
naient, dès les premiers siècles de la mo-
narchie, d'importations orientales. Lorsque
notre industrie put s'affranchir des apports
de l'extérieur, il se produisit de nouvelles
infiltrations, dues à l'influencedes croisades,
et, par conséquent, provenant toujours de
l'Orient : notre part nationale compte pour
peu de chose lorsqu'on établit une balance
sévère entre les modèles venus du dehors,
et les formes inédites imaginées par nos
artisans d'art à ces époques reculées.

Les organisateurs du Palais du cost'me
eurent la bonne fortune d'entrer en relation
avec un chercheur admirablement informé,
M. Albert Gaillet, qui savait où retrouver
les types des étoffes qui influèrent si pro-
fondément sur notre industrie. L'Egypte,
conquise par les Romains, comme ou le
sait, subit l'influence des idées chrétiennes,
et la nationalité qui se développa, sous le
régime de cette civilisation, porle le nom de
« copte ». Il nous est difficile, en cette
place mesurée, de nous étendre sur les pro-
fonds changements qu'amena dans 1rs
mœurs et dans l'expression artistique une
révolution aussi complète. Les perturbations
religieuses refoulèrent une partie du peuple
copte dans la haute Egypte. M. Albert
Gaillet a retrouvé des sculptures inviolées,
les nécropoles non fouillées, où gisaient,
H enveloppées de bandelettes, à l'imitation des
momies égyptiennes, des populations coptes
en nombre considérable. Aux environs de
DamieUe, sur le littoral, il a découvert d'au-
tres nécropoles établies sur le même principe. H
e-n a retiré des myriades d'objets de toilette lin-
ceuls, robes, tuniques, chaussures, coiffures, e'';.,
c'est par milliers que se comptent les objets du
plushaul intérêt, en soie et en laine, brochés et
brodés, le vestiaire d'un peuple est là, complet,
et sera mis, dans les meilleures conditions d'étude,
sous les yeux des visiteurs de l'Exposition future.

Paul JoitDr..
 
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