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L' Exposition de Paris (1900) (Band 2) — Paris, 1900

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https://doi.org/10.11588/diglit.1829#0109
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ENCYCLOPEDIE DU SIECLE.

une toiture massive, en pyramide basse, qui sert
de support à un quadrige. Sous le vestibule, et
en avancement, se présente de face la statue
équestre de Washington. Le tout repose sur un
soubassement à bossages, qui rejoint le bas-quai,
tandis que le bâtiment proprement dit s'élève
sur la plate-forme du quai d'Orsay, recouvrant
le chemin de fer des Moulineaux.

Le pavillon est sur plan carré, dont les angles
sont légèrement abattus, et forment pylônes sup-
portant les aigles nationales. Les façades laté-
rales se couronnent de frontons triangulaires,
puis un infléchissement se produit, en rejoignant
le tambour circulaire d'un grand dôme très
élevé. Les écoinçons d'angles, déjà diminués
par le pan coupé, sont rachetés par des amortis-
sements accusés par des pyramidions. Ces amor-
tissements sont nettement indiqués par des
saillies qui forment autant de côtes saillantes sur
le dôme, et qui viennent mourir sous un lanter-
non plein, couronnement de l'édifice, portant la
sphère terrestre, et l'aigle des États-Unis.

Le tambour du dôme est allégé par une série
de hautes baies cintrées, en barbacanes, et le
dôme est creusé de caissons allongés, coupés par
des ceintures et des ornements. La formule est
classique; elle s'inspire de la Renaissance ro-
maine, et des formes du Bramante, avec un res-
souvenir des monuments similaires du temps de
Louis XIV. Pour n'être pas d'une nouveauté
absolue, l'ensemble a de la grandeur et de la
majesté : l'arrangement est heureux, et l'ingé-
niosité de certaines dispositions, entre autres,

Contremaître charpentier.

celles des pans coupés, qui partant du sol, se
prolongent jusqu'au sommet par une série de
motifs intéressants, est à signaler. Les archi-
tectes sont MM. Goolidge et Morin-Goustiaux.

Cet édifice jouera un rôle important, le 4 juil-
let 1900, qui est, dès maintenant, désigné
comme devant être le jour de la fête solennelle
des États-Unis à l'Exposition. Ce jour-là, on

inaugurera, à Paris, le monument à La Fayette,
offert par l'Amérique à la France. Le président
des États-Unîs a décrété, l'année dernière, que
l'anniversaire de la bataille de Yorktown (19 oc-
tobre 1781), serait l'anniversaire do La Fayette,
dans les écoles communales; les
enfants ont répondu à ce décret
par une souscription qui a pro-
duit 50 000 dollars, leur part con-
tributive au monument à élever à
Paris en l'honneur du général
français. Le Congrès a ajouté une
seconde somme de 50 000 dollars
à cette première souscription.

Le ministre des Beaux-Arts à
Paris, chargé par le gouverne-
ment français de déterminer un
emplacement où serait érigé le
monument, a désigné « le cœur
même de la Ville de Paris, en un
endroit consacré par le souvenir
des temps anciens, dans l'enceinte
historique- du palais du Louvre, à
la tête de cette perspective magni-
fique qui, partant du Louvre et
passant par la place de la Con-
corde, s'étend jusqu'à l'Arc de
Triomphe ».

Ces paroles sont empruntées à
l'allocution de M. Woodward, et
nous ne pouvons mieux faire que
de citer la péroraison de son dis-
cours : « Le monument sera inau-
guré à midi ; alors, le cortège of-
ficiel s'acheminera, à travers les
Tuileries, dans la direction du Pa-
villon des États-Unis. Vous regar-
derez, à cette heure, vers le som-
met de cette haute tour qu'Eiffel a,
lui-même, mise à la disposition
des États-Unis, à la suite d'une
décision prise par le conseil des
ministres, déclarant que le gouvernement de la
République française sera heureux de s'associer
à la République des États-Unis pour la consé-
cration de l'Indépendance américaine en saluant
notre drapeau étoile. Au moyen d'un contact
électrique, le 4 juillet 1900, le président des
États-Unis, de sa demeure executive à Washing-
ton, à 7 heures du matin (midi à Paris), fera
déployer au vent, du sommet du plus haut mo-
nument de France, le plus grand drapeau amé-
ricain qui ait été jamais fabriqué au foyer de
nos glorieux ancêtres. » G. Moynet.

voulu nous donner, en cette occasion, les seuls
renseignements pouvant avoir à l'heure actuelle
un caractère de précision.

Du Congrès des souverains, il ne saurait être
question, suivant lui, bien entendu, et ce canard

VISITES PRINCIÊRES

Les Souverains à Paris en 1900

En 1889, par suite de la commémoration du
Centenaire delà Révolution française, nous avons
eu une grève de souverains, et cependant nom-
breuses ont été les personnalités princières qui
ont alors visité l'Exposition universelle ; la liste
que nous en avons donnée dans un des premiers
numéros de la publication fait foi au surplus de
cette curiosité sympathique.

Verrons-nous, en 1900, par compensation, ce
Congrès des souverains à Paris annoncé par un
journal anglais le Daily Newsl Le tsar aurait, dit-
il, l'intention de le provoquer et verrait dans ce
projet une sorte de continuation du récent Congrès
de la Haye. Si louable que soit l'intention, il est
cependant permis de la mettre en doute.

Le ministère des affaires étrangères, consulté
par nous, garde à ce sujet un silence aussi diplo-
matique que prudent. C'est un personnage étran-
ger, haut commissaire de son gouvernement près
de la direction de l'Exposition et appartenant au
surplus au personnel des ambassades, qui a bien

La vie aux chantiers de l'Asie russe. — La toilette au réveil.

d'outre-Manche a eu les ailes coupées, dès qu'il
eut pris son envolée aux bords de la Tamise.
Notre diplomate écarte tout d'abord l'hypothèse
d'un voyage à Paris de l'empereur François-Jo-
seph et du roi Christian de Danemark, trop âgés
pour se prêter aux exigences protocolaires de
semblables déplacements. Le sultan Abdul-Ha-
mid ne viendra pas non plus, ne se risquant point
à quitter ses États. Le khédive Abbas Pacha ne
demanderait pas mieux que de venir, mais la
tutelle anglaise ne le tolérerait pas.

Parmi les principicules des États balkaniques,
le roi Charles de Roumanie, le roi Alexandre de
Serbie et le prince Ferdinand de Bulgarie
viendront peut-être à l'Exposition, mais dans un
incognito de circonstance, pour des raisons très
diverses. Il est peu probable, d'autre part, que la
reine régente d'Espagne consente à passer la
frontière et à faire accomplir à Paris au jeune roi
Alphonse XIII son premier voyage hors de son
royaume.

A en croire certains bruits qui courent les
chancelleries, le voyage du roi Humbert et de la
reine d'Italie serait au contraire une chose dé-
cidée; de même en ce qui concerne le roi de
Grèce, le roi de Suède, la reine Wilhelmine de
Hollande. Le roi des Belges, intrépide globe-trot-
ter, qui no saurait passer un hiver sans faire une
apparition à la côte d'Azur, sera des nôtres assu-
rément ; mais il est peu probable qu'il consente a
se prêter aux réceptions officielles ponctuées de
salves de coups de canon. Il consentira peut-être
à ne pas être le comte de Ravenstein, pseu-
donyme qu'il affectionne dans ses déplacements
à travers l'Europe, mais il est peu probable qu il
se présente à .nous comme le souverain d un
peuple voisin, si brillament représenté à l'Expo-
sition. Il y a tant de nuances dans l'incognito !

Par contre le prince de Galles, qui déguise
parfois sa personnalité sous le titre à'Earl, of
Chester, promet de payer royalement de sa per-
 
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