DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.1829#0141
N° 56
L'EXPOSITION DE PARIS.
121
LE PALAIS DE L'OPTIQUE
LES ATTRACTIONS DIVERSES
Nous avons fait d'une façon complète la des-
cription de toutes les parties de la grande lunette
de 1900, et des bâtiments qui l'abriteront. La
vue seule de cette merveille astronomique suffi-
rait pour attirer en foule les visiteurs; mais les
organisateurs du Palais de l'Optique ont songé à
réunir autour du télescope monstre toutes les
récréations scientifiques fondées sur les miroirs
plans ou courbes, toutes les illusions que nous
procure le sens de la vue quand on le place dans
îles conditions spéciales ; en un mot, tout ce qui
se rapporte à l'optique, au travail du verre et à
son histoire. Les attractions y seront variées fré-
supprimer le scintillement désagréable qui accom-
pagne le changement d'images.
Un conférencier expliquera les sujets à mesure
qu'ils passeront sous les yeux du public. Des
conférences, par des .personnalités du monde
scientifique, seront faites sur l'astronomie, le
travail des verres d'optique, l'histoire des miroirs,
les illusions d'optique.
En dehors de cette salle immense, il y en aura
sept plus petites, de 10 à 16 mètres de long sur
7 de large, dans lesquelles se feront des projec-
tions fluoroscopiques et phosphoroscopiques.
Les questions de fluorescence ont fait, ces temps
derniers, des progrès surprenants, et la partie de
l'exposition qui leur est consacrée sera une véri-
table révélation pour une grande partie des visi-
teurs.
La Société « l'Optique » possède dès mainte-
nant un nouvel illuminant liquide à bon marché
/
papier, un dessin d'un objet déformé de telle
sorte que, réfléchi dans un miroir courbe spécial,
celui-ci donne une image exacte de l'objet. Pour
permettre à plusieurs centaines de personnes de
voir à la fois ces curieuses transformations d'un
dessin par la réflexion, des projections seront
faites.
Un immense kaléidoscope fera la joie des
enfants. Ce jouet, inventé en 1817 parBrewster,
se compose d'un tube cylindrique contenant deux
miroirs plans inclinés à 60 degrés ou deux lames
de verre noircies extérieurement et dont l'inter-
section est dirigée suivant l'une des génératrices
du cylindre.
L'une des extrémités du tube est fermée par
une lame de verre dépoli; en dedans, à une
petite distance, est un verre transparent for-
mant, avec le verre dépoli, une petite boîte dans
laquelle on place de menus objets diverse-
Les dessous de la plate-forme du Vieux Paris
Une promenade de scaphandriers.
"K3 o V <**
quemment et les calants retourneront visiter cette
section avec autant de plaisir que leurs parents,
mais pour des raisons différentes.
Les projections joueront dans le Palais de
l'Optique un rôle de première importance. La
plupart auront lieu dans la grande salle que nous
avons décrite et qui peut contenir 3200 spectateurs.
Par les beaux soirs d'été, l'image de la lune,
celle des constellations voisines viendront se
projeter directement sur le mur du fond qui for-
mera un écran gigantesque.
Même en plein jour, par un temps couvert et
pluvieux, on verra la lune. La photographie de
son image prise par le sidérostat sera projetée et
les spectateurs feront sans doute peu de différence,
sur l'écran, entre l'image réelle de notre satellite
et sa photographie.
D'autres projections, fixes ou animées, se rap-
portant à l'astronomie, seront aussi effectuées,
ainsi que des projections photographiques,
polychromes ou unicolores, se rapportant aux
infiniment petits, aux sciences physiques ou
naturelles et même à des vues ou scènes de tout
genre. Les derniers perfectionnements du ciné-
matographe, cette merveille sortie de jouets d'une
simplicité enfantine, ne peuvent manquer d'être
présentés aux spectateurs et d'obtenir un grand
succès; surtout si l'on parvient, d'ici à 1900, à
Exp. IL
qui, exposé pendant quelques instants devant
une flamme même très faible, devient phospho-
rescent. Un écran enduit de cette préparation
permet de lire sans fatigue. On lui donne une
nouvelle vigueur en l'agitant ; l'oxydation le
revivifie, pour ainsi dire, indéfiniment.
On comprend, du reste, que les rayons X et
leurs applications excitent encore trop la curiosité
du public pour être laissés de côté. Des projec-
tions de l'invisible seront effectuées dans l'une
des petites salles dont nous parlions plus haut,
et il est probable que ce ne sont pas celles qui
auront le moins de succès.
11 y aura aussi des projections anamorphiques
et kaléidoscopiques dont nous allons dire quel-
ques mots. Elles constituent une innovation des
plus intéressantes.
On sait en quoi consistent les anamorphoses :
ce sont des déformations des images des objets
vus dans certains miroirs. Un miroir cylin-
drique d'axe vertical raccourcit les lignes hori-
zontales et donne en vraie grandeur les dimensions
verticales, d'où allongement apparent. C'est
l'inverse quand l'axe du cylindre réfléchissant est
horizontal. Dans un miroir conique, l'image est
de plus en plus rapetissée vers le sommet, etc.
Par des procédés géométriques assez simples,
on rjeut inversement tracer, sur une feuille de
ment colorés : fragments de verre, coquilles,
graines, etc.
On regarde à l'extrémité opposée du tube par
un petit orifice. Chaque objet donne cinq images
qui, avec l'objet lui-même, font six figures vues
par l'observateur. Dès qu'on donne une légère
secousse au tube, le dessin change instantané-
ment; il présente toujours une symétrie parfaite.
Le kaléidoscope fournit des combinaisons fort
gracieuses qui peuvent inspirer les artistes déco-
rateurs. On peut le remuer pendant des journées
entières, on n'obtiendra jamais deux fois exac-
tement la même disposition. Le kaléidoscope du
Palais de l'Optique aura des dimensions gigan-
tesques, et ses combinaisons d'images seront pro
jetées sur un écran.
Les organisateurs avaient d'abord songé à
établir des salles entièrement en verre qui eussent
été, la nuit, lumineuses de l'extérieur. L'effet
produit était charmant, surtout en employant
une matière spéciale, la hyalose, qui avait donné
des résultats très curieux. Mais il y aura au
Champ de Mars une maison de verre dont l'Ex-
position de Paris a déjà parlé : celle du Palais
de l'Optique eût fait double emploi.
• Une des salles qui attirera le plus les visiteurs
sera celle des miroirs.' Tous les types y seront
représentés, depuis le miroir métallique et les
56
L'EXPOSITION DE PARIS.
121
LE PALAIS DE L'OPTIQUE
LES ATTRACTIONS DIVERSES
Nous avons fait d'une façon complète la des-
cription de toutes les parties de la grande lunette
de 1900, et des bâtiments qui l'abriteront. La
vue seule de cette merveille astronomique suffi-
rait pour attirer en foule les visiteurs; mais les
organisateurs du Palais de l'Optique ont songé à
réunir autour du télescope monstre toutes les
récréations scientifiques fondées sur les miroirs
plans ou courbes, toutes les illusions que nous
procure le sens de la vue quand on le place dans
îles conditions spéciales ; en un mot, tout ce qui
se rapporte à l'optique, au travail du verre et à
son histoire. Les attractions y seront variées fré-
supprimer le scintillement désagréable qui accom-
pagne le changement d'images.
Un conférencier expliquera les sujets à mesure
qu'ils passeront sous les yeux du public. Des
conférences, par des .personnalités du monde
scientifique, seront faites sur l'astronomie, le
travail des verres d'optique, l'histoire des miroirs,
les illusions d'optique.
En dehors de cette salle immense, il y en aura
sept plus petites, de 10 à 16 mètres de long sur
7 de large, dans lesquelles se feront des projec-
tions fluoroscopiques et phosphoroscopiques.
Les questions de fluorescence ont fait, ces temps
derniers, des progrès surprenants, et la partie de
l'exposition qui leur est consacrée sera une véri-
table révélation pour une grande partie des visi-
teurs.
La Société « l'Optique » possède dès mainte-
nant un nouvel illuminant liquide à bon marché
/
papier, un dessin d'un objet déformé de telle
sorte que, réfléchi dans un miroir courbe spécial,
celui-ci donne une image exacte de l'objet. Pour
permettre à plusieurs centaines de personnes de
voir à la fois ces curieuses transformations d'un
dessin par la réflexion, des projections seront
faites.
Un immense kaléidoscope fera la joie des
enfants. Ce jouet, inventé en 1817 parBrewster,
se compose d'un tube cylindrique contenant deux
miroirs plans inclinés à 60 degrés ou deux lames
de verre noircies extérieurement et dont l'inter-
section est dirigée suivant l'une des génératrices
du cylindre.
L'une des extrémités du tube est fermée par
une lame de verre dépoli; en dedans, à une
petite distance, est un verre transparent for-
mant, avec le verre dépoli, une petite boîte dans
laquelle on place de menus objets diverse-
Les dessous de la plate-forme du Vieux Paris
Une promenade de scaphandriers.
"K3 o V <**
quemment et les calants retourneront visiter cette
section avec autant de plaisir que leurs parents,
mais pour des raisons différentes.
Les projections joueront dans le Palais de
l'Optique un rôle de première importance. La
plupart auront lieu dans la grande salle que nous
avons décrite et qui peut contenir 3200 spectateurs.
Par les beaux soirs d'été, l'image de la lune,
celle des constellations voisines viendront se
projeter directement sur le mur du fond qui for-
mera un écran gigantesque.
Même en plein jour, par un temps couvert et
pluvieux, on verra la lune. La photographie de
son image prise par le sidérostat sera projetée et
les spectateurs feront sans doute peu de différence,
sur l'écran, entre l'image réelle de notre satellite
et sa photographie.
D'autres projections, fixes ou animées, se rap-
portant à l'astronomie, seront aussi effectuées,
ainsi que des projections photographiques,
polychromes ou unicolores, se rapportant aux
infiniment petits, aux sciences physiques ou
naturelles et même à des vues ou scènes de tout
genre. Les derniers perfectionnements du ciné-
matographe, cette merveille sortie de jouets d'une
simplicité enfantine, ne peuvent manquer d'être
présentés aux spectateurs et d'obtenir un grand
succès; surtout si l'on parvient, d'ici à 1900, à
Exp. IL
qui, exposé pendant quelques instants devant
une flamme même très faible, devient phospho-
rescent. Un écran enduit de cette préparation
permet de lire sans fatigue. On lui donne une
nouvelle vigueur en l'agitant ; l'oxydation le
revivifie, pour ainsi dire, indéfiniment.
On comprend, du reste, que les rayons X et
leurs applications excitent encore trop la curiosité
du public pour être laissés de côté. Des projec-
tions de l'invisible seront effectuées dans l'une
des petites salles dont nous parlions plus haut,
et il est probable que ce ne sont pas celles qui
auront le moins de succès.
11 y aura aussi des projections anamorphiques
et kaléidoscopiques dont nous allons dire quel-
ques mots. Elles constituent une innovation des
plus intéressantes.
On sait en quoi consistent les anamorphoses :
ce sont des déformations des images des objets
vus dans certains miroirs. Un miroir cylin-
drique d'axe vertical raccourcit les lignes hori-
zontales et donne en vraie grandeur les dimensions
verticales, d'où allongement apparent. C'est
l'inverse quand l'axe du cylindre réfléchissant est
horizontal. Dans un miroir conique, l'image est
de plus en plus rapetissée vers le sommet, etc.
Par des procédés géométriques assez simples,
on rjeut inversement tracer, sur une feuille de
ment colorés : fragments de verre, coquilles,
graines, etc.
On regarde à l'extrémité opposée du tube par
un petit orifice. Chaque objet donne cinq images
qui, avec l'objet lui-même, font six figures vues
par l'observateur. Dès qu'on donne une légère
secousse au tube, le dessin change instantané-
ment; il présente toujours une symétrie parfaite.
Le kaléidoscope fournit des combinaisons fort
gracieuses qui peuvent inspirer les artistes déco-
rateurs. On peut le remuer pendant des journées
entières, on n'obtiendra jamais deux fois exac-
tement la même disposition. Le kaléidoscope du
Palais de l'Optique aura des dimensions gigan-
tesques, et ses combinaisons d'images seront pro
jetées sur un écran.
Les organisateurs avaient d'abord songé à
établir des salles entièrement en verre qui eussent
été, la nuit, lumineuses de l'extérieur. L'effet
produit était charmant, surtout en employant
une matière spéciale, la hyalose, qui avait donné
des résultats très curieux. Mais il y aura au
Champ de Mars une maison de verre dont l'Ex-
position de Paris a déjà parlé : celle du Palais
de l'Optique eût fait double emploi.
• Une des salles qui attirera le plus les visiteurs
sera celle des miroirs.' Tous les types y seront
représentés, depuis le miroir métallique et les
56