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https://doi.org/10.11588/diglit.1829#0155
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ENCYCLOPÉDIE DU SIÈCLE.
Le porche et les campaniles constituentle point
intéressant de la façade; pour le reste, c'est
une succession do grandes arcades, en plein
cintre, montant de fond, recoupées à l'étage par
des balcons en ferronnerie : cette partie du por-
lique est couverte par des voûtes d'arête*, que
l'on a construites légèrement et économiquement
au moyen de nattes de roseau enduites de plâtre.
La décoration en saillie se réduit à des clés
d'arc, à des tableaux portant des noms de ville;
et enfin, à des consoles ornementées sous le lar-
mier, groupées par deux, et motivant les dés
en saillie de l'altique, d'où sortent des mâts do
rouge, complémentaire du vert des arbres, qu'on
empruntera la dominante, mais un rouge rompu
et diversifié.
Les portiques du Palais des Fils et Tissus
donneront asile, à l'étage et au rez-de-chaussée,
à nombre de cafés, restaurants et brasseries. La
largeur des promenoirs est de 8m,20; on pourra
y disposer des sièges et des tables, en terrasse,
sans trop gêner la circulation. Les salles des
établissements disposent de 6m,15 de profondeur,
et, bien entendu, n'ont aucune communication
avec l'intérieur des Palais, car cette installation
de cafés fait le tour du parc, sans préjudice
do Mars, dont tous les dômes ou coupoles, ainsi
ajourés, seront transformés, la nuit, en gigan-
tesques lanternes de couleur.
M. Blavette, l'architecte du Palais des Fils,
Tissus et Vêtements, est élève de l'École des
Beaux-Arts et de MM. Ginain et Constant-Du-
feux. Après de nombreux succès scolaires, il
remporta le prix de Rome en 1879; il est ac-
tuellement architecte des bâtiments civils.
L'adjudication de la construction métallique du
Palais des Fils et Tissus a eu lieu le 15 mars 1898.
La Société des Ponts et Travaux en fer fut dé-
clarée adjudicataire de la galerie transversale
La Manufacture nationale de tapisseries de Beauvais. — Panneau décoratif exécuté pour le Ministère des affaires étrangères.
pavillon. Cette succession de mâts à oriflammes,
se poursuivra le long des Palais du Champ de
Mars, de même que l'alignement et la suite des
arcades.
Après bien des hésitations, il a été décidé que
les façades demeureraient dans la note blanche ;
si l'on ajoute quelques colorations, elles seront
discrètes, de façon à conserver le blanc comme
dominante, non le blanc cru et blafard du plâtre,
mais un blanc chaud, crémeux. L'Exposition
de 1889 mérita le nom de « Cité bleue ».
En 1900, nous serons au blanc partout; il paraît
qu'à Chicago l'impression fournie par les im-
menses façades, d'un blanc uniforme, parmi la
vigoureuse opposition du vert des arbres, était
éminemment artistique. Cependant le blanc, si
intéressant que soit celte couleur, ou plutôt cette
absence de couleur, imposerait à l'œil une sen-
sation de monotonie et surtout de travail ina-
chevé. Aussi a-t-on décidé que les portiques,
haut et bas, seraient vigoureusement colorés, et
ornementés. Très probablement, ce sera au
d'autres établissements disséminés un peu par-
tout, dans l'Exposition; en n'y mourra pas de
faim ni, surtout, de soif.
La circulation extérieure du Palais des Fils et
Tissus se relie, au sud, à celle du Palais de la
Mécanique, par un pavillon en saillie; au nord,
elle se raccorde avec les portiques du Palais des
Mines et de la Métallurgie par un autre pavillon
de forme circulaire, timbré d'un grand dôme, et
qui fait partie du Palais des Fils et Tissus, dont
il reproduit le style architectural, avec exaspéra-
tion ; c'est du Louis XV rageur. On remarquera
que la circulation à l'étage se dégage par un
double escalier extérieur. Nous avons déjà vu
celte, ordonnance, dans le pavillon du Cénie
civil, qui fait face à celui-ci.
C'est la seule similitude que l'on puisse
relever dans ces deux motifs architecturaux qui
ressemblent l'un à l'autre, aussi peu que pos-
sible. On distingue, dans la partie supérieure
du dôme, de grandes verrières; elles seront sur-
tout utilisées pour l'éclairage nocturne du Champ
d'extrémité, côté Seine, avec le pavillon en façade
sur le Champ de Mars et les neuf travées dos
nefs longitudinales, ce qui représente un peu plus
du tiers de la surface totale. MM. Moisant, Lau-
rent, Savey et Cie, soumissionnèrent le reste do
l'édifice, y compris le grand dôme central, la porte
Rapp et la grande entrée sur le Champ de Mars.
Toutes les pièces de la construction qui ré-
pondent à un effet utile, qui doivent contribuer
a la résistance ou résister à un effort, sont exclu-
sivement en acier, même dans les façades. Le
bois n'intervient que pour le voligeage ou pour
les pans de bois des parties décoratives : il sert
de support au métal déployé et au plâtre dont
ce dernier est recouvert. Les échafauds employés
au montage de cette gigantesque charpente étaient
installés sur rails et se déplaçaient selon les
besoins. Ils étaient agencés de façon à présenter
un certain nombre de plates-formes étagées à
différentes hauteurs, correspondant aux hauteurs
différentes des grandes nefs et des galeries basses.
G. Moynet.
ENCYCLOPÉDIE DU SIÈCLE.
Le porche et les campaniles constituentle point
intéressant de la façade; pour le reste, c'est
une succession do grandes arcades, en plein
cintre, montant de fond, recoupées à l'étage par
des balcons en ferronnerie : cette partie du por-
lique est couverte par des voûtes d'arête*, que
l'on a construites légèrement et économiquement
au moyen de nattes de roseau enduites de plâtre.
La décoration en saillie se réduit à des clés
d'arc, à des tableaux portant des noms de ville;
et enfin, à des consoles ornementées sous le lar-
mier, groupées par deux, et motivant les dés
en saillie de l'altique, d'où sortent des mâts do
rouge, complémentaire du vert des arbres, qu'on
empruntera la dominante, mais un rouge rompu
et diversifié.
Les portiques du Palais des Fils et Tissus
donneront asile, à l'étage et au rez-de-chaussée,
à nombre de cafés, restaurants et brasseries. La
largeur des promenoirs est de 8m,20; on pourra
y disposer des sièges et des tables, en terrasse,
sans trop gêner la circulation. Les salles des
établissements disposent de 6m,15 de profondeur,
et, bien entendu, n'ont aucune communication
avec l'intérieur des Palais, car cette installation
de cafés fait le tour du parc, sans préjudice
do Mars, dont tous les dômes ou coupoles, ainsi
ajourés, seront transformés, la nuit, en gigan-
tesques lanternes de couleur.
M. Blavette, l'architecte du Palais des Fils,
Tissus et Vêtements, est élève de l'École des
Beaux-Arts et de MM. Ginain et Constant-Du-
feux. Après de nombreux succès scolaires, il
remporta le prix de Rome en 1879; il est ac-
tuellement architecte des bâtiments civils.
L'adjudication de la construction métallique du
Palais des Fils et Tissus a eu lieu le 15 mars 1898.
La Société des Ponts et Travaux en fer fut dé-
clarée adjudicataire de la galerie transversale
La Manufacture nationale de tapisseries de Beauvais. — Panneau décoratif exécuté pour le Ministère des affaires étrangères.
pavillon. Cette succession de mâts à oriflammes,
se poursuivra le long des Palais du Champ de
Mars, de même que l'alignement et la suite des
arcades.
Après bien des hésitations, il a été décidé que
les façades demeureraient dans la note blanche ;
si l'on ajoute quelques colorations, elles seront
discrètes, de façon à conserver le blanc comme
dominante, non le blanc cru et blafard du plâtre,
mais un blanc chaud, crémeux. L'Exposition
de 1889 mérita le nom de « Cité bleue ».
En 1900, nous serons au blanc partout; il paraît
qu'à Chicago l'impression fournie par les im-
menses façades, d'un blanc uniforme, parmi la
vigoureuse opposition du vert des arbres, était
éminemment artistique. Cependant le blanc, si
intéressant que soit celte couleur, ou plutôt cette
absence de couleur, imposerait à l'œil une sen-
sation de monotonie et surtout de travail ina-
chevé. Aussi a-t-on décidé que les portiques,
haut et bas, seraient vigoureusement colorés, et
ornementés. Très probablement, ce sera au
d'autres établissements disséminés un peu par-
tout, dans l'Exposition; en n'y mourra pas de
faim ni, surtout, de soif.
La circulation extérieure du Palais des Fils et
Tissus se relie, au sud, à celle du Palais de la
Mécanique, par un pavillon en saillie; au nord,
elle se raccorde avec les portiques du Palais des
Mines et de la Métallurgie par un autre pavillon
de forme circulaire, timbré d'un grand dôme, et
qui fait partie du Palais des Fils et Tissus, dont
il reproduit le style architectural, avec exaspéra-
tion ; c'est du Louis XV rageur. On remarquera
que la circulation à l'étage se dégage par un
double escalier extérieur. Nous avons déjà vu
celte, ordonnance, dans le pavillon du Cénie
civil, qui fait face à celui-ci.
C'est la seule similitude que l'on puisse
relever dans ces deux motifs architecturaux qui
ressemblent l'un à l'autre, aussi peu que pos-
sible. On distingue, dans la partie supérieure
du dôme, de grandes verrières; elles seront sur-
tout utilisées pour l'éclairage nocturne du Champ
d'extrémité, côté Seine, avec le pavillon en façade
sur le Champ de Mars et les neuf travées dos
nefs longitudinales, ce qui représente un peu plus
du tiers de la surface totale. MM. Moisant, Lau-
rent, Savey et Cie, soumissionnèrent le reste do
l'édifice, y compris le grand dôme central, la porte
Rapp et la grande entrée sur le Champ de Mars.
Toutes les pièces de la construction qui ré-
pondent à un effet utile, qui doivent contribuer
a la résistance ou résister à un effort, sont exclu-
sivement en acier, même dans les façades. Le
bois n'intervient que pour le voligeage ou pour
les pans de bois des parties décoratives : il sert
de support au métal déployé et au plâtre dont
ce dernier est recouvert. Les échafauds employés
au montage de cette gigantesque charpente étaient
installés sur rails et se déplaçaient selon les
besoins. Ils étaient agencés de façon à présenter
un certain nombre de plates-formes étagées à
différentes hauteurs, correspondant aux hauteurs
différentes des grandes nefs et des galeries basses.
G. Moynet.