Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
de l'art chez les Grecs. 47
faite imitation de la vérité, il suit nécessairement que les abus,
fruits de la corruption des siècles, ont dû introduire dans Fart
une multitude d'absurdités et de futilités. Les productions mons-
trueuses , enfantées par le mauvais goût, dévoient naturellement
arrêter les progrès de l'art qui, ne pouvant plus s'élancer dans
les régions héroïques, devint petit comme tous les ouvrages du
siècle (1). Aussi la richesse des figures dans un tableau est, la

(1) Pour mieux entendre l'explication
que Winkelmann donne ici du passage
de Pétrone , je rapporterai les propres
paroles de Vitruve. « Je ne sais par quel
» caprice on ne suit plus cette règle que
» les anciens s'étoient prescrite, depren-
» dre toujours pour modèle de leurs
■» peintures les choses comme elles sont
3) dans la vérité ; car on ne peint presque
» plus sur les murailles que des monstres
j) extravagans, au lieu de choses vérita-
» bles et régulières. On met pour colon-
» nés des roseaux qui soutiennent un
■>•> entortillement ( IIa?pagmetuli) de li-
ai ges de plantes canelées avec leurs feuil-
« lages refendus et tournés en manière
j) de volutes ; on fait des candélabres qui
w portent de petits châteaux, desquels,
» comme si c'étoient des racines, il s'é-
■>■> lève quantité de branches délicates,
» sur lesquelles des figures sont assises.
» En d'autres endroits ces branches abou-
i> tissent à des fleurs dont on fait sortir
3) des demi-figures, les unes avec des vi-
» sages d'hommes, les autres avec des
» têtes d'animaux, qui sont des choses
s ?) qui ne sont point et qui ne peuvent
» être , comme elles n'ont jamais été.
» Tellement que les nouvelles fantaisies
» prévalent, de sorte qu'il ne se trouve
» presque personne qui soit capable de
» découvrir ce qu'il y a de bon dans les

« arts, et qui en puisse juger. Car quelle
■» apparence y a-t-il que des roseaux
3> soutiennent un toit; qu'un candélabre
» porte des châteaux, et que les foibles
3) branches qui sortent du faite de ces
3) châteaux portent des figures qui y sont
3) comme à cheval ; enfin , que de leurs
3) fleurs il puisse naître la moitié de figu-
3> res? etc. liv. i>ij, ch. 5 ■».

L'on peut dire la même chose, du
moins en partie, de plusieurs peintures
d'Herculanum, et entr'autres de celles
qui sont rapportées dans le tom. III,
pl. 55-56; tom. J^, pl. ^5-^6, outre
celles que Winckebnann a citées ci-dessus.
On doit donc remarquer que cette maniè-
re de peindre n'étoit pas celle de M. Lu-
dius, l'Ilote, comme notre auteur l'insi-
nue ici et 1. iv, c. 8, §. 5i ; en supposant,
comme je le dirai par la suite, que toutes
les peintures du cabinet d'Herculanum,
soient faites de la même manière. Vitruve
avoit parlé d'abord de la manière de
peindre des vues, des paysages copiés
d'après nature, des ports de mer, des
fleurs, des bois, des fontaines, des ber-
gers, des maisons de campagne, des tem-
ples et d'autres objets semblables, qui,
d'ordinaire , sont les sujets des peintures
d'Herculanum ; et il en avoit parlé en les
louant, et en se plaignant dans le com-
mencement du passage que nous avons
 
Annotationen