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sur l'architecture des anciens. 581
colonnes de Tordre dorique; savoir, le plus ancien tems, dont les
colonnes n'ont pas au-delà de quatre diamètres de hauteur, comme
celles du temple de Corinthe, dont il a été parlé ci-dessus; celles du
second tems , telles que celles du temple de Thésée , et de celui de
Pallas, à Athènes ; et celles du troisième , telles que celles du tem-
ple d'Auguste delà même ville , qui ont six diamètres de hauteur.
Ce sont là les modèles qu'il cite de ces différens styles , et qui
lui servent d'objets de comparaison pour tout ce qu'il a vu et

appelloient métope l'espace qui sépare
ce logement des poutres. Il a voulu faire
dériver la signification du mot métope
des deux espaces occupés par les pou-
tres, entre lesquels se trouvoient les
métopes; comme si métope étoit la même
chose que in ter opas (entre les boulins);
sans réfléchir à la manière primitive in-
diquée par Euripide, dans laquelle on
avoit tenu ouvert les entrevoux de deux
poutres qui formoient les triglyphes ; et
c'est de ce vide ou de cet intervalle que
doit venir le mot métope, et non pas
des espaces de deux poutres , qui n'é-
t oient point vides. Mtrà inr,, dont Henri
Etienne n'a pu donner la signification ,
vouloit plutôt dire in foramine [dans
le boulin) ; ou bien on pourroit interpré-
ter, avec plus de probabilité i^r, fttrà,par
foramen inler; c'est-à-dire, ouverture
entre les poutres; tournure dont on se
sert souvent en latin ; comme, par exem-
ple , i?itervallum, intcrstitium, interme-
dium, au lieu de vallum intér, stitium
inler, médium inter; mots ainsi compo-
sés pour indiquer une chose qui occupe
un milieu. De même chez les architec-
tes, fureur,, n'est autre chose que la ma-
tière ou l'ornement qui occupe un in-
tervalle ou un vide, comme les entre-
voux des poutres dans la frise de l'enta-

blement ou de In corniche d'un édifice;
espace que les Latins appelloient inter-
tignium. Par conséquent , cohimbaria
ne doit pas signifier les trous des pou-
tres , emploj'ées actuellement dans le
bâtiment; mais plutôt les véritables trous
que laissoient les perches ou soliveaux
qui avoient servi à faire les échnfands, et
qui étoient enlevés après la bâtisse faite;
ou bien les vides qui restoient entre les
bouts des poutres ou les triglyphes , en-
tre lesquels on avoit coutume de lais-
ser, dans la partie la plus élevée de la
maison et des tours , une ouverture pour
servir de nids aux pigeons, ou pour don-
ner passage à ces oiseaux dans les com-
bles, où ils se tenoient ordinairement,
comme ils le font encore de nos jours.
Voyez Varron, De re rustica, lib. iif,
c. 7; Columella, De re rustica, 1.
c. 8; Palladius, De re rustica, lib. 1 ,
c. 2^. Au reste, tout ce que je viens de
dire ne doit être considéré que comme
de simples conjectures, auxquelles il
faut nécessairement préférer l'autorité
de Vitruve , qui a écrit sur un art qu'il
professoit, et qui employoit des termes
en usage de son tems, dont la véritable
signification ne pouvoit manquer d'être
saisie. C. F.
 
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