sur l'architecture des anciens.1 607
îaîsoît descendre de haut en bas (1). Pendant l'été , ]es portes
des maisons étoient fermées avec un voile ou rideau (2).
§. 65. Nous remarquerons encore ici que les portes des an-
ciens ne rouloient point sur des gonds et des pentures, mais
qu'elles se mouvoient par le bas dans le seuil, et par le haut
dans le linteau, sur ce que nous nommons un pivot de porte;
mot qui ne donne pas une idée nette de la chose, dont aucune
langue moderne ne présente un terme significatif (3). L'imposte
principale de la porte mobile, placé près du mur, portoit à ses
deux extrémités une emboiture de bronze, qui y étoit encastrée,
et à laquelle étoit appliqué en-dedans une pointe saillante pour
l'arrêter et la fixer sur le bois. Cette emboiture éroit ordinaire-
ment de forme cylindrique; mais on en trouvoit aussi de car-
rées (4), d'où naissoient, sur chaque côté, des bandes de fer
allongées, qui s'avançoient, et qui ibrrifioient, dans toute leur
longueur, les ais dont les portes étoient construites ; sur quoi
cru trouver quelque trace de ce voile ou
rideau sur une médaille d'Adrien , où
est représenté ce temple de Diane, ou
pluïôt Pédicule, ou le sanctuaire de cette
déesse. Il auroit dû remarquer cepen-
dant qu'il semble que ce rideau ne se
levoit pas en haut, comme Pnusanias dit
qu'on le faisoit, mais qu'il se tiroit de
côté. Les peintures d'Herculanum nous
offrent (tom. I} pl. 11) un exemple de
ce rideau levé en haut par le moyen de
trois fds ou cordons. C. F.
(1) Pausan. lib. v, c. 12, p. 4o5, /. 21.
(2) Casaubon , In Vopisc. p. 225, B.
Saumaise (ibid. pag. /|85, B.) parle,
ainsi que Casaubon , à l'endroit cité ,
des contre-portes qui, en tout tems,
étoient placées aux portes. Sénèque en
fait également mention, Epist. 80, de
même que beaucoup d'autres écrivains
cités par Saumaise, Casaubon et Sagit-
tarius, De jan. vet. c. ïl\. On les ap-
pelloit vêla; et c'est d'après ce voile que
l'on donnoit, comme nous le remarque-
rons en son lieu, aux appaftemens ou
anti-chambres, le nom de premier et de'
second, primum et secimdum vélum,
comme le dit Anastase dans la vie dw
pape Silvestre, t. III, sect. 101 . p- 270.
Voyez aussi les remarques d'Altaserra r
sur l'usage générale des contre-portes..
(5) On a en français celui de crapau-
dine; c'est ce qu'ignoroit apparemment
Winkelmann; et en italien celui de bi-
lico. Mais si Winkelmann avoit connu
cesmots,il les auroit sans doute regardés
comme insuflisans.
(4) Voyez la Pl. XXV, lettre A, et
l'explication de cette planche à la fin dsr
ce Ycitime.
îaîsoît descendre de haut en bas (1). Pendant l'été , ]es portes
des maisons étoient fermées avec un voile ou rideau (2).
§. 65. Nous remarquerons encore ici que les portes des an-
ciens ne rouloient point sur des gonds et des pentures, mais
qu'elles se mouvoient par le bas dans le seuil, et par le haut
dans le linteau, sur ce que nous nommons un pivot de porte;
mot qui ne donne pas une idée nette de la chose, dont aucune
langue moderne ne présente un terme significatif (3). L'imposte
principale de la porte mobile, placé près du mur, portoit à ses
deux extrémités une emboiture de bronze, qui y étoit encastrée,
et à laquelle étoit appliqué en-dedans une pointe saillante pour
l'arrêter et la fixer sur le bois. Cette emboiture éroit ordinaire-
ment de forme cylindrique; mais on en trouvoit aussi de car-
rées (4), d'où naissoient, sur chaque côté, des bandes de fer
allongées, qui s'avançoient, et qui ibrrifioient, dans toute leur
longueur, les ais dont les portes étoient construites ; sur quoi
cru trouver quelque trace de ce voile ou
rideau sur une médaille d'Adrien , où
est représenté ce temple de Diane, ou
pluïôt Pédicule, ou le sanctuaire de cette
déesse. Il auroit dû remarquer cepen-
dant qu'il semble que ce rideau ne se
levoit pas en haut, comme Pnusanias dit
qu'on le faisoit, mais qu'il se tiroit de
côté. Les peintures d'Herculanum nous
offrent (tom. I} pl. 11) un exemple de
ce rideau levé en haut par le moyen de
trois fds ou cordons. C. F.
(1) Pausan. lib. v, c. 12, p. 4o5, /. 21.
(2) Casaubon , In Vopisc. p. 225, B.
Saumaise (ibid. pag. /|85, B.) parle,
ainsi que Casaubon , à l'endroit cité ,
des contre-portes qui, en tout tems,
étoient placées aux portes. Sénèque en
fait également mention, Epist. 80, de
même que beaucoup d'autres écrivains
cités par Saumaise, Casaubon et Sagit-
tarius, De jan. vet. c. ïl\. On les ap-
pelloit vêla; et c'est d'après ce voile que
l'on donnoit, comme nous le remarque-
rons en son lieu, aux appaftemens ou
anti-chambres, le nom de premier et de'
second, primum et secimdum vélum,
comme le dit Anastase dans la vie dw
pape Silvestre, t. III, sect. 101 . p- 270.
Voyez aussi les remarques d'Altaserra r
sur l'usage générale des contre-portes..
(5) On a en français celui de crapau-
dine; c'est ce qu'ignoroit apparemment
Winkelmann; et en italien celui de bi-
lico. Mais si Winkelmann avoit connu
cesmots,il les auroit sans doute regardés
comme insuflisans.
(4) Voyez la Pl. XXV, lettre A, et
l'explication de cette planche à la fin dsr
ce Ycitime.