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https://doi.org/10.11588/diglit.11576#0648
638 Observations
§. i5. Quant aux caryatides auxquelles on a aussi donné le
nom d'atlantes (1) et de télamones (2), et dont on se servoitau
lieu de colonnes , on en voit à un temple représenté sur une
médaille (5) ; et, à Athènes, il y a des figures de femmes avec
de longues tresses de cheveux , qui soutiennent l'entablement
d'un portique ouvert du temple dit d'Erecthée (4) ; mais aucun
des voyageurs connus ne nous a encore donné une description
exacte de ces figures, d'après laquelle on puisse dire avec cer-
titude de quel tems elles sont. Pausanias n'en parle point. La
figure persique (ô) du palais Farnèse a été trouvée, à ce qu'on
prétend , près du Panthéon : il est à croire que c'est une de
celles faites par Diogènes d'Athènes , et qui étoierit placées sur
la colonnade d'en-bas du temple; c'est-à-dire, qu'elles servoient
de second ordre de colonnes, à la place de l'attique qu'on y
voit actuellement (6). Les corniches actuelles des colones d'en-
(1) Athen. lib. v, c. 11, p. ao8.
(2) Vitruv. lib. vj, c. 10. Voyez ci-
dessus pag. an, note 1.
(3) Havercamp. Numism. Reg. Christ,
tab. ig.
(4) Pocock's. Descript. of the East.
tom. Il, part. II, p. i65.
Le Rov, Ruines des plus beaux mo-
nwnens, etc. tom. I, pl. 5 et 52. Cet
auteur dit, p. n , que dans la première
(édition de cet ouvrage il avoit pris ce
temple pour celui d'Erecthée ; mais que
dans la suite il a changé d'opinion à cet
égard, et qu'il croit que c'est plutôt le
temple-de Minerve Poliade, d'après l'au-
torité de Pausanias, qui cependant ne
me paroît pas lui être bien favorable. Si
l'on youloit admettre cette opinion on
pourroit croire que ces caryatides repré-
sentoient les vierges cistophores ou ca-
néphores, qui, selon Pausanias {lib. /,
c. 27, p. 64); étoicnt attachées à ce tem-
ple de Minerve. Mais je ne saurois me
le persuader : premièrement parce qu'au
rapport de Pausanias même, les vierges
cancphores n'étoient qu'au nombre de
deux ; et que Polyclète n'en a fait aussi
que deux en bronze , comme on l'a vu
dans Y Histoire de l'art, liv. y], ch. 2 ,
§. 17. Secondement, il n'eut point été
convenable de faire des caryatides de ces
canéphores , et de leur faire soutenir un
portique. Polyclète les avoit représentées
avec un simple panier sur la' tête ; et
c'est ainsi qu'on les voit toutes deux sur
un bas-relief de terre cuite, que Win-
kelmann donne dans son Explication de
Monumens de l'antiquité, num. 182; et
qu'il croit {part. 1K, ch. 2) avoir été
modelées sur les originaux de ce célè-
bre artiste. C. F.
(5) Il a été parlé de cette figure ci-
dessus ch. 1, §. 4g.
(6) Cette figure persique, ou ce téla-
§. i5. Quant aux caryatides auxquelles on a aussi donné le
nom d'atlantes (1) et de télamones (2), et dont on se servoitau
lieu de colonnes , on en voit à un temple représenté sur une
médaille (5) ; et, à Athènes, il y a des figures de femmes avec
de longues tresses de cheveux , qui soutiennent l'entablement
d'un portique ouvert du temple dit d'Erecthée (4) ; mais aucun
des voyageurs connus ne nous a encore donné une description
exacte de ces figures, d'après laquelle on puisse dire avec cer-
titude de quel tems elles sont. Pausanias n'en parle point. La
figure persique (ô) du palais Farnèse a été trouvée, à ce qu'on
prétend , près du Panthéon : il est à croire que c'est une de
celles faites par Diogènes d'Athènes , et qui étoierit placées sur
la colonnade d'en-bas du temple; c'est-à-dire, qu'elles servoient
de second ordre de colonnes, à la place de l'attique qu'on y
voit actuellement (6). Les corniches actuelles des colones d'en-
(1) Athen. lib. v, c. 11, p. ao8.
(2) Vitruv. lib. vj, c. 10. Voyez ci-
dessus pag. an, note 1.
(3) Havercamp. Numism. Reg. Christ,
tab. ig.
(4) Pocock's. Descript. of the East.
tom. Il, part. II, p. i65.
Le Rov, Ruines des plus beaux mo-
nwnens, etc. tom. I, pl. 5 et 52. Cet
auteur dit, p. n , que dans la première
(édition de cet ouvrage il avoit pris ce
temple pour celui d'Erecthée ; mais que
dans la suite il a changé d'opinion à cet
égard, et qu'il croit que c'est plutôt le
temple-de Minerve Poliade, d'après l'au-
torité de Pausanias, qui cependant ne
me paroît pas lui être bien favorable. Si
l'on youloit admettre cette opinion on
pourroit croire que ces caryatides repré-
sentoient les vierges cistophores ou ca-
néphores, qui, selon Pausanias {lib. /,
c. 27, p. 64); étoicnt attachées à ce tem-
ple de Minerve. Mais je ne saurois me
le persuader : premièrement parce qu'au
rapport de Pausanias même, les vierges
cancphores n'étoient qu'au nombre de
deux ; et que Polyclète n'en a fait aussi
que deux en bronze , comme on l'a vu
dans Y Histoire de l'art, liv. y], ch. 2 ,
§. 17. Secondement, il n'eut point été
convenable de faire des caryatides de ces
canéphores , et de leur faire soutenir un
portique. Polyclète les avoit représentées
avec un simple panier sur la' tête ; et
c'est ainsi qu'on les voit toutes deux sur
un bas-relief de terre cuite, que Win-
kelmann donne dans son Explication de
Monumens de l'antiquité, num. 182; et
qu'il croit {part. 1K, ch. 2) avoir été
modelées sur les originaux de ce célè-
bre artiste. C. F.
(5) Il a été parlé de cette figure ci-
dessus ch. 1, §. 4g.
(6) Cette figure persique, ou ce téla-