Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
II.5. LES ORDRES MINEURS DANS L'ÉGLISE D'ÉGYPTE

251

cours de la procession ou pendant la liturgie.

L’éditeur de P. Oxy. LVIII 3958, se fondant sur l’expression Ôkxkovoç kcù
£ÙàyyeÀ,oç qui apparaît dans ce document, a proposé de restituer \|/àÀ,]xr|ç
kcù eùàyyeLoç Ka[ôo?aKfjç èiacLriaiaç dans P. Strasb. VII 638, 3, où l’éditeur de
ce dernier papyrus avait lu ]xqç kcù EùdyyeLoç Ka[. Cependant, à la lumière
des textes normatifs que j’ai cités ci-dessus, cette restitution se révèle être
très peu probable: puisque le lecteur, qui était placé plus haut que le
chantre, n’avait pas le droit de lire les Évangiles, il serait bien étrange que
le chantre eût eu ce droit.

Certains documents mendonnent des moines qui sont des chantres.
C’est le cas de certaines inscriptions du monastère d’Apa Jérémie de
Saqqara (cinq chantres sont mentionnés).61 C’est le cas aussi de P. Lugd.
Bat. XIX 24 et de P. Lond. V 1748 (tous deux de l’époque arabe). Il est
dommage que ces deux documents (des quittances fiscales) ne nous
permettent pas de savoir si les chantres en question furent nommés chan-
tres avant ou après la prise du ayriiia (au second cas, ils auraient été nom-
més pour desservir l’église ou la chapelle du monastère). Nous connaissons
en outre une inscription funéraire d’un chantre-moine, qui avait vécu dans
un des centres monastiques près d’Alexandrie.62 Il est impossible de savoir
si l’ayioç Zxécpavoç mentionné dans un papyrus trouvé dans le Fayoum, PRG
V 63, 3 (VIL s.), était une église ou un monastère; nous ne savons donc pas
si le chantre qui figure dans ce document était ou non un moine.

Je citerai enfin des documents qui nous font voir des chantres en
dehors de leur activité ecclésiastique: P. Amst. 1 (VIe s.), le y/aLxr|ç Theo-
pemptos donne à un boulanger l’ordre de fournir 5 artabes de farine à des
TtLaKouvxoTtoioi; nous ne savons rien sur les rapports entre les personnes en
question. P. Ant. II 109 (VIe s.). P. Haun. III 62, 16 (VIe-VIL s.), un v|/àLxr|ç
apparaît dans une liste de débiteurs. PKF 801 (VIL s., Arsinoè), un chantre
paie une partie (3 carats et demi) du loyer d’un local appartenant à la
|i£yàÀ,r| EKKApoia; le reçu est signé par un presbytre. PKF 411 (VIL s., pro-
bablement Hermopolis), un chantre loue un local qui appartient proba-
blement à l’église (le document est écrit et signé par des ecclésiastiques).
P. Lond. IV 1430, 112 (VIL -VIIL s.?, Aphrodito), un chantre figure dans
une liste de paiements dont le caractère n’est pas clair.

Des textes tardifs, du Xe et du XIe siècle, témoignent de l’existence de
chantres à cette époque: Crum, Cat. Prit. Mus. 254 (liste de paiements); 514
(texte liturgique); 458 (un chantre en tant que témoin); Suppl. 1075 (liste
rédigée dans un grec barbare).

61 C. Wietheger, op. cit., p. 289.

62 Inscription du VIe siècle, trouvée à el Doukheilah et publiée par G.Lefebvre
dans Recueil des inscriptions grecques-chrétiennes d'Egypte, n° 2.
 
Annotationen