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The yellow book: an illustrated quarterly — 6.1895

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Karađorđević, Božidar: Lilla: conte de neige pour mon neveu Rudi
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https://doi.org/10.11588/diglit.27805#0183

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By Prince Bojidar Karageorgevitch 179
Lilia avait pour ses jeux et ses promenades un petit compagnoiv
en Helo.
Suedois tous deux, les enfants parlaient la meme langue, lui avec
l’accent lent et guttural des gens de la montagne, la petite fille
avec le martellement, presse un peu, des gens de viile, et Helo rav1
l’ecoutait pour sa jolie musique de voix sans souvent comprendre
les paroles ....
De suite les enfants avaient ete amis.
La pale et frele petite fille, toute delicate de sa longue maladie^
semblait a Helo une des fees du lac auxquelles il pensait lessoirs de
clair de lune, et lui charmait la petite Lilia par sa jolie fraicheur,
ses joues de sante, et la verite de ses grands yeux verts.
Les enfants se parlaient peu. Des le premier jour apres s’^tre
dit leurs noms, ils etaient restes assis en silence, l’un a cote de
l’autre, un long temps a regarder le lac, et la bas, tout la bas, dans
le bleu du loin, les pics recouverts de neige.
Au premier regard ils s’etaient compris, et les paroles, pour eux,
ne pouvaient guere ajouter a ce que savaient leurs fimes.
Ils se promenaient ensemble. Helo quelquefois rapportait d’une
longue excursion Lilia toute fatiguee, si faible encore ....
Puis, un jour, des couleurs se mirent a ses joues ; les fraises
qu’elle mangeait dans les bois ne faisaient plus une tache rouge sur
ses levres, et peu a peu elle ressemblait a Helo, gagnant son joli air
de fraicheur.
Les legeres robes de la viile avaient ete dechirees aux ronces des
sentiers, et un matin Helo vit apparaitre Lilia v6tue en petite
paysanne, coiffee d’un bonnet bleu a trois pieces, le court corsage
tout brode, au dessus de la jupe sombre, coupee du tablier multi-
colore.
Et telle, elle lui semblait sienne. II lui avait pris la main pour la
premiere fois . . . . et en s’en allant vers le bois il l’avait tutoyee.
Maintenant
 
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