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Zirardini, Giuseppe; Delécluze, Étienne Jean; Delécluze, Étienne Jean; Ubicini, Abdolonyme [Transl.]
L' Italie littéraire et artistique: Galerie de cent portraits des poètes, prosateurs, peintres, sculpteurs, architectes et musiciens les plus illustres avec des notices historiques et anecdotiques — Paris: Baudry, librairie européenne, 1851

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Poëtes Contemporains
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Vincenzo Monti
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https://doi.org/10.11588/diglit.63254#0171
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VINCENZO MONTE

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les Alphonsines pour Fusignano , puis pour le séminaire de Faenza,
où il fit ses études. C’est là qu’en lisant Virgile il lui arriva ce qui était
arrivé déjà à beaucoup d’autres, de se sentir éveillé comme d’un songe.
Néanmoins la prédilection qu’il avait pour ce poëte et pour les au-
tres Latins, assez vive pour lui faire négliger toute autre occupation,
céda devant les remontrances et les désirs de son père. Car un jour que
celui-ci était venu le visiter, et se désolait de le voir négliger tout pour
la poésie, le jeune homme, pour montrer son obéissance, jeta au feu
tous ses chers poètes. Le bon père, touché d’un tel sacrifice, qui lui
semblait au-dessus des forces de son âge, lui fit présent de douze flo-
rins d’or, avec lesquels Monti courut à la foire de Lugo acheter de nou-
veaux exemplaires de ses auteurs, dont il lui était impossible de rester
plus longtemps séparé. Après cette seconde expérience le père renonça
à faire de son fils Vincent un cultivateur ou un avocat, et il ne l’em-
pêcha plus de se consacrer à cette poésie qui devait donner à l’obscure
famille la plus belle de toutes les noblesses, la noblesse du génie.
Monti avait un peu plus de seize ans lorsqu’il composa son poème de
la Prophétie de Jacob à ses fils, qui étonna le public par la richesse
d’imagination qu’y déployait le jeune poëte. A cette même époque les
Visions de Varano lui tombèrent entre les mains et lui inspirèrent une
admiration qui devait produire d’heureux fruits dans une âme aussi
bien préparée. Une circonstance heureuse le conduisit à Rome à la
suite du cardinal Borghèse. La canzone de la Prosopopée de Périclès,
qui fut chantée aux quinquennales de Pie VI, lui gagna l’amitié de son
neveu Braschi, et devenu secrétaire du duc, il eut tout le loisir néces-
saire pour travailler. Mais si la faveur d’un Mécène est souvent utile à
l’écrivain et au poëte , il arrive souvent aussi qu’en le forçant à se plier
aux passions et aux fantaisies de son patron, elle le façonne insensible-
ment à la flatterie et à la servitude.
Un grand nombre d’ouvrages sortirent de ces fortunés loisirs. Je ci-
terai en premier lieu VOde à l’aéronaute Montgolfier, dont la hardiesse
devait plaire nécessairement à un écrivain qui, dédaignant les sentiers
battus, tenta des voies nouvelles; puis le poëme de la Basvilliana,
qui causa une grande sensation à Rome. L’auteur y flétrissait les crimes
de la République française avec une vigueur et une énergie de pinceau
inconnues depuis Dante, dont il s’était approprié en grande partie les
beautés. U y a du Dante surtout dans cette scène admirable du chant IIIe,
où les spectres altérés du sang de Louis, allongent les uns par-dessus
les autres leurs hideux museaux, tandis que le glaive d’un fier chérubin
les tient à distance. Et ces spectres ne sont pas seulement ceux des
quatre régicides Damiens, Ankarstrœm, Ravaillac et Clément : parmi
les monstres qui « fécondèrent le tronc maudit d’où sortirent ces fruits
amers de liberté, » Monti se plut à placer des noms célèbres, Voltaire,
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