Le Pere. li est d'une telle importance pour
le public, qu'il ne se commette ni erreur ni fraude
par le moyen de faux poids ou de fausses balances,
qu'il y a des officiers publics, chargés d'exami-
ner, à de certaines époques de l'année, les poids
et les mesures de pesanteur de tous les mar-
chands de l'Angleterre ; et, malgré ces précau-
tions, il est encore à craindre que ceux qui sont
sans défiaixpe ne soient très-souvent trompés.

Emma. J'achetai, je m'en rappelle, un jour
de l'été dernier, une livre de cerises à la porte j
mais Charles ayant pensé que le poids n'y était
pas, nous les pesâmes dans une balance, et nous
ne trouvâmes que 12 onces ou trois-quarterons,
au lieu d'une livre; et cependant le bassin de
la balance de la marchande avait trébuché,
comme si cette femme m'eût donné bon poids;
comment cela se fit-il?

Le Père. La marchande a pu s'y prendre
de plusieurs manières; d'abord par des poids
trop légers; ensuite en faisant que le bassin de la
balance dans lequel étaient les cerises, fût plus
pesant que l'autre. Mais il peut se pratiquer
de la fraude avec de bons poids et des bassins
égaux en pesanteur, en faisant le bras de la ba-
lance auquel les poids sont suspendus plus court
que l'autre ; car alors un poids d'une livre
se trouvera balancé par une quantité de fruit
d'autant inférieure à une livre que ce bras est plus