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Amélineau, Emile
Monuments pour servir à l'histoire de l'Egypte chrétienne aux IVe et Ve siècles: textes et traduction (Band 1): Monuments pour servir à l'histoire de l'Egypte chrétienne aux IVe et Ve siècles: textes et traduction — Paris, 1888

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https://doi.org/10.11588/diglit.14320#0054
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XLIV

e. amélineau.

duction de ces lettres, qu'on fasse bien en particulier attention à celles qui sont
données sous le nom d'Acace, et l'on ne pourra douter un moment qu'un homme
de la trempe d'Acace n'a pas de pareils sentiments : Acace ne s'est jamais humilié,
et l'eût-il fait, ce n'eût pas été d'une façon aussi plate et aussi répugnante qu'on le
trouve dans ces lettres. Il est vrai que M. Revillout trouve toutes les habiletés
dans les lettres attribuées à Acace, il y voit le génie aussi singulier qu'incontestable
de cet homme qui n'écrit une première partie de sa phrase que pour la retirer dans
la seconde, établit une sorte de jeu de bascule dans les idées qu'il exprime, et re-
prend d'une main ce qu'il a donné de l'autre. Il est évident que si M. Revillout
ne trouve pas dans ces lettres, comme Sévère d'Aschmouneïn, tous les joyaux
du style, il en trouve au moins une grande partie; car il prend bien soin de mar-
quer avec quel art les négociations se poursuivent de chaque côté, comment les
deux correspondants, j'allais dire les deux adversaires, prennent et gardent leurs
positions, ne se font qu'à bon eseient des concessions réciproques et jouent au plus
fin. J'avoue pour ma part qu'après avoir fait tous mes efforts pour comprendre,
je n'ai rien vu, je ne sais trop pour quelle cause, de cette habileté macchiavélique
découverte par M. Revillout. Il est probable que je n'ai pas assez éclairé ma lan-
terne; car je n'ai vu dans ces lettres qu'une lourde et indigeste composition, roulant
tout entière sur des lieux communs, sans aucun de ces détails qui montrent évi-
demment qu'une lettre appartient à l'auteur auquel on l'attribue. Rien qui n'y sente
les artifices d'une rhétorique banale. En outre la conduite de Pierre Monge en cette
circonstance aurait été absurde. Qui pourrait croire qu'un malheureux exilé dans
la position de Pierre Monge, réduit à se cacher, sans ressources, recevant un beau
jour une lettre d'un personnage comme Acace lui offrant la paix et se soumettant
à lui, aurait eu la simplicité de renvoyer la lettre sans la lire parce que la suscription
lui aurait déplu? Et Acace lui-même se serait-il humilié au point de renvoyer cette
même lettre avec des excuses, lui qu'une simple négligence de la part de Talaïa
jeta dans une voie qui devait aboutir au schisme? Cela ne me paraît pas vraisem-
blable. Je ne puis admettre non plus les visions racontées dans les dernières lettres :
elles heurtent le bon sens trop fortement pour qu'on ait un seul instant l'idée d'une
créance possible.

Pour moi, il y a eu une correspondance entre Acace et Pierre Monge : de cette
correspondance nous ne possédons plus que la lettre conservée par Evagrius. Peut-
 
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