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Amélineau, Emile
Les nouvelles fouilles d'Abydos - Mission Amélineau: compte rendu in extenso des fouilles, description des monuments et objets découverts (Band 1): 1895 - 1896 — Paris, 1899

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https://doi.org/10.11588/diglit.3439#0115
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76 NOUVELLES FOUILLES D'ABYDOS

vait ce plateau pour des objets d'art : j'allais passer trois semaines en ne
trouvant rien que des tombes violées, pillées, incendiées avec la plus
grande sauvagerie; le désespoir m'envahissait peu à peu et, si j'avais
voulu écouter les conseils qu'on me prodiguait de tous les côtés, j'au-
rais abandonné Om cl-Ga'ab et je serais allé chercher fortune ailleurs.
Mais la ténacité naturelle de mon caractère, jointe à la curiosité qui me
poussait à savoir quelles étaient les tombes que je trouvais sur ce pla-
teau, l'emporta sur toutes les autres considérations qui venaient m'as-
saillir en foule et me rendaient très malheureux : je restai, je continuai
l'œuvre commencée, quelque petits que dussent en être les résultats, et
ma persévérance devait être récompensée à la longue.

Les tombes qui avaient été creusées dans ce plateau avaient toutes le
même type, sans aucune exception. C'était une chambre rectangulaire
de dimensions fort variables, construite de la même manière, d'une
profondeur à peu près constante, lm,10 ou im,15 le plus souvent. On les
avait construites de la manière suivante : d'abord on creusait la chambre
dans la molasse qui forme le sous-sol d'Abydos, puis on faisait un revê-
tement des murs en brique grossière et on lutait le tout, je veux dire
qu'on couvrait tous les murs d'une couche de mortier en terre qui a
résisté jusqu'à nos jours. Dans ces sortes de tombes, l'art de la cons-
truction est encore tout à fait rudimenlaire : les murs ne sont pas
d'équerre, ils rentrent ou sortent un peu au petit bonheur., quelquefois
d'une manière surprenante et qu'on ne croirait pas possible, mais qui
est réelle. C'est dans des salles du même genre qu'on couchait le mort
au milieu des vases en poterie grossière qui étaient alors un des plus
grands luxes que les hommes connussent, puis on remplissait le tom-
beau de sable, de décombres de toute sorte, et le mort pouvait dormir
tranquillement le grand sommeil.

Malgré cette unité de plan primitif, les tombeaux de ce plateau
étaient d'une grande diversité : on avait varié le plus qu'on avait pu le
thème primitif, et je dois entrer à ce sujet en d'assez longs délails,
d'autant mieux que nous aurons à constater plus tard que toutes les tom-
bes explorées dans la suite avaient été faites sur le même modèle, bien
 
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