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Amélineau, Emile
Les nouvelles fouilles d'Abydos - Mission Amélineau: compte rendu in extenso des fouilles, description des monuments et objets découverts (Band 2) — Paris, 1902

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https://doi.org/10.11588/diglit.3467#0026
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LES NOUVELLES FOUILLES D'ABYDOS 9

La tranchée creusée ainsi dans le remblai occidental me montra
encore autre chose. J'avais commencé cette tranchée par l'extérieur,
c'est-à-dire du côté de la montagne occidentale; lorsque j'arrivai à
l'extrémité opposée, intérieure, c'est-à-dire regardant l'est, je trouvai
comme une sorte d'escalier qui descendait sans doute dans le tombeau,
à ce que je crus, et de suite je pensai au tombeau d'Osiris, à ce fameux
escalier du Dieu grand dont parlent les textes égyptiens. Je n'avais pas
trouvé les murs de l'édifice, mais s'il y avait un escalier, le mur ne
devait pas exister en cet endroit. Or les murs de l'édifice, je l'ai su depuis
à mon propre dam, se trouvaient à trois ou quatre mètres au dessous
et cet escalier, ou plutôt ce que je prenais pour un escalier n'était ni
plus ni moins que des lits de pierres superposés en retrait, ayant pour
but d'empêcher l'envahissement du sable qui aurait troublé l'œuvre de
destruction et de spoliation. Ces pierres n'étaient pas taillées, elles
n'étaient pas davantage cimentées : elles avaient été placées l'une à
côté de l'autre dans le meilleur sens possible, comme on bâtit encore
chez noiis des murs en pierre sèche. Cette manière de procéder ne
m'avait pas paru anormale, en raison de l'antiquité que je prêtais au
monument, car si c'était le tombeau d'Osiris, l'édifice devait être d'une
ancienneté fort remarquable; mais j'ai trouvé depuis dans le vaste
édifice que j'ai fouillé quantité de murs construits de la sorte et pour
lesquels on avait employé toutes les pierres qu'on avait eues sous la
main, depuis les pierres taillées et inscrites arrachées de la surface des
tombeaux environnants jusqu'aux pierres brutes de la montagne.
J'expliquerai dans le chapitre suivant d'ailleurs ce qui a rapport à ces
constructions de dévastation, et si j'en parle ici, ce n'est que pour
expliquer mon erreur. Le lecteur trouvera peut-être que j'ai commis
beaucoup d'erreurs au cours de mes fouilles; mais je le prie de consi-
dérer qu'il ne les aurait pas connues si je ne les lui avais pas révélées
et que ce livre, étant avant tout un livre de bonne foi et d'exposition
scientifique, doit contenir, sinon la suite de mes pensées telles que je
les ai eues sur les lieux, du moins celles qui ont fait époque pour moi

dans la suite de mes travaux, et en voilà une, non pas que je l'aie gardée

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