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Amélineau, Emile
Les nouvelles fouilles d'Abydos - Mission Amélineau: compte rendu in extenso des fouilles, description des monuments et objets découverts (Band 2) — Paris, 1902

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https://doi.org/10.11588/diglit.3467#0292
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LES NOUVELLES FOUILLES D'ABYDOS

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rien de plus, sinon que j'ai fait représenter certains des silex dont je
donne la figure dans la face intérieure et concave, celle qui n'a pas eu
besoin d'être taillée, parce que la pression une fois faîte dans le bulbe,
l'éclat s'est détaché de lui-même dans la forme naturelle qu'il avait.

Ces silex, sauf les couteaux qui sont vraiment admirables, n'ont rien
de bien extraordinaire, surtout si on les compare à ceux que j'avais
trouvés dans le premier hiver des fouilles. Et cependant j'en ai trouvé
une quantité vraiment extraordinaire ! Quelle peutêtre la raison de cette
différence en moins dans la beauté : différence qui atteint parfois les
limites de la laideur et de la grossièreté ? Je n'en sais trop rien et je ne vois
aucune raison suffisante de cette différence, sinon que. c'étaient des
objets votifs, tandis que les couteaux étaient des instruments ayant
réellement servi aux usages de la vie, car ils sont ébréchés et quelque-
fois dentelés comme des scies. On pourrait sans doute penser que ce
tombeau étant antérieur à ceux que j'ai ouverts pendant l'hiver 1895-
1896, l'art de tailler le silex n'avait pas atteint la hauteur à laquelle il
arriva sous les rois Mânes; mais les grands couteaux sont des spécimens
magnifiques de l'art du temps, et qui pouvait les tailler pouvait sans
doute tailler d'autres instruments avec autant d'habileté. Et cependant
la même habileté est loin, très loin d'apparaître dans ces deux catégories
d'objets. Aussi ne vois-je guère que la destination d'un objet votif qui
puisse rendre suffisamment compte de cette différence dans le travail
et de la présence d'un nombre considérable d'éclats n'àyant reçu aucune
taille et ayant encore conservé la gangue originelle, car les Egyptiens,
à cette lointaine époque, étaient des hommes et les hommes ont toujours
eu une tendance à se contenter de l'apparence quand cette apparence
suffisait à leur piété.

A propos des grands couteaux, je dois relater ici une constatation
qu'il m'a été donné de faire pendant l'hiver dernier, c'est-à-dire l'hiver
1897-1898. Un jour j'eus besoin de mesurer la distance qui séparait ce
tombeau de la montagne occidentale et qui était de 640 mètres jusqu'au
contrefort qui la précède. Après avoir mesuré cette distance aussi bien
que je le pouvais, ce qui n'est pas beaucoup dire puisque je n'avais
qu'un rouleau, j'en? l'envie d'escalader ce contrefort qui esttrès abrupt
 
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