Planche première. — S. François Xavier ressuscitant
une jeune fille. Tableau dé la galerie du Musée ; par
N. Poussin.
S. François Xavier, espagnol de naissance, est cé-
lèbre par le zèle qui lui fit parcourir plusieurs contrées
des Indes orientales, pour y prêcher le christianisme.
Les écrivains de la Société des Jésuites, dont il était
membre , rapportent qu’il opéra plusieurs miracles. Le
Poussin a représenté le moment où il rendit à la vie
une jeune fille japonnaise.
Le Saint est près du corps: il se met en prières,
et élève ses mains vers le ciel , tandis qu’un des
compagnons de son apostolat invoque aussi le Seigneur.
Leurs voeux commencent à être exaucés. La jeune fille,
belle encore, malgré la pâleur de la mort, entr’ouvre
les yeux. Une femme-lui soutient la tête, et la regarde
avec un tendre intérêt. Une autre femme étend les
bras , et manifeste sa surprise et sa joie 3 à son action
passionnée, on la reconnaît pour la mère de celle
qui revient à la vie. Derrière elle, une autre femme,
qui ne s’est point encore aperçue du miracle, se
livre à la douleur. Plusieurs Indiens donnent des
marques d’étonnement et d’admiration. Au haut du
tableau, on voit le Christ dans une gloire, et accom-
pagné de deux Anges dont l’attitude exprime le respect.
L’exécution de ce tableau capital répond en plusieurs
points à la grandeur de la pensée. Le dessin est noble
et d’une grande correction. Les expressions sont
profondes, les draperies bien jetées. Le coloris laisse
peut-être à desirer un peu plus de vigueur3 mais ici,
8. 1
une jeune fille. Tableau dé la galerie du Musée ; par
N. Poussin.
S. François Xavier, espagnol de naissance, est cé-
lèbre par le zèle qui lui fit parcourir plusieurs contrées
des Indes orientales, pour y prêcher le christianisme.
Les écrivains de la Société des Jésuites, dont il était
membre , rapportent qu’il opéra plusieurs miracles. Le
Poussin a représenté le moment où il rendit à la vie
une jeune fille japonnaise.
Le Saint est près du corps: il se met en prières,
et élève ses mains vers le ciel , tandis qu’un des
compagnons de son apostolat invoque aussi le Seigneur.
Leurs voeux commencent à être exaucés. La jeune fille,
belle encore, malgré la pâleur de la mort, entr’ouvre
les yeux. Une femme-lui soutient la tête, et la regarde
avec un tendre intérêt. Une autre femme étend les
bras , et manifeste sa surprise et sa joie 3 à son action
passionnée, on la reconnaît pour la mère de celle
qui revient à la vie. Derrière elle, une autre femme,
qui ne s’est point encore aperçue du miracle, se
livre à la douleur. Plusieurs Indiens donnent des
marques d’étonnement et d’admiration. Au haut du
tableau, on voit le Christ dans une gloire, et accom-
pagné de deux Anges dont l’attitude exprime le respect.
L’exécution de ce tableau capital répond en plusieurs
points à la grandeur de la pensée. Le dessin est noble
et d’une grande correction. Les expressions sont
profondes, les draperies bien jetées. Le coloris laisse
peut-être à desirer un peu plus de vigueur3 mais ici,
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