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Planche sixième. — La Vierge, S. François et S. Jo-
seph ; Tableau de la Galerie du Musée , par Louis
Carache.
La Vierge, tenant son fils dans ses bras , est assise
sur une espèce d’autel couvert d’un tapis ; deux
Anges sont à sa gauche ; près d’elle est S. Joseph assis :
de l’autre côté, S. François à genoux, et un autre reli-
gieux implorent sa protection. Au bas du tableau, on
voit les portraits à mi-corps du donataire et de sa femme.
On connaît la manière noble et ferme de Louis Ca-
rache, son dessin fier et savant, le grandiose de ses
caractères. Sous tous ces rapports, ce tableau est digne
du maître : le coloris n’a pas toute la finesse ni la
transparence que l’on pourrait desirer, mais il est vi-
goureux, et soutient l'effet général de la composition.
On lit dans la vie de Louis Carache « qu’il n’approu-
« vait point qu’on mît les figures et les portraits des
« patrons dans les tableaux d’histoire sainte et sur les
« autels : selon lui, c’était une preuve du peu de génie
« des anciens maîtres. Il imagina un autre moyen,
« qui était de faire servir les portraits à la tête des
« saints et des saintes, les appliquant à ce qui pou-
« vait le mieux convenir à chacun ». D’après cela, on
doit être étonné de voir, dans le tableau dont nous
donnons ici la gravure, les portraits des personnes qui
le lui avaient commandé : l’artiste aura sans doute été
forcé, pour leur complaire, d’agir en cette occasion
contre ses propres principes.
C’est à Louis Carache que l’on doit la restauration
îG. 3
Planche sixième. — La Vierge, S. François et S. Jo-
seph ; Tableau de la Galerie du Musée , par Louis
Carache.
La Vierge, tenant son fils dans ses bras , est assise
sur une espèce d’autel couvert d’un tapis ; deux
Anges sont à sa gauche ; près d’elle est S. Joseph assis :
de l’autre côté, S. François à genoux, et un autre reli-
gieux implorent sa protection. Au bas du tableau, on
voit les portraits à mi-corps du donataire et de sa femme.
On connaît la manière noble et ferme de Louis Ca-
rache, son dessin fier et savant, le grandiose de ses
caractères. Sous tous ces rapports, ce tableau est digne
du maître : le coloris n’a pas toute la finesse ni la
transparence que l’on pourrait desirer, mais il est vi-
goureux, et soutient l'effet général de la composition.
On lit dans la vie de Louis Carache « qu’il n’approu-
« vait point qu’on mît les figures et les portraits des
« patrons dans les tableaux d’histoire sainte et sur les
« autels : selon lui, c’était une preuve du peu de génie
« des anciens maîtres. Il imagina un autre moyen,
« qui était de faire servir les portraits à la tête des
« saints et des saintes, les appliquant à ce qui pou-
« vait le mieux convenir à chacun ». D’après cela, on
doit être étonné de voir, dans le tableau dont nous
donnons ici la gravure, les portraits des personnes qui
le lui avaient commandé : l’artiste aura sans doute été
forcé, pour leur complaire, d’agir en cette occasion
contre ses propres principes.
C’est à Louis Carache que l’on doit la restauration
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