C 11a )
Planche quatre-vingt-sixième. — Gallus, églogue X de
Virgile ; Dessin de M. Gérard.
Galliis , abandonné par Lycoris , songe à fuir au sein
de la retraite , pour oublier l’ingrate qui l’a trahi ;
mais il ne peut la bannir encore de son souvenir, et
il forme malgré lui des vœux pour l’infidèle. Honteux
de son amour, il veut , pour s’en guérir , se livrer
tout entier au commerce des muses , se retirer au
milieu de forêts , grav r des monts inaccessibles , et
déclarer la guerre aux sauvages habitans des bois.
Quelquefois, compagnon des nymphes du Me'nale,
J’irai voir son sommet. Dès l’aube matinale ,
Malgré l’hiver, au fond des plus sombres hallier*,
Je livrerai la guerre aux fougueux sangliers;
Je ceindrai les forêts de meutes aboyantes :
Déjà j’entends leurs cris sur les roches bruyantes;
Hâtons-nous ; de son fort t’animai est lancé;
Je cours, mon arc frémit, le trait vole. Insensé !
Comme si ta fureur n’était pas incurable !
Crois-tu donc que ce dieu terrible, inexorable,
Sur les maux des mortels apprenne à s’attendrir?
Adieu nymphes; ces jeux que vous venez m’offrir,
Ces bois , tout m’importune ; et toi-même, ô ma lyre,
Tu n’as plus le pouvoir de calmer mon délire !
Quand de l’Hèbre glacé j’irais boire les eaux,
Quand du noir Africain conduisant les troupeaux,
J’irais sous le cancer , où la vigne épuisée
Demande en vain sa sève à la terre embrasée;
Par-tout, au fond du nord et sous les feux du jour,
D’Amour règne ; cédons quand tout cède à l’Amour.
v Traduction des Eglogucs de Virgile,
par M. Firmin Didot.
Ou retrouve avec plaisir dans ces vers de la tra-
duction , l’harmonie et plusieurs des traits heureux
de l’original.
Planche quatre-vingt-sixième. — Gallus, églogue X de
Virgile ; Dessin de M. Gérard.
Galliis , abandonné par Lycoris , songe à fuir au sein
de la retraite , pour oublier l’ingrate qui l’a trahi ;
mais il ne peut la bannir encore de son souvenir, et
il forme malgré lui des vœux pour l’infidèle. Honteux
de son amour, il veut , pour s’en guérir , se livrer
tout entier au commerce des muses , se retirer au
milieu de forêts , grav r des monts inaccessibles , et
déclarer la guerre aux sauvages habitans des bois.
Quelquefois, compagnon des nymphes du Me'nale,
J’irai voir son sommet. Dès l’aube matinale ,
Malgré l’hiver, au fond des plus sombres hallier*,
Je livrerai la guerre aux fougueux sangliers;
Je ceindrai les forêts de meutes aboyantes :
Déjà j’entends leurs cris sur les roches bruyantes;
Hâtons-nous ; de son fort t’animai est lancé;
Je cours, mon arc frémit, le trait vole. Insensé !
Comme si ta fureur n’était pas incurable !
Crois-tu donc que ce dieu terrible, inexorable,
Sur les maux des mortels apprenne à s’attendrir?
Adieu nymphes; ces jeux que vous venez m’offrir,
Ces bois , tout m’importune ; et toi-même, ô ma lyre,
Tu n’as plus le pouvoir de calmer mon délire !
Quand de l’Hèbre glacé j’irais boire les eaux,
Quand du noir Africain conduisant les troupeaux,
J’irais sous le cancer , où la vigne épuisée
Demande en vain sa sève à la terre embrasée;
Par-tout, au fond du nord et sous les feux du jour,
D’Amour règne ; cédons quand tout cède à l’Amour.
v Traduction des Eglogucs de Virgile,
par M. Firmin Didot.
Ou retrouve avec plaisir dans ces vers de la tra-
duction , l’harmonie et plusieurs des traits heureux
de l’original.